La morale de l'histoire, c'est qu'il finissait avec un mal de crâne terrible.Charly ne comprenait plus rien à la vie, il n'avait pas bu une seule goutte, et pourtant ses tempes battaient la cadence tellement fort que sa vision se troublait. Il n'avait pas besoin de migraine en plus de ses crises d'asthme quotidiennes.
Heureusement, l'air frais de la matinée lui faisait du bien, et la chaleur des pains au chocolat dans le sachet contre son bras lui procurait une sensation de confort.
Il s'était levé tôt, à la fois pour jouer son rôle de compagnon d'un soir et aller chercher son petit déjeuner à Manon, et à la fois pour ne pas risquer qu'elle se réveille pendant son absence. Elle serait assez perturbée de se lever dans un lieu inconnu en plus de se retrouver seule.
Lorsqu'il glissa ses clefs dans la serrure et qu'il entra dans son appartement resté silencieux, il fut tout de même soulagé malgré une pointe d'impatience à l'idée de revoir le rire de la blonde. Charly s'installa sur une des chaises de son salon et posa les viennoiseries sur la table. La lumière avait complètement rempli la pièce depuis qu'il avait quitté son appartement, et soudain il se demanda s'il avait bien baissé les volets dans sa chambre.
Après avoir ramené Manon, il l'avait installé telle quelle dans son lit, et lui avait pris le canapé. Le brun était bien trop pudique et nerveux pour oser lui enfiler un pyjama. Il n'avait aucune expérience, mais il savait qu'elle ne l'aurait pas bien pris à coup sûr, le fait qu'elle est consommée de l'alcool n'aidait en rien. Mais avait-il fermé les volets pour que le soleil ne la réveille pas dès l'aube ? Il en était à présent moins sûr, et il était bien trop tôt pour pouvoir s'en assurer. De toute façon, s'il avait oublié il le l'apprendrait bien assez tôt.
Le brun se félicita intérieurement d'avoir posé un jour de congé à la supérette. Il avait appelé son boss à la dernière minute lorsque ses potes l'avaient prévenu qu'ils l'emmenaient en soirée. En parlant d'eux, son téléphone n'affichait aucune notification. Charly se maudit intérieurement de s'être si mal entouré, qu'avait-il raté dans la vie pour se retrouver avec d'aussi gros cons ? Et pourtant il ne pouvait s'empêcher de se sentir coupable de les avoir lâchement abandonnés alors qu'il était de corvée de Sam. D'ailleurs, c'est comme ça que qes potes l'avaient surnommé.
Lorsque son ventre se mit à grogner pour la énième fois depuis quelques minutes, le brun se décida à piquer un pain au chocolat. Tant pis pour ses valeurs, Manon n'avait qu'à se réveiller plus tôt. Malheureusement, c'est quand il eût la bouche pleine que son téléphone se mit à sonner.
- Allô, Max ? Qu'est-ce qui se passe ? Finit-il par dire après avoir tousser des miettes pendant dix bonnes secondes.
Son meilleur ami ne l'appelait jamais sans une bonne raison derrière.
- Charly, comment tu vas ? J'ai eu Nolan au téléphone, lui et les gars m'ont dit que t'avais disparu hier à la boîte.
Avalant sa bouchée, il soupira discrètement. Bien sûr qu'ils n'allaient pas le lâcher après son audace de la veille. Ils avaient beau être ses potes les plus proches depuis plusieurs années, il commençait à avoir ras le bol de devoir jouer la cinquième roue du carosse.
- Désolé, j'ai eu un empêchement de dernière minute, j'ai dû éteindre mon téléphone.
Charly détestait mentir à Max, mais il n'avait aucun envie de se justifier un vendredi matin sur la raison de sa disparition. Raison qui faisait la grasse mat' dans sa chambre.
Il y a eu un long silence avant que son meilleur ami ne réponde. Silence que le brun interprèta comme lourd de vérité.
- Des gens t'ont vu partir avec une meuf, Charly. Tu pécho et tu m'en parles même pas ?
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Coup d'un soir
RomanceCharly est un casanier, qui refuse toute sortie. Pourtant, lorsqu'il accepte de sortir pour son anniversaire et qu'il rencontre Manon, il mesure l'ampleur de ce qu'il a raté en refusant de s'ouvrir au monde. Elle est ce que les gens appellent commun...