Chapitre III

16 1 6
                                    

Point de vu de Connor :

Cette pétasse, dont je ne connaissais que peu de choses, avait passé toute la nuit à hurler, faisant résonner sa détresse à travers les murs. La sonorité de sa voix était empreinte d'une profonde souffrance, une détresse que je n'avais jamais entendue auparavant.

J'avais évidemment déjà entendu des femmes crier, mais jamais de cette façon.

Les cris habituels que l'on entend sont souvent le résultat de peurs, de disputes ou de douleurs physiques, mais ceux-ci étaient différents. Ils portaient en eux une charge émotionnelle intense et une souffrance profonde, quelque chose d'inhabituel et de troublant.

Agacé par cette situation troublante et incapable de me rendormir, je me suis levé au beau milieu de la nuit. L'inquiétude et la curiosité me poussaient à chercher à comprendre ce qui pouvait bien la tourmenter de la sorte. Le sommeil était devenu impossible avec ces cris perçants résonnant à travers les murs, me rappelant constamment sa détresse.

Je me suis dirigé vers le balcon, mes pieds nus touchant le sol froid, une légère brise nocturne caressant mon visage. De là, j'avais une vue directe sur la chambre que je lui avais prêtée, grâce à la grande baie vitrée qui en constituait un mur entier. À travers le verre, j'ai pu observer la scène. Elle se tenait là, seule, sa silhouette fragile et secouée de sanglots, éclairée par la faible lueur de la lampe de chevet. Les draps étaient en désordre, témoignage de son agitation. Ses mains tremblaient visiblement, et son visage était marqué par une expression de désespoir intense.

Chaque cri semblait la déchirer un peu plus, et moi, impuissant, je ne pouvais que regarder, cherchant désespérément une solution pour apaiser cette souffrance insondable.

Ses yeux étaient rougis par les larmes, et ses mains tremblaient de manière incontrôlable. Elle suppliait, presque en implorant, qu'on la laisse en paix. Son visage était marqué par la peur et l'épuisement, chaque trait exprimant une profonde détresse.

Il m'était impossible de me rendormir en faisant abstraction de ses hurlements. Elle avait voulu jouer, et maintenant elle en subissait les conséquences.

J'ai terminé la nuit dans mon bureau, entouré de papiers froissés et de cartes épinglées aux murs. La pièce était plongée dans une pénombre légèrement enfumée, donnant une atmosphère presque lugubre. La faible lueur d'une lampe de bureau éclairait mon espace de travail, mettant en évidence les dossiers empilés et les notes griffonnées. Le silence de la nuit contrastait avec le tumulte intérieur que je ressentais.

Le lendemain matin, le soleil se levait sur la grande pomme, apportant une nouvelle lumière à la ville. J'ai décidé de réveiller mon invitée de manière brutale. J'ai ouvert la porte de sa chambre d'un coup sec et l'ai poussée avec mon pied. La porte claqua contre le mur avec un bruit affreux, faisant sursauter et figer sur place la jeune femme. Son visage était empreint de surprise et d'appréhension face à ces circonstances, ses yeux grands ouverts trahissant sa peur.

— Debout.

Déconcertée, elle mit un temps de réaction trop long.

— Je t'ai dit de te lever.

Je suis sorti de la pièce et me suis dirigé vers la cuisine, sans l'attendre. Derrière moi, j'entendais ses pas hésitants sur le parquet brun, créant une symphonie légère dans le silence matinal. Chaque pas résonnait comme un écho de sa soumission.

Je m'assis sur l'un des tabourets de l'îlot central de la cuisine. Je pris le journal, dont les pages craquaient légèrement sous mes doigts, et je commençai à le feuilleter tout en sirotant la tasse de café que j'avais préparée avec soin. Le goût amer et chaud du café apportait une certaine tranquillité à cette matinée tendue.

LilithOù les histoires vivent. Découvrez maintenant