Chapitre 1

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Putain qu'est-ce qu'il faisait chaud.

Les corps réchauffaient bien trop vite la grande salle, et la musique lui éclatait les tympans. Il regrettait amèrement d'avoir accepté l'invitation de son pote. La boîte était toute nouvelle, et se remplissait seulement grâce au bouche-à-oreille. Pourtant, elle était pleine à craquer.

Si Charly n'avait pas été de mauvaise foi, il aurait avoué que l'ambiance était chanmé. Mais la nationalité française aidant, il ne pouvait que râler à voix haute.

Le brun fêtait ses vingt et un ans entouré de ses plus proches amis. Pourtant, lorsqu'il regardait autour de lui et tentait d'éviter la masse de gens qui dansait et hurlait à tue-tête, il ne voyait aucun "ami". À peine entrés dans la boîte tous l'avaient lâché pour retrouver une amie ou une connaissance qu'ils n'avaient soit disant pas vu depuis des mois. Et lui dans tout ça ? Et son anniversaire ? Il savait qu'il aurait dû refuser mais Charly avait toujours été le bon pote, celui qui ne boit pas pour ramener les autres.

Quelle soirée de merde.

Au moins, le canapé qu'il avait trouvé était confortable. Son coca à la main, le jeune homme laissait son corps s'enfoncer dans le canapé. Cela le faisait marrer, on aurait dit une larve échouée et abandonnée. La comparaison était plutôt juste, nota t-il.

La tête sur le dossier, il tentait tant bien que mal de respirer correctement. Charly avait toujours fait de l'asthme et la chaleur étouffante de la pièce n'aidait pas ses bronches à fonctionner correctement. Finissant sa canette d'une traite et manquant par la même occasion de s'étouffer, il décida de sortir prendre l'air.

La mort dans l'âme, le brun inspirait de grandes bouffées d'air. Sa ventoline était restée chez lui. La faute à ses potes qui l'avait traîné de force et par surprise en soirée, forcément la tête en l'air qu'il était avait oublié son objet de survie.

Le médecin l'avait conseillé mille et une fois sur les méthodes à adopter en cas d'oubli. Et il ne l'avouerait jamais devant quiconque, mais il sentait déjà ses exercices de respiration lui faire du bien. L'air frais de la fin du mois de juillet l'aidait aussi, c'était sa période préférée.

Charly mit quelques instants à se rendre compte que la reprise de sa quinte de toux n'était pas dû à sa crise d'asthme, mais bien à la fumée des cigarettes présente à ses côtés. Ne connaissant pas l'endroit, il s'était retrouvé dans le coin fumeur. Il plaqua son poing contre ses lèvres pour étouffer sa toux et s'éloigna en jetant un dernier regard au groupe à l'origine de la fumée. Une jeune femme sûrement proche de la vingtaine le regardait en riant.

- Je passe pour un vrai con.. marmonna t-il en marchant à l'opposée du groupe.

Le brun renouvella ses exercices de respiration avant d'être interrompus par une voix de femme.

- Tu m'as l'air bien perdu.

Il tourna la tête vers l'origine de la voix, et croisa de nouveau le regard de la jeune femme vu plus tôt. À la lumière du spot de l'entrée de la boîte, il la trouvait vraiment belle.

- Je suis de constitution fragile tu sais. Faut pas que je m'éloigne de la lumière. Ajouta t-il, un regard vers le spot qui éclairait leur conversation.

Elle lâcha un rire clair, passant une main dans ses cheveux blonds. Charly regrettait vraiment ne pas s'être mieux apprêté qu'avec un simple short noir et un tee-shirt Souvenirs de Gravity Falls. Lui, il n'avait pas gagné à la loterie de la naissance avec son corps de brindille et ses cheveux rêches.

Il se trouvait nul aux côtés de la blonde.

- Moi c'est Manon, au fait. Sauf si tu préfères qu'on continue de se regarder dans le blanc des yeux ?

Coup d'un soirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant