Quand fleuriront les marguerites

L'aube du combat

Arrivés au bureau, il lui fit signe de s'asseoir.

Olivia se laissa tomber sur la chaise, le regard fixé sur l'enveloppe que le médecin posait sur son bureau.

"Je suis désolé de devoir vous annoncer cela, Madame Anderson," commença-t-il doucement, "mais les résultats de l'IRM montrent une anomalie. Jacob a une tumeur dans la région du cervelet. Nous pensons qu'il s'agit d'un médulloblastome et, malheureusement, celui-ci semble déjà à un stade avancé."

La terre sembla se dérober sous les pieds d'Olivia. Une onde de choc parcourut son corps, comme si la foudre venait de s'abattre sur elle ou qu'elle reçut un coup de poing en pleine figure.

Tout devint flou autour d'elle. Même les sons de sa propre respiration semblaient lointains et irréels. Ses oreilles se mirent à bourdonner, étouffant la voix du médecin.

Elle sentait une lourdeur écrasante dans sa poitrine, une douleur sourde qui prenait naissance dans son cœur et se répandait dans tout son être. Ses jambes tremblaient, à peine capables de la soutenir, et elle dut s'agripper au bord du bureau pour ne pas vaciller.

Le visage du médecin restait grave, compatissant, mais les mots qu'il avait prononcés résonnaient dans sa tête, chaque syllabe martelant son esprit.

Une tumeur. Le cervelet. Médulloblastome. Stade avancé.

Elle avait l'impression que le monde entier s'était arrêté de tourner, que le temps lui-même avait suspendu son cours, laissant place à un vide terrifiant et insondable.
L'avenir, qui lui semblait si certain et rempli de promesses, se délitait sous ses yeux.

Olivia sentit les larmes monter, brûlantes, mais elle les refoula, cherchant désespérément à garder son calme.
Mais à cet instant précis, toute sa force semblait l'avoir quittée, emportée par la violence de la nouvelle.

Le temps, qui avait semblé se figer dans un instant d'horreur, reprit lentement son cours, ramenant Olivia à la réalité brutale de la situation. Elle sentit le regard du médecin posé sur elle, empreint de compassion et de sollicitude, alors qu'il lui demandait doucement si elle allait bien, si elle avait besoin d'un verre d'eau.

Elle secoua légèrement la tête, tentant de chasser le tourbillon d'émotions qui l'assaillait. "Oui... Ca... Ça va." murmura-t-elle, sa voix à peine audible dans le silence pesant de la pièce.

Le médecin lui adressa un sourire encourageant avant de reprendre d'une voix calme, pour lui expliquer la suite des événements. Il lui parla des examens supplémentaires à venir, des consultations avec d'autres spécialistes, et de la nécessité d'agir rapidement.

"Nous allons faire de notre mieux pour vous accompagner à chaque étape du processus," assura-t-il.
"Nous avons une équipe de professionnels compétents qui vont s'occuper de Jacob et nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour lui offrir les meilleurs soins possibles, dès aujourd'hui."

Le médecin réfléchit avant de poursuivre, il savait qu'il devait y aller doucement.
"Jacob doit être admis immédiatement à l'hôpital," annonça-t-il sur un ton d'urgence.
"Je vais personnellement contacter le docteur Christopher Ellison, notre spécialiste en oncologie. Il est l'un des meilleurs dans son domaine et nous avons besoin de son expertise pour élaborer un plan de traitement efficace. Il viendra vous voir dès que possible."

Après lui avoir expliqué les grosses lignes de ce qui les attendait et lui avoir présenté personnellement ses encouragements, le médecin invita Olivia à retourner auprès de son fils.
"Je vais m'occuper des formalités administratives et contacter le Dr Ellison. Vous devriez retourner avec Jacob. Il a besoin de vous en ce moment."