1. and maybe, just maybe, i'll come home

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Maxime n'est pas une mauvaise personne.

Dans tout ce qu'il fait, tout ce qu'il est, et ces derniers temps plus encore - il fait de son mieux pour être quelqu'un de bien, sur fond de doutes constants et de mauvais choix de vie à rattraper. Parce qu'il sait que son karma n'est pas au beau fixe, qu'il a contribué à des choses moralement ambiguës... mais il vise sans cesse à être une meilleure version de lui-même, et surtout, à faire ce qu'il peut pour ne blesser personne.

Alors il n'aurait jamais imaginé tomber ainsi dans les bas-fonds de la morale.







Assis en face de Maxime, en terrasse, Elian fait presque peur à voir. Il paraît agité, gêné, angoissé. Les bribes de conversations que Maxime essaie d'entretenir avec lui se soldent chaque fois par un échec, et putain, Elian est vraiment incapable de cacher quoi que ce soit qui puisse se passer en lui.

Son stress finit par contaminer Maxime. Avec un regard appuyé, il demande fermement, "Bon, frère, qu'est-ce que t'as, sérieusement?"

Elian sursaute presque, comme si Maxime l'avait pris la main dans le sac d'une énième de ses magouilles habituelles.

"Non, rien..." il tente de nier, même si l'effort fourni est ridicule tant il n'est pas crédible, "Rien du tout."

"Elian."

"Ok-" il abandonne très vite et enchaîne, d'un seul souffle, "Manas voulait que j'attende avant de te le dire parce qu'il sait pas encore grand chose et qu'on sait même pas si on doit être contents ou dépités et moi je sais pas ce que ça va te faire et peut-être que tu préférerais même pas savoir mais je peux pas ne rien te dire alors -"

Maxime a à peine eu le temps de suivre ce qu'il vient de débiter, mais ça n'a que peu d'importance face à ce qui sort ensuite de sa bouche.

"Sid est de retour."











Quand Sidjil était parti, Maxime ne l'avait pas tout de suite compris.

Il était rentré un soir en s'attendant à le trouver chez lui, comme convenu, comme si souvent. Mais son appartement était silencieux au possible. Et Sidjil n'avait pas répondu aux messages. Pas répondu aux appels. Et Maxime s'était vexé en pensant qu'il avait préféré s'en aller faire des siennes, mais son estomac s'était retourné en se rendant compte que les affaires que Sidjil laissait souvent chez lui n'étaient plus là. Ni sa brosse à dents, ni ses quelques t-shirts, ni sa casquette. Rien.

Il avait appelé Manas, après plusieurs heures passées à essayer de se rassurer lui-même, lui demandant où était Sid, et pourquoi il avait repris toutes ses affaires, et s'il était en train de le larguer ; mais Manas était aussi confus que lui et Maxime s'était senti au bord de la crise d'angoisse.

Il avait été perdu entre colère et tristesse et inquiétude pendant un, deux, trois jours... puis Manas s'était vraiment inquiété à son tour, car Sidjil était introuvable, ne répondait à personne, n'avait rien dit à qui que ce soit. Ils avaient même envisagé de se résoudre à appeler les flics. Mais Sidjil avait embarqué toutes ses principales affaires, tant de chez Maxime que de son propre appartement laissé en plan, et c'était de toute évidence le signe d'une décision prise volontairement.

Alors...

Maxime avait pleuré. Lancé des coups dans ses meubles. Laissé des messages par dizaines sur le répondeur de Sidjil, entre insultes et supplications désespérées.

Sid, t'es où, putain? Je comprends pas, qu'est-ce que- pourquoi tu t'es barré comme ça, bordel, espèce de- de connard, je... Rappelle-moi.

Sid, s'te-plaît. Reviens, ou- ou donne au moins un signe de vie, une explication... je sais pas, ce serait le minimum non?

bad idea, right? [maxime&djilsi]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant