Chapitre 1 : Aiguisé comme un couteau

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    C'est une sensation étrange. Comme un picotement qui se déploie en moi. Un picotement qui peut paraitre au premier abord agréable, mais qui plus progresse dans mon corps, plus me fait l'effet d'un poignard défilant sur ma peau. Cette lame se glisse ensuite doucement au fond de ma gorge, épousant parfaitement ma trachée de sa pointe aiguisée.

Puis soudain, comme un flash. Une lumière blanche foudroyante s'impose à moi, m'obligeant à fermer les yeux. Bien que clos, la gêne d'une telle intensité demeure. Je place alors mes paumes de mains sur mes yeux et exerce une légère pression pour apaiser mes rétines.

Enfin, après la blancheur de cette première image, plus rien.

Je réouvre mes yeux d'un seul coup, apeurée par cette noirceur soudaine. Je devine à travers la brulure que je ressens au même niveau, des flammes. Ces flammes, pourtant matérialisées traditionnellement par un orange vif, laissent place à une épaisse fumée noir, irrespirable qui me pousse à tomber dans ce que j'imagine être la représentation même des ténèbres. Je sens alors en moi une panique transcendante que l'adrénaline avait laissé jusque-là de côté. Mon souffle s'accélère, mon pouls suit cette même courbe et je me demande alors comment inverser la tendance.

Respire, respire, respire.

Ma voix intérieure a beau imposer à mon cerveau un peu de calme et de maitrise, je ne reçois que nervosité et agitation, provoquée par une situation tant incontrôlée qu'incontrôlable.

C'est un feu déchirant, un feu destructeur. Un feu d'une telle colère qu'il engloutit tout sur son passage. Les forêts aux alentours ne sont plus que braises, les plaines se carbonisent à une vitesse insoutenable, et les glaciers eux, c'est comme s'ils n'avaient jamais existés.
Oubliés, comme les couleurs vives d'un champ rempli de fleurs aux printemps.
Je n'y devine désormais plus aucune trace venant prouver que la vie et ses composantes ont pu un jour exister. Il ne reste que l'aridité d'une chaleur sans précédent, qui laissera difficilement la place à un prochain.

Néanmoins, au milieu de ce spectacle vertigineux de détresse, je devine une silhouette. Une femme.

Je cris alors en espérant qu'elle m'entende pour qu'elle puisse courir, crier à son tour, sortir de ce piège. Mais elle ne bronche pas. Alors je crie de plus belle, me tortille dans tous les sens mais en vain.

Je suis alors de nouveau contrainte à fermer les yeux, aveuglée par la fumée mais j'essaie tout de même d'aller dans sa direction, ne pouvant pas me résigner à la laisser là.

Plus je me rapproche, plus je me devine jusqu'à comprendre qu'en réalité cette femme, c'est moi.

Mais qu'est-ce que cela veut dire ?

Puis, elle disparaît, me laissant là, désormais au milieu des flemmes. Je ressens leur chaleur au plus profond de moi, sans pour autant les craindre.

Alors je reste là, seule avec l'horreur, le feu, la fin.

Game over.

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⏰ Dernière mise à jour : Jun 09 ⏰

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