Chapitre Neuf

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Alec

Enfin rentré. Foutu jour qui baisse beaucoup trop tôt. Foutu marche que je n'avais pas vu.

Je grogne en déposant mon sac à l'entrée tout en me déchaussant, grimaçant alors que je sens la douleur dans ma cheville. Peanuts m'a visiblement entendu vu qu'elle se dépêche de venir me retrouver à l'entrée, quémandant des caresses que je lui offre de bon cœur.

— Bonsoir ma beauté. Oui, oui, je vais aller te promener. Laisse-moi souffler cinq minutes.

Magnus raccroche son téléphone tout en marchant vers moi, la mine sombre.

— En fait, je l'ai déjà promenée en rentrant du travail. On est rentré il y a seulement vingt minutes.

Dieu merci. Parce que franchement, je ne me sentais pas d'y aller/.

— Oh, merci c'est gentil de ta part. Ça ne va pas ? Il y a un problème ?

— Tout va bien, dit Magnus en m'embrassant brièvement avant de s'éloigner vers les placards de la cuisine et commencer à les faire claquer, visiblement à la recherche de quelque chose.

— Tu as pourtant la tête de quelqu'un qui a un souci, dis-je en m'approchant tout en essayant d'adopter une démarche normale.

Magnus cesse d'ouvrir et fermer les portes, me regarde et demande :

— Pourquoi tu boites ?

— C'est pas grand chose. Je me suis tordu la cheville en tombant. Bon, c'est quoi le problème ?

— Laisse-moi regarder ça, dit Magnus en s'agenouillant près de moi, commençant déjà à relever mon jeans.

Son téléphone sonne à nouveau et il décroche en grognant, met sur haut parleur et dit froidement :

— Je cherche? Bleuen, mais je ne trouve pas alors ..

— Papa, laisse tomber l'argent. Je ..

La voix de Bleuen est complètement détruite et chaotique tandis qu'elle dit :

— Il m'a encore trompé. Je ... je l'ai vu dans ses messages et papa, s'il te plait.

Putain d'Orson.

Je fronce les sourcils en fixant d'abord le téléphone de Magnus, puis Magnus lui-même mais celui-ci ne semble pas me voir, trop concentré entre sa conversation avec sa fille et ma cheville qui a visiblement doublé de volume.

Une belle entorse. Une.

Il se redresse du sol et attrape son téléphone, le portant à son oreille avant de désactiver le haut parleur et de s'éloigner chercher les clefs de sa voiture, me faisant signe de le suivre.

— Tu n'as qu'à le quitter, Bleuen. Ca fait combien de fois que tu m'appelle dans cette ... D'accord, d'accord, ne me crie pas dessus, je suis ton père alors tu te calmes. Ce n'est pas de ma faute si Orson te traite comme de la merde mais écoute moi quand je te dis que c'est un peu de ta faute. Tu le laisses faire ce qu'il veut de toi et ... Bleuen ? Bleuen ? Putain, elle m'a raccroché au nez !

Je me dandine, mal à l'aise tandis que Magnus ouvre la porte de chez lui, me laissant boitiller devant lui.

— Tu as besoin d'une radio et sûrement d'attelles et de béquilles, dit-il sèchement.

— Ok. Je m'en occuperai demain, dis-je aussi sèchement que lui.

— Non, on s'en occupe ce soir. Je t'emmène à l'hôpital. C'est Marie qui travaille cette nuit, je vais lui demander de te faire passer une radio en priorité car je n'ai vraiment pas la foi d'attendre ce soir.

Une autre visionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant