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L'air lourd et humide d'Eichen House pesait sur Derek, enveloppant son corps d'une chape de désespoir. Il était enfermé dans une petite cellule, le lit en métal froid sous son dos. Son esprit était un champ de bataille, dévasté par une folie qui le tenait depuis des semaines.

Stiles. Derek s'enfonça dans le lit, sa tête cognant contre le mur de béton. Il entendait la voix de Stiles, aiguë et stridente, lui martelant l'esprit : 'Je ne veux pas te voir, Derek. Pourquoi tu ne me laisses pas tranquille ?

"Stiles, s'il te plaît," supplia Derek, à voix rauque. Il frappa le mur encore plus fort, mais les mots de Stiles continuaient de sonner dans sa tête. Il tentait désespérément de se rappeler, de comprendre, mais le brouillard de sa folie était trop épais.

Il se souvenait de la nuit où il avait tué... Il se souvenait de la douleur, de la rage, de la tristesse... C'était tout. Le reste était un flou, un voile noir qui recouvrait ses souvenirs.

Son cœur se serra. Il avait tué Stiles. Il l'avait fait pour le libérer du Nogitsune, il le savait, mais la culpabilité le dévorait. Il était un monstre, un loup qui avait tué l'homme qu'il aimait, son amant.

Les larmes coulent sur son visage. Le rire lui échappa, un rire hystérique et désespéré, se balançant d'avant en arrière comme un enfant. Il était perdu, désemparé, et Stiles n'était plus là pour le guider, pour le sauver.

La porte s'ouvre, laissant entrer ses proches. Cora, ses yeux rouges et gonflés, se faufila à son chevet. Elle lui prend la main, la serra fort, mais il ne la reconnaît pas. Elle était un visage flou parmi tant d'autres.

Isaac, son mari, se tenait à l'entrée, avec une expression sombre et inquiète sur le visage. Il ne dit rien, il ne pouvait pas. Les mots lui manquaient face à la tragédie qui s'était abattue sur eux.

Malia, sa cousine, s'approche de lui, les yeux humides. Elle essaya de lui parler, mais Derek ne l'entendait pas. Il ne reconnaissait plus sa voix, ni son visage. Elle était une étrangère, comme tous les autres.

Et puis il y a Peter, son oncle. Il s'approche de lui, un triste sourire sur les lèvres. Il se pencha près de son oreille et chuchota : 'Tu as fait ce qu'il fallait, Derek. Tu l'as libéré de la souffrance.

Derek ne comprenait pas. Il ne pouvait pas comprendre. Stiles était parti, et il ne comprenait pas pourquoi.

Lydia, la femme de Peter, s'approche de lui, mais il ne la reconnaît pas non plus. Elle lui offre un sourire faible, sa beauté glaciale et angoissante.

'Ne t'inquiète pas, Derek,' chuchota-t-elle, sa voix douce et menaçante. 'Il est dans un meilleur endroit maintenant. Il n'est plus en danger.

Derek se sent perdu, seul dans son monde de folie. Sa famille était là, ils l'aimaient, mais il ne pouvait pas les voir, il ne pouvait pas les entendre. Il était prisonnier de son propre esprit, et la seule personne qui comptait pour lui avait disparu.

Et avec chaque nouvelle nuit, chaque nouvelle étreinte de la folie, il se sentait s'éloigner de la lumière, s'enfonçant dans les profondeurs de son désespoir. Il était un loup blessé, errant dans la nuit, cherchant un remède à sa douleur, un souvenir, une lueur d'espoir. Mais il ne se trouvait que le vide glacial de sa propre tragédie.

Je ne veux pas te voir !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant