Chapitre 2 : Dieu

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Chapitre 2 : Dieu

Il y a trois raisons pour lesquelles on ne pourrait nier l'existence de dieu. La première est la suivante : « Notre monde est excessivement complexe. Chaque parcelle de son existence dépend d'une probabilité infinitésimale si bien qu'une telle complexité ne peut qu'avoir été réfléchie et créée par une intelligence supérieure ». Ensuite la seconde raison tient en un seul principe : « Le principe de causalité qui par définition désigne le fait que tout phénomène a une cause et que malgré le fait de pouvoir scientifiquement remonter jusqu'au bing bang celui-ci doit avoir une cause : Dieu. »

Et ainsi nous arrivons à la troisième et dernière raison. « Pour quelle raison vivons nous ? Dans l'univers chaque chose a une raison d'exister ; celle de pouvoir faire exister autre chose. Mais alors pour quelle raison l'univers existe ?

On ne peut pas répondre à cette question par une explication rationnelle ; on ne peut pas y répondre avec raison. La seule explication c'est la conscience ; la conscience qui engendre l'amour et la volonté de créer et de donner la vie sans raison. »

Je vous laisse le temps de digérer ce que je viens de vous dire même si je vois que la digestion vous y êtes en plein dedans vu votre dynamisme. Donc quelqu'un aurait un commentaire a faire sur ce que je viens de dire ?, demande le Professeur de philosophie d'un ton désespéré à la vue des visages inexpressifs de ses élèves.

Finn prend une lente inspiration pour en expirer sa timidité et lève alors la main.

«J'aimerais revenir sur chacune des trois raisons et prouver qu'elle ne sont pas infaillibles.

- C'est exactement ce que j'attendais !, dit le professeur avec soulagement.

- Alors pour la complexité du monde, je pense qu'il ne faut pas oublier que ça ne s'est pas fait en un claquement de doigt. Cette complexité découle de milliards d'années d'évolution et d'une infinité de combinaisons et forcément de beaucoup d'échecs avant d'en arriver à la réussite d'un monde stable qui peut accueillir la vie. Ensuite, si on se réfère au principe de causalité, il faut le faire jusqu'au bout. Si dieu crée le monde qui a créé dieu. C'est un principe infini. Donc, pour conclure, le fait de donner une raison à tout est simplement humain mais ce n'est pas forcément une nécessité. »

Yule,Petter et Karl se regardent d'un air étonné. Déjà étonnés de voir leur ami prendre la parole mais aussi surpris de la pertinence de ses propos.

« - Très bien Finn ! Votre analyse est vraiment pertinente et vous venez de montrer à toute la classe le problème de la philosophie. Derrière chaque thèse que l'on peut exposer il y a son antithèse. Ça va être le sujet du jour : les antithèses. C'est parti, tous à vos stylos !»

Environ une heure plus tard la sonnerie retentit et comme à chaque fin de cours les quatre amis s'attendent dans le couloir.

Petter sort le premier comme à son habitude.

« J'ai bien cru m'endormir un moment, dit-il en se retournant vers ses camarades tout juste entrain de quitter la salle.

- Moi j'ai trouvé ça plutôt intéressant. Pour une fois qu'on doit réfléchir un peu et ne pas lire les phrases de vieux croûtons morts depuis mille ans, réplique Finn.

- On a vu ça oui !, ricane Petter.

Yule, les yeux dans le vague, semble réfléchir à quelque chose de son côté. Petter secoue sa main devant lui pour le ramener parmi eux.

- Pardon je réfléchissais à ce que tu disais Finn. Le principe de causalité est un principe infini mais pourtant ce principe est réel. Comment c'est possible ?

- C'est bien le problème. Ca semble impossible mais j'ai quand même ma théorie, Finn semble à son tour absorbé par ses pensées puis il reprend, enfin maintenant que j'y réfléchis elle aussi est impossible.

- Bref on parlera de dieu et de la création du monde plus tard, la physique-chimie nous attend, coupe Petter.

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