Chapitre Un

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Alec

Putain qu'il fait froid aujourd'hui.

Soufflant sur mes doigts pour tenter de les réchauffer, je sens mon corps frissonner violemment alors qu'une bourrasque de vent vient s'infiltrer dans mon manteau à travers les trous. Les gens passent rapidement, serrant leurs mains autour de leur cou sans m'accorder un regard. Peanuts, allongée à mes pieds, gémit alors que je me penche pour la caresser.

— Je sais ma belle, je sais. On va bientôt bouger, lui dis-je doucement.

Putain de vie.

Un passant me jette une pièce dans mon gobelet et je le remercie d'un hochement de tête tandis que la nuit commence à décliner, me faisant grogner alors que je suis sûr que je vais finir par développer des engelures. Avec mes mitaines miteuses, je tousse et secoue la tête alors que ma gorge commence à avoir le goût d'un papier de verre chaque fois que je déglutis. Je me redresse et trébuche sur la neige, me rattrapant sans le vouloir à un homme qui bascule contre un poteau.

— Excusez-moi, Monsieur, je ne vous avez pas vu, dis-je précipitamment.

Comme si je pouvais te voir arriver alors que tu arrives sur le côté...

L'homme se tient la tête qui a cogné et tourne son visage vers moi alors que je recule en le reconnaissant.

— Alexander ? Alexander Lightwood ? Demande-t-il alors que je ramasse mon sac et attrape la laisse de Peanuts qui grogne doucement, prêt à m'enfuir mais Magnus me barre la route. Que fais-tu dehors par ce froid ? Tu ne devrais pas être à la maison ?

— Heu.. je... Je dois y aller. Bonne soirée, Monsieur Bane.

Je commence à me détourner de lui, tirant doucement Peanuts mais la poigne de l'homme autour de mon poignet m'en empêche, me faisant geindre à la fois de douleur et de frustration.

— Monsieur Bane, s'il vous plaît. Je dois vraiment partir.

— Premièrement c'est Magnus et tu me tutoies, je te l'ai déjà dit plein de fois et vient, je suis garé juste en face, je vais te ramener. Hors de question que tu passes plus de temps ici alors que tu es frigorifié et que tu as clairement besoin d'une douche. As-tu trop fait la fête hier et t'es tu endormis dans la rue ? Demande Magnus soucieusement en détaillant mes cheveux longs emmêlés, ma barbe sale et mes habits beaucoup trop grands pour m'aller.

C'est pas possible. J'ai clairement la poisse cette semaine.

— Oui. C'est ça, une fête et je devais rester dormir chez mon pote mais au final, y'a eu un changement et c'était trop loin de chez moi.

— Je comprends, allez vient, je te dépose.

Le téléphone de Magnus sonne et il sourit en vérifiant l'identifiant tandis qu'il m'explique que c'est sa fille, Bleuen. Je n'ai pas le temps d'être sonné par l'information qu'il renvoie l'appel, m'affirmant qu'il la rappellera plus tard et parait enfin remarquer Peanuts.

— C'est ton chien ? Tu vas en soirée avec ton chien ?

— Oui. Peanuts. On était sur un terrain un peu à l'écart de la ville, c'était l'idéal pour ceux qui avait des chiens.

Magnus resserre son manteau autour de lui et hoche la tête.

— D'accord, allez, allons-y, il fait super froid. Peanuts peut monter à l'arrière.

— C'est vraiment très gentil à vous, Monsieur Bane, mais c'est inutile. Je dois faire un truc avant de rentrer. Puis Peanuts est malade, je ne voudrais pas qu'elle salisse votre voiture.

Une autre visionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant