Uno 💫

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Pov : Gabriela Díaz

On est arrivé avec ma mère devant la maison de Reyes. Elle n'avait pas vraiment changé depuis mon enfance, époque où je passais des après-midis ici quand ma mère travaillait et que je n'avais pas école, ou lorsque j'étais malade.

Je restais dans la voiture, contemplant cette maison remplie de souvenirs. Mon regard avait été attiré par une voiture en particulier, rarement présente. Dans mes souvenirs, il avait déménagé à Monaco et était donc rarement à Madrid, dans la maison familiale.

Je continuais à observer la maison, perdu dans mes pensées, quand ma mère me sortit de ma rêverie.

– Tu viens, on y va ? Me demanda-t-elle en sortant de la voiture.

J'acquiesçai silencieusement et la suivis jusqu'à la porte. Reyes nous accueillit chaleureusement, son sourire toujours aussi sincère et réconfortant. Après quelques mots échangés entre elle et ma mère, je me dirigeai vers le salon, comme je le faisais enfant.

Là, assis sur le canapé, se trouvait Carlos, le fils de Reyes. Nos regards se croisèrent brièvement, mais aucun de nous ne dit un mot. Carlos et moi n'avions jamais vraiment été proches. Nos intérêts étaient différents, et même enfants, nous ne partagions que peu de moments ensemble. Il retourna rapidement son attention vers l'écran de son téléphone.

Je m'assis dans un fauteuil près de la fenêtre, essayant de retrouver mes repères dans cette maison où tant de souvenirs étaient encore vivants. Le silence s'installa entre nous, ponctué seulement par les bruits lointains de la conversation entre ma mère et Reyes dans la cuisine.

Après un moment, Carlos se leva pour quitter la pièce. Nos regards se croisèrent de nouveau, et cette fois, il me fit un léger signe de tête en guise de salut. Je répondis de la même manière, sans un mot. Il disparut dans le couloir, me laissant seul avec mes souvenirs.

Je soupirai légèrement, me levant pour explorer un peu la maison. Chaque pièce me rappelait des moments d'autrefois : des jeux d'enfant, des rires, des jours de maladie passés sur le canapé du salon. Cette maison n'avait pas changé, mais quelque chose en moi avait définitivement évolué.

Je me retrouvai devant une étagère remplie de livres et de bibelots. L'un des objets attira mon attention : une petite voiture en métal, un jouet que Carlos et moi avions partagé durant nos rares moments de complicité. Je la pris dans mes mains, me rappelant ces instants furtifs de notre enfance.

Carlos revint alors dans le salon, s'arrêtant en me voyant avec le jouet.

– Tu te souviens de ça ? demanda-t-il finalement, brisant le silence.

– , répondis-je doucement, surpris par notre premier échange de mots depuis longtemps. C'était notre jouet préféré.

Il hocha la tête, un léger sourire sur les lèvres. Puis, sans un mot de plus, il quitta de nouveau la pièce, me laissant seul avec mes souvenirs et cette petite voiture en métal.

Le temps passa lentement alors que je me promenais dans la maison, revivant les souvenirs d'autrefois. Finalement, Reyes appela tout le monde pour le repas. Ma mère et moi rejoignîmes la salle à manger, où une grande table était dressée avec soin. Carlos était déjà assis, et à côté de lui se trouvait Blanca, sa sœur, que je n'avais pas vue depuis des années.

Blanca me salua avec un sourire chaleureux, bien que nos échanges aient toujours été aussi rares que ceux avec Carlos. Nous nous installâmes autour de la table, et Reyes apporta les plats, remplissant la pièce de délicieuses odeurs.

Le repas commença dans un silence relatif, chacun se concentrant sur sa propre assiette. Ma mère et Reyes échangèrent quelques paroles, principalement des souvenirs et des nouvelles de la famille. Carlos et moi restions silencieux, comme à notre habitude.

Au milieu du repas, Blanca brisa le silence en s'adressant à moi.

– Alors, Gabriela, comment ça se passe pour toi ces derniers temps ? demanda-t-elle avec un intérêt sincère.

Je relevai les yeux de mon assiette, surpris par son initiative. 

– Ça va bien, merci. Et toi, Blanca ? Qu'est-ce que tu deviens ?

Elle me sourit, reconnaissante de l'intérêt. 

– Je travaille à Madrid maintenant. Je suis dans le marketing. Et toi, tu es toujours dans les études ?

– Non, en fait, répondis-je.  Je travaille comme gardienne de nuit dans une bibliothèque. 

Ma mère et Reyes écoutaient notre échange avec un intérêt discret, heureux de voir une conversation s'installer entre nous. Surtout, ma mère, elle savait combien c'était difficile pour moi de parler à une personne que je ne connaissais que peu.

Blanca haussa les sourcils, manifestement intéressée. 

– Ça doit être assez calme, non ? Qu'est-ce que tu fais pendant tes nuits là-bas ?

– Oui, c'est très calme. Je lis beaucoup, et parfois j'écris un peu. C'est l'endroit idéal pour se concentrer. Répondis-je avec un sourire timide.

Le repas continua, ponctué de quelques échanges timides entre Blanca et moi. Carlos, pour sa part, restait silencieux, observant la scène avec un regard indéchiffrable. Il était clair que notre relation restait distante, malgré les souvenirs partagés.

Après le dessert, Reyes proposa de prendre le café dans le salon. Nous nous levâmes de table et nous dirigeâmes vers le salon, où les conversations continuèrent doucement. Blanca me parla davantage de son travail et de sa vie à Madrid, et je me surprenais à apprécier ces moments d'échange.

Carlos restait en retrait, participant peu à la conversation. Cependant, je sentais que, même sans mots, il y avait une reconnaissance mutuelle de notre passé commun, de ces souvenirs d'enfance qui nous reliaient malgré tout.

La soirée avançait, et je commençais à me sentir plus à l'aise. Peut-être que, même si Carlos et moi n'étions pas proches, ces moments partagés en famille nous rappelaient l'importance des liens, même ténus, qui nous unissaient.

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 21 ⏰

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