Chapitre 2

14 0 0
                                    

Les yeux azuréens de la jeune Anouk étaient plongés pour la énième fois dans la lecture

Anouk était assise sur la couverture bleu céleste de son lit, le dos bien appuyé contre le mur. En se levant ce matin, elle avait enfilé une robe blanche à l'apparence simpliste qui lui laissait les épaules dénudées, et que ses courts cheveux châtains ne faisaient que les frôler. Pendant sa lecture, une longue frange décolorée tomba devant ses yeux. De manière instinctive, Anouk la ramena derrière son oreille, en vain puisqu'elle revint immédiatement à la charge.

Une sonnerie téléphonique en provenance de son bracelet la fit sursauter. L'icône holographique du profil Réseau de son copain, Ayden Madoc, flottait sous ses yeux. Bien évidemment, ce n'était pas une surprise. Ayden avait l'habitude de l'appeler dès son réveil. Une petite attention plutôt banale, mais suffisante pour la faire sourire.

« Et comme d'habitude, j'avais raison, il se réveille en retard! pensa-t-elle en voyant qu'il était 8h12. Une chance que j'ai insisté pour faire ses valises hier soir. »

Elle soupira en se rappelant leur discussion, lorsqu'il répétait qu'il voulait se lever tôt ce matin pour s'acquitter de cette tâche. Ce qu'Anouk savait être impossible.

Elle portait un collier avec de minuscules cerceaux dorés, auquel était accroché un pendentif de même couleur en forme de sphère. Il s'agissait d'une V-Ball, qu'elle détacha et installa sur son lit de manière à pouvoir se filmer. Une fois prête, elle autorisa l'appel vidéo et aussitôt, une projection holographique d'un garçon étendu sous les couvertures, un bras derrière la tête, se matérialisa. Ses yeux étaient encore gommés, et sa chambre était plongée dans l'obscurité.

— Bon matin, entama Anouk.

— Avant que tu dises quoi que ce soit, enchaîna-t-il aussitôt, tu dois savoir que c'était pas de ma faute.

— Tiens donc, commenta Anouk, dont le sourire trahissait son amusement. Je t'é-t'écoute.

— Euhhhh... Tu me croirais si je te disais que mon cadran n'a pas sonné ?

Anouk rit en secouant la tête, certes découragée par cette misérable excuse, mais loin d'être étonnée. Ayden avait le profil typique du bel adolescent sportif doté d'une musculature bien développée pour son âge. De plus, puisqu'il était le quart-arrière de l'équipe de football de son école, il était très populaire auprès des jeunes filles. Ce qui faisait de lui, aux yeux d'Anouk, le cliché parfait des jeunes personnages masculins qu'elle s'imaginait en lisant de la romance. Ces mêmes personnages qu'elle jugeait trop parfaits et qu'elle n'avait jamais trouvé attirants. Du moins, jusqu'à sa rencontre avec Ayden.

— Bien es-essayé, répliqua-t-elle, mais j'ai-j'ai une meilleure idée.

— Laquelle ? demanda-t-il en se redressant pour adopter une position assise.

— Tu es pa-paresseux!

Le sourire narquois, Ayden passa sa main dans ses cheveux sombres et mi-longs pour les brasser longuement.

— Euhhhhhh... tu es dure, là! Moi, je dirais plutôt que j'aime dormir.

— Mais c'est la mê-même chose, non?

— Non! Aimer dormir, c'est comme du Ceottonelle, ça sonne doux.

Même en sachant que son sourire la trahirait, Anouk simula son découragement en inspirant profondément et en levant les yeux au ciel.

« Ça sonne doux, ironisa-t-elle, j'aurais dû y penser. C'est tellement mon genre de commentaires d'habitude. »

Le fait que c'était le genre de remarque qu'elle-même aurait pu dire était l'une des raisons pour laquelle Anouk était tombée amoureuse d'Ayden.

Terre HostileOù les histoires vivent. Découvrez maintenant