"Je lève la tête à l'affût de la moindre source lumineuse quand une multitude de petites bulles me tombent dessus."
***
"Les odeurs me parviennent me replongeant dans mes plus beaux souvenirs et me redonnant confiance...
Je ne m'étais jamais demandé ce qu'il y avait après la mort. Enfin, j'y pensais parfois, comme tout le monde, je pense, mais je ne me suis jamais vraiment demandé ce qu'il arrivait aux âmes des défunts avant de le perdre lui.
Beaucoup s'accordent à dire qu'il n'y a rien et quand je posais la question, on me répondait : « Le Paradis ». Pourtant, cette réponse ne m'a jamais satisfaite. Pour que le Paradis existe, il faut que Dieu existe, mais je ne crois plus en Dieu. Si cet homme existait, il ne m'aurait jamais enlevé l'être qui m'était le plus cher, ou bien, il m'aurait prise avec lui pour m'éviter toute cette souffrance... Non, je n'y crois plus et la mort est un grand mystère.
Je ne crois pas au Paradis, et pourtant, je refuse catégoriquement de croire que Léo a juste disparu, juste cesser d'exister. C'est inconcevable et cette pensée me déchire le cœur.
Cependant, l'autre nuit, j'ai fait ce rêve. Le premier après une longue série de cauchemars, le premier depuis l'accident qui m'a enlevé l'homme que j'aimais. Léo était là, dans ma chambre, il était le garçon que j'avais toujours connu. Des yeux saphir pétillants de malice, des cheveux blonds en bataille et son éternel sourire en coin. La seule différence était le scintillement continu qui s'échappait de son corps. Cette douce et apaisante lumière me donnait l'impression qu'il était constitué de milliers d'étoiles.
Un sourire paisible et de l'amour plein les yeux, il s'est approché de moi et m'a serré dans ses bras. Je me suis accrochée à lui comme si ma vie en dépendait. « Ne pars plus. Je t'en supplie, ne me quitte pas », ai-je murmuré d'une voix étranglée par l'émotion au creux de son oreille, alors que des larmes ruisselaient sur ma peau. Il a pris mon visage entre ses mains, essuyées du bout du pouce les larmes qui traçaient des sillons sur mes joues, et m'a embrassé.
Ses lèvres, douces et rassurantes contre les miennes, sa main qui dessinait de petits cercles au creux de mes reins, il m'a poussée sur le lit et m'a serré plus fort encore avant de commencer à susurrer les paroles de notre chanson.
« I am not the only traveler »
« Who has not repaid his debt »
« I've been searching for a trail to follow again »
« Take me back to the night we met »
Bercée par la voix et par la chaleur de Léo, les larmes ont cessé progressivement de rouler sur mon visage et je commençais à m'assoupir lorsqu'il a murmuré ces simples mots qui resteront gravés à jamais dans mon cœur : « Je t'aime ». Il s'est relevé et j'étais paralysée par la peur de le voir partir à nouveau. Il s'est approché de ma fenêtre, m'a jeté un regard contrit et s'est lentement envolé vers un ciel parsemé d'étoiles.
Les larmes coulaient abondamment sur mon visage et, libérée de ma paralysie, je me suis jetée à la fenêtre dans l'espoir de le rattraper.
Je n'ai pas réussi.
Léo s'est envolé lentement dans les cieux en me contemplant tout le long de son ascension d'un regard adorateur.
Alors que je hurlais son prénom, il m'a dit ceci : Vis, vis pour moi qui ne le pourrais plus. Je ne pars pas, Ella. Je serais toujours là et je veillerais sur toi. Je t'aime. ». Soudain, sous mes yeux ébahis, Léo s'est brusquement changé en étoile avant de disparaître pour de bon dans la nuit.
Je ne m'étais jamais demandée ce qu'il y avait après la mort. Pourtant, aujourd'hui, je préfère croire à ma propre version. Pour moi, les défunts ne disparaissent pas, les âmes se changent en étoiles et veillent depuis le ciel sur les vivants. Je suis maintenant certaine que de là où il est, Léo veille sur moi...
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