Traque Ardente - T3 (En Réécriture)

Chapitre 24

Chapitre 24

Jane

— ALLEZ LES GARS ! s'égosille Ashley à côté de moi.

Je l'imite en usant mes cordes vocales à mon tour pour encourager nos amis. Comme je le leur ai promis la dernière fois, je suis venue assister à leur match de basket. J'avais une répétition prévue pour ce soir, mais j'ai réussi à m'arranger avec Carson. Étonnement ce dernier a accepté sans rechigner, moi qui avais préparé tout un argumentaire digne de ce nom pour le convaincre de me laisser y aller. Après ce qu'il a fait la dernière fois que j'ai manqué une répète, disons que j'ai préféré assurer mes arrières. Mais puisque maintenant il se passe quelque chose entre nous, j'imagine que ses menaces passées ne sont plus d'actualité.

— OUAIS ! BRAVO SASHA ! hurlai-je en me levant du banc lorsque ce dernier a mis un panier.

Je crois que c'est probablement son meilleur match depuis qu'il fait du basket. Ash et moi ne l'avons jamais vu comme ça, il se donne à fond, à tel point qu'il est en train d'offrir la victoire à son équipe. Mais je crois savoir d'où lui vient cette performance inédite... Izaia est là elle aussi, et n'hésite pas à sauter du banc avec nous pour les encourager. Matthias aussi fait un excellent jeu, c'est le cas de tous à vrai dire.

Les dernières secondes se jouent alors qu'ils sont à égalité avec l'équipe adverse. Silence complet dans la salle pour les laisser se concentrer sur le dernier panier. Nous retenons notre souffle en écoutant nos cœurs cogner dans notre poitrine. Le ballon est d'abord en notre possession avant d'être récupéré par l'équipe adverse, mais Parker sauve le coup en le reprenant pour de bon. On l'observe remonter le terrain avant d'envoyer la balle à Isaac, qui la passe ensuite à Sasha. Mon cousin vise le panier, les secondes paraissent interminables avant que la balle ne rentre dedans, et que la sonnerie qui signe la fin du match retentisse. Le ballon tourne sur l'arceau, encore et encore, menaçant de retomber au sol sans entrer à l'intérieur, mais contre toute attende, il entre enfin.

Victoire pour notre équipe, le brouhaha reprend possession des lieux. Nos amis fêtent leur victoire sur le terrain tandis que nous nous cassons la voix toutes les trois dans les gradins avant de les rejoindre comme des groupies. La bande se pavane devant tout le monde, un sourire triomphant aux lèvres. Sasha s'approche de moi en se trémoussant comme un idiot. Je m'apprêtais à le serrer dans mes bras pour le féliciter, mais Izaia me devança en se jetant dans les siens. Son geste nous surprend tous les deux, je regarde mon cousin avec de gros yeux avant de sourire comme une ahurie, tandis que lui m'offre un regard effrayé avant de devenir encore plus rouge qu'il ne l'était déjà par l'effort. Contre toute attente, il referme son étreinte sur elle, puis finit par se dérider. On dirait bien que ce geste inopiné est une seconde victoire pour eux, puisque dorénavant il ne la lâche plus d'une semelle. Son bras qui entoure la belle métisse ne semble pas vouloir se défaire d'elle, et on dirait bien qu'elle non plus n'a pas envie de le lâcher. À défaut de pouvoir serrer mon cousin, j'enlace tous les autres, y compris Matthias. Ashley et Gabriel en font des tonnes, comme toujours. L'euphorie de l'instant nous rend complètement déchaînés.

— Sortons tous ensemble pour fêter ça ! Mais avant, on va aller manger un bout, suggère Isaac.

Tout le monde approuve l'idée, moi également malgré le programme. Je n'ai pas envie de manger mais je suis certaine que les garçons, eux, crèvent la dalle. Alors nous prévoyons de nous arrêter dans un diner histoire de remplir ces estomacs affamés.

Après une bonne douche et des vêtements propres enfilés, les garçons nous retrouvent pour quitter le gymnase, leurs énormes sacs de sport sur le dos. Leur bonheur est inébranlable après cette victoire, probablement pour plusieurs jours. Nous retrouvons l'extérieure et le magnifique coucher de soleil qui s'offre à nous. Entre éclats de rires et railleries, nous traversons le parking tous ensemble pour que les garçons se débrassent de leurs sacs dans la voiture de Parker avant d'aller manger. Ma joie en revanche s'évapore en une fraction de seconde. J'avale de travers, ma gorge se noue, mon sourire se fige. Plus loin, sagement adossé à sa Jeep, se trouve le barge, une clope au bec. Je comprends rapidement que, non, ses menaces ne sont pas tombées aux oubliettes.