Pretty little stories

La fugue

Ludovic se redressa. Le serveur attendait le « bon moment » pour intervenir. Il se réjouissait d'une part d'avoir eu à finir son activité plus tôt à cause de la tournure que prenait la soirée.

- Bon, on peut partir maintenant ? Demanda Alaya.

- Hors de question ! S'écria Delphine.

Tout à coup, le courant se coupa et ils se trouvèrent plongé dans l'obscurité la plus complète.

Les filles en profitèrent pour s'enfuir avant qu'une once de lumière ne les trahissent. Sans faire le moindre bruit, elles se dirigèrent vers la salle à manger en se tenant par la main. Elles avaient songer à la même chose, s'échapper par la fenêtre dont le vitrage avait été brisé, pendant que Delphine était occupé à trouver les raisons de cette coupure de courant.

Alaya passa délicatement sa jambe droite à l'extérieur en évitant les morceaux de verre autour de la fenêtre. Katelyn la suivit.

Une fois dehors, elles s'assirent par terre, contre le mur, de sorte à ne pas être vu.

Elles pouvaient ressentir leurs cœurs battre à travers leurs poitrines, comme les vibrations obtenues des coups d'une baguette sur une peau de frappe en plastique. Lentement, leurs respirations devenaient moins denses.

- On a échappé belle.

- Ouais c'est sûr.

- Je ne remettrais plus jamais les pieds ici. Fit aussitôt Alaya.

Cette affirmation sonna faux dans l'oreille de Katelyn. Selon elle, son amie n'hésiterait pas une seconde avant d'accepter une invitation venant de la reine du Lycée.

Cela semblait logique dans son esprit puisque c'était elle qui l'avait poussé jusqu'ici. Elle croyait savoir ce qu'Alaya recherchait vraiment : La popularité. Elle réalisait que leur amitié lui importait peu.

Elle avait intérêt, se disait Katelyn, de trouver une solution pour sortir indemne de cet endroit.

- J'aurais jamais cru que la soirée allait se terminer de cette façon.

- Pareil.

- Qu'est-ce qu'on fait, maintenant ?

- Je ne sais pas. On peut essayer de se faufiler jusqu'au portail puis d'escalader la porte.

- C'est risqué. Rétorqua Katelyn, pleines d'inquiétudes.

- Oui, mais nous n'avons pas le choix.

Il devait bien avoir un autre moyen de sortir indemne de cet endroit sans passer par l'entrée de la maison, pensa Katelyn. On pourrait les surprendre si jamais la lumière revenait.

- Tu as raison mais je ne le sens pas trop.

- Nous n'avons plus de temps à perdre. La rue est peu éclairé et le courant vient d'être coupé. C'est le moment idéal.

Katelyn acquiesça. Alaya se mit à quatre pattes et commença à avancer. Son amie la suivit juste derrière elle. L'herbe était légèrement humide. Le jean que portait Alaya avait brunit au niveau des genoux.
Leurs mains étaient entré en contact avec la terre. La sensation devenait désagréable.

Soudain, un bruit étrange retenu leurs attentions. Il

Elles se retournèrent et virent à leur grande surprise, Ludovic qui se tordait de douleur, étalé sur le sol. Il était tombé en tentant de s'évader par la fenêtre de la cuisine.

- Aïe.

Katelyn se retenait de rire en pressant sa main sur sa bouche.

Alaya soupira et continua d'avancer. Il fallait que personne puisse la déstabiliser.

- Eh ! Les interpella Ludovic silencieusement. Je peux venir avec vous.

Alaya se retourna et lui fit signe de se taire. Il s'agissait ni d'un non, ni d'un oui, alors Ludovic le prit comme un oui. Ils parvenaient maintenant, à distinguer, le buisson qui semblaient par son épaisseur protéger le portillon.

- Eh ! Ludovic ! Murmura Alaya. Sers-nous à quelque chose en montant la garde.

- Et avec le mot magique ça donne quoi ? Demanda-t-il d'un ton blagueur.

- Ça donne ça. Répondit-elle en lui adressant un majeur tendu.

Alaya se releva. Elle était prête à escalader le portail. Tandis que Katelyn peinait encore à se redresser. Elle n'avait aucunement confiance aux compétences de Ludovic en tant que gardien. Alors surveillait d'un œil
la maison.

Elle prit appuie à l'aide de son pied gauche sur la traverse intermédiaire et bascula sa jambe droite hors
du portail.

Par malheur, en avançant toujours à quatre pattes, les genoux nues, un morceau de verre lui entailla la peau, indistinct la nuit, qui provenait peut-être des fenêtre brisés ayant laissé des éclats de verre sur le sol, d'un pot de fleurs, ou d'un nain de jardin qu'on avait ...
La plaie était assez profonde pour qu'elle puisse ressentir un léger picotement, pas assez grave pour qu'elle nécessite d'un déplacement illico à l'hôpital.

Alaya avait réussi à s'échapper, elle inspira un grand coup.

C'était maintenant au tour de Katelyn. Un tour marqué par la soudaine apparition de la lumière. On pouvait le voir grâce aux fenêtres.

- C'est vraiment pas mon jour... Constata Katelyn.

Dans un ordre chronologique, elle se remémorait sa journée. Des images défilaient comme une bande de film dans sa tête. Elle se vit déjeuner, prendre le bus , aller en salle 205 pour assister au cours de sciences, et enfin choisir sa robe.

- Personne ne nous a surpris. Tu peux encore le faire.

S'il y avait une chose dans laquelle Alaya était douée excepté en amitié, était

Katelyn pris son courage à demain et se tint aux barreaux tout en prenant appui avec son pied sur la traverse.

Ludovic, lui, avait toujours, les yeux rivés sur la structure en pierre.

- T'arrive à voir quelque chose ? Lui demanda Alaya.

- Non, je n'y vois rien comme vous.

La robe de Katelyn devint un frein pour elle. Pas le choix, il fallait lever la jambe. Alaya qui lisait dans son amie comme dans un livre ouvert compris la raison de son hésitation.

Ses sous vêtements, s'il les distinguaient même dans l'obscurité, en dirait beaucoup sur sa personne.

Elle parvint de l'autre côté du portail, une légère déchirure s'était créé entre ses jambes au bas de sa robe. Il manquait plus que Ludovic.

- Tu viens, on y va.

- Mais...

- Il peut se débrouiller seul c'est un grand garçon.

Ludovic remarqua leurs éloignements alors il se précipita.

Il se rappela de ces films où le dernier, le poissard du groupe, celui qui n'avait pas agi à temps, se faisait tuer, dévorer tout cru ou encore anéantir par un phénomène artificiel.