7 - Chaleur d'été

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Le jour était venu et je n'avais pas été aussi anxieux depuis des années. Je ne comprenais même pas pourquoi. C'était une simple sortie entre amis au cinéma…
Je suis arrivé à l'heure devant le bâtiment. Wakasa est arrivé en retard.

-Excuse moi, dit-il, beaucoup de gens dans le métro. Tu vas bien ?

-Oh, t'excuse pas ! Le rassurai-je, ça va et toi ?

-Encore mieux maintenant que je te vois.

-Hein ? Bégayai-je en rougissant.

Il sourit.

-J’ai dit, “encore mieux maintenant que je suis sorti du métro”.

-Oh.

Avais-je mal entendu ?

-On y va ? On va rater le film, lança-t-il.

-Ah, oui.

Nous sommes entrés. Il y avait pas mal de monde, surtout du côté du vendeur de popcorn.

-Tu peux aller nous en chercher ? Requêta mon ami. En attendant je vais choisir le film et acheter les tickets.

-Compris.

Je suis donc allé faire la queue. Une queue terriblement longue et interminable, mais c'était pour Wakasa…je n'aimais pas spécialement le popcorn. Mince, j'avais oublié de lui demander s'il préférait salé ou sucré…Bon, ce sera sucré. Après plusieurs minutes, je réussi à en acheter et je rejoins mon compagnon qui m'attendait.

-Alors, t'as choisi quel film ?

-Un film d'horreur.

-Hein ?! Tu veux ma mort ?

-Quoi, ça te fait peur ?

-Bah oui !

Il ria.

-Tu vas survivre. Viens, conclut-il.

Il prit ma main et m'entraîna dans la salle. On s'assit au fond au milieu de la rangée. Il prit le popcorn sur ses genoux et me sourit en m'assurant qu'on allait s'amuser.





Je ne m'étais pas amusé.
Vous pouvez me traiter de flipette si vous voulez, mais oui j'ai peur. Trop peur. J'étais tendu tout le long, le cœur dans la gorge, alors que Wakasa riait aux éclats. J'en ai tiré une conclusion : ne jamais le laisser choisir le film.
Il riait encore.

-On aurait dit un enfant apeuré !

-Arrête de te moquer de moi, marmonnai-je.

-Mais non, t'étais adorable quand tu t'es accroché à moi.

Et il rigola de plus belle.
Je soupirai.

-Je te raccompagne ? Fis-je.

Il me sourit encore.



Dans mon lit, allongé, en plein après-midi, crevant de chaud, suant malgré mon ventilateur allumé, et pourtant je pensais encore à lui. À chaque fois que l'on passait un moment ensemble, je repassais chaque seconde en boucle dans mon esprit pendant des heures. Avais-je été ridicule ? Bizarre ? Coincé ? Rah, j'en avais marre de trop penser.

Le grincement de ma porte retentit. Je ne regardai même pas le nouveau venu, ayant déjà deviné son identité grâce à ses petits pas dans le couloir…
Mon nouvel invité monta sur le lit et s'allongea à côté de moi. Je l'entourai d'un bras en signe d'affection, trop épuisé pour faire plus. Je fermai les yeux.

-T’es pas censé être à l'école, toi ? Demandai-je d'une voix lasse.

-Si.

-Pourquoi t'es là ?

-The One Who Suffered In Silence-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant