Dévotion

23.Excuse-moi

-Oh.. Hae-ri s'éloigne de moi depuis que je suis reine je ne comprend pas.. elle voulait ce rôle? Elle en avait pas l'air pourtant..-

Illiana Drake

Une fois au manoir, Cameron et Tom prennent la douzaine de sacs avant de m'accompagner à l'intérieur.

Guilhem vient me saluer, et du personnel de maison s'occupent de mes achats. Le majordome m'annonce que malgré l'heure, mon père m'attend pour manger.

Je suis étonné, ça n'arrive jamais. A moins qu'il ait quelque chose à me reprocher. Mon ventre se tord et j'ai l'impression de vouloir vomir.

—D-d'accord, j'arrive dès que je me suis lavé les mains. J'annonce.

—Bien, Cameron. Vous êtes évidemment invité aussi. Votre frère vous attend avec Ayden. Ajoute Guilhem

—Merci, nous serons présents dans un instant.

Je fuis l'immense entrée de la demeure, et vais à l'aile est, suivit de près par mon garde du corps. Je finis dans une des salles de bain, je me rince le visage et me lave les mains.

Cameron m'observe, en s'appuyant contre le second lavabo couleur or du meuble en marbre. Il fait de même aussi, avant de lancer la conversation en posant sa main contre mon dos.

—Pourquoi avez vous l'air si apeuré? Appart avoir dépensé plusieurs fois le PIB d'un pays, vous n'avez rien à vous reprocher. Étant donné qu'apparemment aller au lycée est une option.

Mes yeux s'ancrent dans les siens à travers le grand miroir à bordure dorée. Il lève un sourcil quand il remarque le temps anormalement long que je mets à lui répondre.

—Tu ne connais pas mon père. Il est pas.. le père exemplaire que tu as connu, si on peut appeler ça comme ça, depuis que tu es venu.

Il fait mine de contester mes paroles, puis il se retourne, posant son bas du dos contre le meuble en marbre froid. Il croise ses bras contre sa poitrine, et penche la tête avant de relier ses iris bleus aux miennes chocolat.
Il arbore une position si nonchalante et pourtant.. je secoue la tête intérieurement et mord ma lèvre inférieure, chassant les idées parasites qui naissent dans mon esprit.

—Un peu quand même.

—Comment ça? Vous avez encore fait une partie de poker? Non.. attend il t'as amené passer du temps avec lui comme un père le ferait avec son enfant!

Il soupire et secoue de la tête, la penche légèrement vers moi. J'ai l'impression, qu'une nouvelle fois il m'analyse. Essayant de comprendre ce que je pense réellement.
Oui j'aimerai passé plus de temps avec mon père mais c'est compliqué.. entre son bureau, mon tempérament et son orgueil qui n'est pas mieux que le mien. Impossible.

—Arrête, j'ai pas ce genre de relation avec votre père. Il a de l'affection pour moi, parce que je suis le frère de Curtis, mais il n'en reste pas moins exigeant. Les parties de poker, ou de jeu avec lui, lui permettent de.. m'étudier. Je suis censé être là pour un temps aussi limité qu'illimité.

Hein? Ça n'a aucun sens? Pourquoi mon père aurait-il étudié Cameron?
Son rôle est d'être mon garde du corps. Je peux comprendre qu'il puisse partir, mais je me suis tellement habitué à sa présence maintenant, que j'arrive pas à m'imaginer - nous imaginer - l'un sans l'autre.
Même si parfois, j'y pense parce qu'il me saoul.
"Quelqu'un qui consacrera sa vie entière à ta personne", avait dit mon père.

—Comment ça? Mon père m'a dit que tu devais être dévoué à vie pour moi.

—Et je le serai. Il me coupe presque, N'empêche que, il y'a une possibilité, aussi infime soit-elle, que je puisse retourner dans La Défense autre que personnel.