Chapitre 1

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 Livia

Les rayons du soleil pénétrèrent dans ma chambre avec un filtre violet dû à la couleur de mes rideaux d'adolescente.

— Mademoiselle Livia, puis-je entrer dans votre chambre ? demanda ma servante de l'autre côté de cette porte en bois.

Madame Greta... La même phrase tous les matins.

— Oui, Greta, entrez.

Elle ouvre la porte alors que je me lève de mon lit. En réalité, je suis réveillée depuis deux heures, mais je n'avais pas la force d'affronter le monde. J'ai passé deux heures à regarder le plafond en me sentant à l'extérieur de mon propre corps. Comme si l'eau, l'air, la terre et le feu, les éléments de la vie, avaient stagné en emportant mon âme avec eux. Plus aucun bruit, plus aucun souffle, seulement mon corps sur ce lit blanc de princesse, et la journée qui m'attendait.

— Mademoiselle, que voulez-vous porter pour le lycée aujourd'hui ? me demande la bonne dame en s'adressant un joli sourire que je vois tous les matins depuis treize ans maintenant.

— Greta, vous connaissez mon dressing et mon style mieux que moi. Choisissez, je vous laisse du temps, je vais aller voir ma petite sœur.

Elle me sourit et se dirige vers mon immense dressing. Je fais de même vers la chambre de ma sœur.

Je toque à sa porte qui, autrefois, était accrochée de dessins, mais qui arbore aujourd'hui une pancarte écrite « interdit d'entrer ». La petite fille autrefois de cinq ans a aujourd'hui treize ans.

— Izzy, je peux entrer ?

J'entends un « oui » sourd à travers la porte.

— Coucou, princesse, tu as bien dormi ?

Ma sœur est déjà habillée, un jean bleu simple et large avec un t-shirt rose pastel. Ma sœur est super jolie, elle a les yeux bleus de papa et les cheveux châtain clair de maman.

Moi, j'étais le mouton noir de la famille, j'ai les cheveux blond vénitien et les yeux verts qui ne sont ni de ma mère ni de mon père. J'ai de vagues souvenirs de mon papy Paul, lui était comme moi. Il est décédé quand j'avais sept ans. Depuis lui, je n'ai jamais eu de nouveau une importance masculine dans ma vie.

— Oui, Vivi, j'ai faim. Où est Marie ?

Elle ne changera pas...

Greta m'avait choisi un jean large gris avec un haut ajusté vert émeraude aux épaules découvertes.

— Mademoiselle, souhaitez-vous mettre des bijoux ? me demande-t-elle à travers mon reflet dans le miroir.

Je conduis mon regard vers cette boîte à bijoux sur ma coiffeuse, je me dirige vers elle et l'ouvre. Une chose est sûre, mes parents savent parfaitement que ma pierre favorite est l'émeraude, c'est la seule chose qui me reste de leur pseudo amour. Je pris entre mes doigts ce pendentif où pendait une pierre à l'éclat vert. Papy disait que le vert faisait ressortir nos yeux, que c'était de cette façon qu'il avait séduit mamy.

— Ce collier vous va à merveille, Mademoiselle, me dit ma servante avec un grand sourire.

Une fois mes chaussures enfilées, le bruit d'un moteur fort se fait entendre à l'entrée de la villa.

— Vivii !! me cria ma petite sœur d'en bas des escaliers, Angie est arrivée !

Angie, Angie, Angie... C'est la deuxième princesse la plus importante de ma vie, après ma sœur bien sûr. Je la connais depuis la maternelle. À défaut de ne pas avoir bénéficié de la présence de ma mère, lorsque Greta prenait congé pour raison familiale, la mère d'Angie s'occupait de moi. C'est de cette façon qu'Angie est devenue une partie de moi.

Ma Pierre PrecieuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant