Prodigy || J.JK

Chapitre 3

Une odeur de menteur

Les jours suivants, j'avais attendu ma sentence mais on ne m'avait jamais convoqué ou dit quelque chose. Tous les jours, je continuais d'aller en cours même si ce n'était que pour regarder. Les professeurs ne me laissaient pas toujours aller sur la glace et je passais la plupart de mon temps sur un banc à regarder mes camarades patiner. Ce n'était que du temps perdu. Voir mes patins dans mon sac sans pouvoir les sortir me brisait le cœur. Je n'attendais qu'une chose, retourner sur la glace et même si c'était pour tomber, je voulais ressentir cette sensation de glace sous mes lames.

Minjoo ne m'adressait même plus un regard et les autres élèves l'avaient suivi. Tout le monde m'ignorait et me faisait me sentir extrêmement seule mais bon, il ne s'agissait que de la réalité. Personne n'avait envie de perdre son temps avec une fille qui ne savait même pas tenir une minute sur la glace, ils étaient là pour exceller. Les boulets comme moi, on les laissait se noyer dans leur propre échec.  

Pourtant, j'étais toujours dans cette école et gardais l'espoir de pouvoir patiner. Je voulais prouver que j'étais capable de mettre les pieds sur la piste avec mes autres camarades. Je restais persuadée que je pouvais progresser et mériter ma place dans cette école. Alors peut-être que je n'avais pas l'accès aux patinoires pour m'entrainer mais je pouvais acquérir des compétences physiques sur la terre ferme. Tous les jours, j'avais commencé à faire des exercices pour rester en forme. J'aimais croire que cela allait m'aider une fois sur la glace. Je me levais un peu plus tôt et arrivais à tenir un rythme régulier. Quand il s'agissait de motivation, je n'en manquais jamais !

Le premier jour, j'avais voulu m'entraîner sur le grand terrain mais je m'étais vite rendue compte que d'autres élèves s'entraînaient sur celui-ci. Ne voulant pas les déranger et éviter qu'on me voit, j'étais partie m'entraîner entre des bâtiments où personne ne pouvait me voir. Je n'avais aucune envie d'attirer l'attention sur moi. En sentant des courbatures, je me disais que j'avais fait le bon choix et que ces entraînements ne servaient pas à rien. 

Comme à chaque fois, en me levant un peu plus tôt, j'étais toujours en avance et même si je prenais le temps de me préparer. Alors pour cette fois, j'avais décidé d'aller au réfectoire à pied et profiter des derniers jours de beau temps. Appréciant l'entrée de l'école, je fis un léger détour pour y passer. Ce n'était pas grand-chose mais ça avait le don de me rendre un peu heureuse. Mon père m'avait toujours appris à aimer les moindres petites choses de la vie. Ça devait être important dans sa carrière de photographe, son devoir était de capturer ces moments dans sa pellicule. Bien que je m'attendais à être seule dans les parages, je fus surprise d'entendre des cris. Je ne m'étais pas affolée car personne ne semblait en danger de mort mais plutôt en extase. Intriguée, je fis une pause dans ma marche et regardai l'attroupement d'élèves devant le portail. Au même moment, ce dernier s'ouvrit et tout le monde s'écarta pour laisser passer une voiture. 

- Eeeeeh, c'est donc ça une école de riche ? fis-je étonnée. C'est beaucoup trop flippant pour moi.

Je me demandais bien si la personne se trouvant dans la voiture aimait tout cet engouement autour d'elle ou bien au contraire, ces groupies l'étouffait. De loin, je ne voyais rien mais de toute façon, les vitres étaient teintées alors il était impossible de voir qui se trouvait dans la voiture. Puis avec tous ces cris, j'avais du mal à entendre un quelconque nom. Sans y prêter plus d'intérêt, je repris ma route pour me rendre au réfectoire. Avec tout ce sport, mon ventre ne demandait que de manger alors je n'avais pas de temps à perdre pour voir juste une personne riche.

Mon plateau dans les mains, je cherchais une place et certaines personnes à mon passage susurrer des mots entre eux sans que je ne puisse les entendre. J'imaginais que ces mots n'étaient pas très bons à entendre alors ce n'était pas une mauvaise chose, pour mon bien il était préférable de les ignorer. Comme tous les autres, je m'assis seule à une table et mangeais rapidement ne me sentant pas à ma place. Parmi tous ces élèves, je me sentais si petite que ça m'effrayait.