Chapitre 5

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P.D.V ???

Se regarder dans un miroir était une torture pour lui.

Voir ses bras ballant au deux côté de son corps si grotesque le répugnait et il n'osait pas descendre le regard sur ses jambes, n'osant pas voir la forêt totalement immense dessus.
Il avait beau les enlever tout les jours, matin et soir, ces choses repoussaient encore plus nombreux et foncés.

Il ne voulait même pas se regarder d'en face, collant ses yeux seulement sur son seul torse. Il ne voulait pas se voir, pas comprendre à quel visage appartenait ce corps. Ne pas comprendre qu'il était son propriétaire .

Il grimaça alors qu'il s'habilla enfin, n'aillant plus le courage de se voir, telle l'être moche et dégoûtant qu'il se définissait.

Pourquoi son corps ne voulait pas être comme les autres ?

Pourquoi était-il si petit au lieu d'être grand et svelte ?

Pourquoi n'avait-il pas une ombre de muscles sur son ventre par rapport aux autres de sa classe de sport ?

Pourquoi son visage était joufflu et rond et non pas long et angulaire, sans une trace d'imperfections comme les autres ?

Comme les autres...

Il souffla encore, réprimant les larmes naissante au fond de ses yeux et les nouveaux non-bienvenue sanglots au fond de sa gorge nouée alors qu'il attrapa son sac et sortit de chez lui à contre cœur, ne prenant pas, bien évidemment, de petit déjeuner, comme à son habitude.

À quoi bon en manger un, ça ne servait à rien à par prendre plus de poids !

Il marcha sur le pavé grisâtre de devant sa maison à son université, cachant son corps avec sa longue veste dès qu'il voyait des personnes arriver dans la même rue que lui.

Ces gens le regardèrent quand même bizarrement au fait qu'il portait une veste si couvrante malgré les températures plus chaudes du début de printemps.

Mais il préfèrerait ça aux chuchotements qu'ils auraient pu faire à propos de son physique.

Il marcha plus vite, voulant maintenant se loger rapidement entre les murs clos de son université, se sentant à découvert, presque nu, dans cette rue où tant de personnes pouvaient poser leurs regard indiscret, jugeurs sur lui.

Les pierres rouges de sa merveilleuse ennemie d'université se dessinèrent entre les branches des arbres commençant à peine à se colorer de vert.

Il souffla une dernière fois avant de pousser la porte et de s'engouffrer dans la hall de l'université.

Voilà, c'était ce qu'il détestait plus que son propre corps.

Leur regards.

Il marcha, impuissant, alors qu'il pouvait presque les sentir se glisser sur et sous sa peau pour ronger chaque partie de lui et le reluquer jusqu'à son âme.

Il se sentit obliger de baisser les yeux et de ramener sa veste plus proche des ses jambes alors que son casier lui semblait être à des kilomètres au loin.

Il marcha, comme enseveli sous des dunes immenses de sable, impossible pour lui de respirer sous cette pression constante.

Pourquoi lui ?

Pourquoi pas d'autres ?

Non... Ne jamais mettre ses problèmes sur le dos des autres...

Pourquoi le martyriser de ces regards doux-amer ?

Oui, il le comprenait bien qu'il était écoeurant, qu'il faisait pitié.

Même lui se serait regardé comme ça si il se voyait de l'extérieur.

Il arriva enfin à son précieux casier après un temps fou à parcourir l'énormité du long couloir.

Il se soutint alors au métal bleu froid alors qu'il reprenait difficilement sa respiration.

Pourquoi devait-il aussi être essoufflé par cela même?

Il n'était pas sur que tout le monde puisse oublier comment respirer en marchant juste ...

Son coeur se calma enfin dans sa poitrine quand il attrapa ses livres et manuels de cours pour les ranger délicatement dans son sac.

Ses mains tremblantes ne l'aidait pas du tout et les larmes s'étant encore formées dans ses yeux l'empêchait de voir nette.

Il les essuya d'un revers de manche rapide et se concentra sur sa seul tâche à faire : ranger du papier dans du tissu.

Il osa relever les yeux sur les personnes autour de lui et souffla un bon coup quand plus personne ne le regardait à présent.

Les gens étaient tous comme cela de toute façon.

Regarder ce qui leur plait puis ignorer ce qui se passe sous leur yeux quand le divertissement n'est plus à leur goût.

Il soupira et sourit amèrement en regardant son visage dans le petit miroir qu'il avait déposer dans son casier.

Il devait au moins être satisfait de l'attention qu'il avait, aussi piètre soit elle.

Mais il aurait quand même préféré être invisible et passer près de ses camarades sans être vu ni entendu.

Son cerveau était partagé en deux partie:

Être vue et reconnu, même si ce n'était pas de la bonne façon.

Ou être oublié des esprits de tout le monde et vivre une vie de fantôme, d'invisible.

Il regarda sa montre après avoir fermé doucement son casier pour ne pas faire de bruit.

Les cours aller bientôt commencer, où est-ce qu'il pouvait bien être ?

Lui. Son sauveur, d'une certaine manière. La seule personne qui avait bien voulu lui tendre les bras et l'accepter telle l'hideuse créature à quoi il ressemblait.

Lui qui le gardait sous son aile protectrice, qui ne le laissait jamais tomber malgré toutes ces fois où il se plaignait de lui même.

Lui. Cette personne si parfaite, si populaire, si gentille et extravertie.

Il ne comprenait toujours pas comment il avait fait pour l'avoir comme ami.
Meilleur ami, comme il aimait dire.

Il était seulement adossé contre les casier, ses sourcils brun froncé, réfléchissant profondément à comment la chance lui avait sourit pour une fois alors qu'elle l'avait abandonné pour toutes les autres, d'après lui.

Il attendit encore quelques instants mais son poul se remit à accélérer quand il ne vit pas son ami arriver.

Avait-il enfin ouvert les yeux et s'était rendu compte qu'il ne devait pas trainer avec un misérable ?

Ses multiples questions se furent brusquement coupé quand une voix qu'il reconnaîtrait entre mille l'appela soudainement.

"Hey, Jungwon! Je suis laaaaa !~"

Ce dernier eut l'impression qu'un seau d'eau glacée lui était tombé sur la tête.

Ce mot qui finalisait de lui coller une étiquette personnelle sur le dos.

Ce nom qu'il détestait tout autant que son corp.

Jungwon. Yang Jungwon.











Comme si un coup était assez... •Hoonki•Où les histoires vivent. Découvrez maintenant