bad idea, right? [maxime&djilsi]

2. tu m'hais, en priant pour que je t'aime encore

Le pass de Maxime dysfonctionne encore.

C'est arrivé plusieurs fois depuis un mois - depuis qu'il a emménagé avec Clément dans cet immeuble de quartier un peu huppé.

Quartier dans lequel il se sent encore assez mal à l'aise, même si la tranquillité et le confort de leur appartement est plus que plaisant. Il reste difficile d'allier qui il est profondément, son passé et ses failles, avec les voisins bourgeois et les voitures haut-de-gamme garées dans l'allée.

Il n'aurait pas pensé accéder à ce type de milieu avant, et il n'avait pas pensé non plus quitter son petit HLM pour s'installer chez Clément. Il le louait pour si peu qu'il avait eu peur de ne pas retrouver de telle occasion en cas de besoin, mais Clément avait insisté sur le fait que ce serait plus simple, et qu'ils pourraient en profiter davantage. Et qu'en aucun cas il n'attendrait quoi que ce soit de Maxime en terme de loyer, alors. Bon. Maxime avait fini par accepter.

Même avec Sidjil, même après des années, ils avaient chacun gardé leur appartement. Ils avaient pensé, parfois, à s'installer enfin ensemble. D'abord, ils avaient été réticents notamment car Sidjil avait parfois de la visite peu recommandable. Et finalement, fonctionner ainsi leur avait permis de garder chacun leur espace, leur lieu de vie sécure et personnel. Ca avait bien fonctionné ainsi, et ça ne les avait pas empêché de passer la majeure partie de leur temps fourrés l'un chez l'autre.

Alors s'installer avec Clément, avec qui il ne sortait que depuis quelques mois... ça ne l'avait pas rassuré. Mais il avait décidé de tenter le coup, de s'autoriser à vivre mieux, de façon plus conventionnelle, et plus saine.

Et tout avait été drôlement agréable depuis. Ils avaient partagé plein de bons moments, sereins et nouveaux.

Mais ça n'empêchait pas son pass de l'emmerder.

"Putain mais- il va me faire chier longtemps ce con de pass de merde-"

Lançant un petit coup d'oeil gêné à la dame bien habillée qui passe près de lui et le regarde de travers, il essaie de contenir son agacement avec un simple soupir, avant de pousser un petit cri de victoire quand le voyant devient vert et que la porte s'ouvre.

Il rentre dans ce hall impeccable, cet ascenseur opératoire, cet appartement parfaitement agencé. Et son petit ami si doux, enfin revenu de son déplacement, l'accueille à bras ouverts.

Deux jours depuis qu'il a revu Sidjil.

Son cerveau a carburé à n'en plus finir, depuis, et enlacer Clément ne le rassure que légèrement.

"Ça va?"

Il se permet une seconde d'hésitation seulement. Une seconde pour penser, ' J'ai embrassé mon ex pendant que t'étais pas là '. Une seconde pour envisager d'être honnête... et abandonner cette idée dès que les yeux de Clément croisent les siens.

A la place, Maxime l'embrasse pleinement, se colle à lui, avant de murmurer, "Ça va. Content que tu sois rentré. Tu m'as manqué."

Et ça n'est pas vraiment un mensonge. Mais la honte est bien présente quand Clément sourit doucement, garde Maxime près de lui et embrasse sa joue.

"Tout pareil."

"Et toi, ça a été alors?"

Clément l'avait déjà tenu un peu informé - des rendez-vous, des accords financiers, et tout ce bazar que Maxime ne comprend pas tellement. Mais il prend le temps de lui en parler en détail, de lui conter sa semaine, et même si Maxime est toujours un peu perdu, il prend plaisir à savoir de quoi sont faites ses journées quand il part.