Blood, Shadow and Tears - T1

Chapitre 3

Je lui raconte tout. Comment l'homme me regardait, à quoi il ressemblait, et son tatouage de dragon sur le cou. Quand j'ai évoqué ce dernier point, il m'a regardée, et son teint est devenu livide. Il se lève :

-On rentre.

On sort des locaux, puis il ouvre la voiture. Pendant le trajet, il n'a pas dit un seul mot. Je reçois un message d'Elise :

Tu viens à la soirée chez Lina samedi ? Tu pourras me prêter ta robe bleue Valentino pour le dress code ? >

<Attends, je vois.

On arrive à la maison, puis il me montre la chaise en face de lui. Je m'assois. Madison était assise sur le canapé. Elle pourrait paniquer.

-Dangsin-eun palloudoebnida (Tu es suivie).

-Monsieur, Mademoiselle, je vais dans ma chambre.

-D'accord, Madison.

Elle se dépêche de monter les escaliers. Je finis par parler :

-Suivie ? Par qui ?

-Par un gang de mafia. Les Black Dragons. Les plus dangereux des Etats-Unis.

-C'est quoi cette histoire ?

-Viens avec moi dans la cave.

Je le suis, la peur au ventre. La cave est éclairée par des LED bleues, et un arsenal était accroché au mur. Il y avait également des cibles. Lorsque mon père a appuyé sur le bouton rouge, elles ont commencé à bouger. Il met met un pistolet dans les mais :

-Voyons comment tu te débrouilles au tir.

-Hm.

Plusieurs mois plus tard...

Mon père m' a entraînée, au cas où j'avais affaire à l'un d'eux. Maintenant, je peux atteindre une cible à six cents mètres et tirer les yeux fermés, voire en regardant autre chose. J'ai passé mes partiels, que j'ai réussis, avec mention très bien. Aujourd'hui, je vois Elise. On va bruncher dans un petit café de SoHo. J'arrive, puis je l'attends. Stupide syndrome de Fargo... Je m'adosse contre un mur dans une ruelle déserte. Soudain, je vois un homme, qui avait un tatouage de dragon sur le bras droit. Il avance vers moi, donc je brandis mon arme. C'est un petit revolver silencieux noir avec des volutes argentées. Il me regarde, puis émet un sifflement. Celui de la dernière fois arrive derrière moi, et met une arme derrière mon dos :

-Je te conseille de rester calme. J'ai pas envie de tuer une jolie fille, aujourd'hui.

-Je reste calme si vous me laissez tranquille.

-Tu as du caractère, en plus ? Le boss va apprécier t'avoir en otage.

-Moi, un otage. Rêve toujours !

-Oh, tu vas appeler ton petit papa ?

-Bon, trêve de bavardages. Viens avec nous.

J'ai pas envie de finir en passoire, donc je les suis. Ils me mettent dans leur voiture. L'un d'entre eux était déjà au volant. On a démarré très vite. Ils se garent devant un manoir et me font sortir. Ils m'enferment dans une pièce sombre et poussiéreuse. La porte s'ouvre dans un fracas et un homme arrive. Dans la vingtaine, il a des cheveux châtain foncé, des yeux verts en amande et une peau tannée parcourue de cicatrices. Sa chemise noire ouverte laisse entrevoir un tatouage de dragon sur le torse. Son collier d'argent est maculé de sang séché. Il pointe un pistolet sur ma tempe, avant de déclarer, avec un sourire en coin :

-Allez, Kwon Iseul. Appelle ton papa chéri à ta rescousse.

-Non...

Le bruit de la gâchette retentit et son bras droit tire sur une cible à deux centimètres de moi. J'appelle mon père malgré moi. Il finit par répondre :

-Allo ? T'es où ?

-Je... ils m'ont enlevée, abba.

-J'arrive. Reste calme, ne bouge pas. Pourquoi tu as appelé ?!

-J'ai une arme sur la tempe.

-Hm.

Je reste silencieuse. Dix minutes passent, puis vingt. Soudain, il arrive et montre sa carte de FBI :

-FBI. Je vous arrête.

-Ah bon ? T'es sûr ?

-C'est toi le boss ?

-Peut-être.

Il avance, mais un autre arrive et fait non de la tête.

-On va passer un marché, toi et moi...

-Pourquoi je ferais ça ?

-Pour la vie de ta fille.

Je lui fais non de la tête. Il écrase une larme sur son poignet, puis articule :

-Que voulez-vous ?

-Vous arrêtez de nous traquer, et la fille reste vivante. Mais, on va devoir la garder. On ne sait jamais, ça pourrait lui échapper, cette petite mésaventure. Elle sera cependant autorisée à venir vous voir, ne vous inquiétez pas...
-Vous ne lui ferez aucun mal ? Elle sera vivante ?

-Probablement. Anthony.

Le blond apporte une liasse de billets de 10000$ :

-Pour vous dédommager de sa perte.

-Bien. J'accepte.

On est stupéfaits. Il explique :

-Vivre avec elle a été une épreuve, après la mort de ma femme. En fait, à la base, je ne voulais pas d'enfant. Je l'ai gardée jusqu'à ce qu'elle puisse se débrouiller.

-En fait, vous ne voulez plus d'elle ?

-Exact. Le marché tient seulement parce que Michaela n'aurait pas voulu qu'elle meure.

Mon univers s'écroule. Ses paroles résonnent en moi comme des coups de poignard. Je m'effondre au sol en pleurant.

-Abba, Abba, c'est pas possible !

-Oh, si. Tu as de la chance que j'aime ta mère, sinon tu aurais été mise hors de ma vue il y a bien longtemps...

Tout se floute, puis le monde devient noir.