la tête dans les nuages et les pieds sur les coutumes

CHAPITRE 2

Après une nuit de sommeil fragmentée par mes pensées et mes rêves, je me réveille à nouveau. Cette fois-ci, pas besoin de réveil ou de prière pour me sortir de mon lit. Le bruit de la rue et les premiers rayons du soleil suffisent à me tirer de mon sommeil. Il est à peine 6 h 30 et la maison est encore silencieuse. Ma routine matinale commence par une petite séance d’étirement pour réveiller mon corps encore engourdi. Ensuite, je me dirige vers la cuisine pour me préparer un petit-déjeuner rapide.

Aujourd'hui, je me sens un peu plus motivée que d'habitude. Peut-être est-ce l'idée de revoir mon prof de français, celui qui fait battre mon cœur un peu plus vite. Qui sait ? Après un bol de céréales et un verre de jus d'orange, je monte à la salle de bains pour me préparer. Ma demi-sœur dort encore, allongée en travers du lit, une couverture à moitié tombée sur le sol. Je l’envie un peu, cette capacité qu'elle a de dormir sans souci.

Je choisis mon uniforme avec un peu plus de soin que d'habitude, repassant chaque pli pour qu'il soit parfait. Une fois habillée, je me regarde dans le miroir et ajuste mon voile, en veillant à ce qu'il soit bien en place. Je sais que je vais l'enlever dès que je quitterai la maison, mais pour l'instant, il faut jouer le jeu. Je prends mon sac à main – toujours mon fidèle compagnon – et vérifie une dernière fois que j'ai tout ce qu'il me faut pour la journée.

Le bus, comme d’habitude, est bondé. Mais aujourd’hui, cela ne me dérange pas autant. Je trouve un coin où m’installer et laisse mon esprit vagabonder. La routine du trajet est presque apaisante, un moment où je peux m'évader dans mes pensées avant d'affronter la réalité de la journée scolaire.

Arrivée à l'école, je retrouve mes amies, Mariama et Anna, à l’entrée.

- Salut les filles ! Prêtes pour une nouvelle journée ?

- Toujours prête, surtout quand il y a le cours de français,répond Anna en me faisant un clin d'œil.

Elle sait à quel point j'adore ce prof, même si je ne l’ai jamais avoué directement. Nous nous dirigeons vers notre première classe, tout en discutant de nos plans pour le week-end. La sonnerie retentit et nous nous installons dans nos sièges.

Le premier cours est histoire-géo, un sujet que j'apprécie mais qui ne réussit pas à capter toute mon attention aujourd'hui. Je me surprends à rêvasser, à penser à la manière dont le prof de français pourrait m’adresser un sourire ou une parole gentille. Je reviens à la réalité juste à temps pour prendre quelques notes importantes.

À la fin du cours, Mariama me tire par la manche.

- Hé, tu es encore dans la lune, toi ! Viens, on va à la cantine.

- Oui, désolée. J'arrive.

Nous nous dirigeons vers la cantine, nos rires résonnant dans les couloirs. Une fois assises avec nos plateaux, la conversation tourne rapidement autour des garçons de l’école, des derniers potins et bien sûr, de nos rêves et ambitions. Je reste un peu en retrait, souriant à leurs histoires mais plongée dans mes propres pensées.

La matinée passe rapidement et enfin, le moment tant attendu arrive : le cours de français. Je m'installe au premier rang, mon cœur battant légèrement plus vite. Le professeur entre dans la salle et tout le monde se tait. Sa voix grave et apaisante commence à expliquer le programme du jour, et je me perds dans ses paroles, oubliant tout le reste.

- Aujourd'hui, nous allons étudier Baudelaire. Qui peut me dire quelque chose sur lui ?

Je lève timidement la main, espérant qu'il me choisisse.

- Oui, Khadija ?

- Baudelaire est un poète du XIXe siècle, connu pour ses œuvres comme "Les Fleurs du mal". Il explore des thèmes comme le spleen et l’idéal.