CHAPITRE 1 : LE DÉBAT.

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Gabriel Attal se tenait droit dans les coulisses du plateau de débat télévisé. Son costume impeccablement taillé et son visage réservé donnaient l'impression d'un homme détaché et sûr de lui, bien que ses yeux trahissent une nervosité palpable. Depuis des semaines, il se préparait pour cette confrontation avec Jordan Bardella, l'étoile montante du parti opposé. Gabriel savait que chaque mot, chaque expression serait scrutée par des millions de téléspectateurs, mais surtout par son adversaire qui n'attendait qu'un faux pas.

À quelques mètres de lui, Jordan Bardella ajustait sa cravate devant un miroir, son sourire éclatant masquant une certaine anxiété. Contrairement à Gabriel, il n'avait pas la même rigueur méthodique. Il comptait sur son charisme et sa présence pour compenser un manque de préparation plus académique. Il savait qu'il n'avait pas les mêmes compétences oratoires que son rival, mais il espérait que sa passion et sa détermination suffiraient à faire pencher la balance en sa faveur.

Gabriel observait Jordan à distance, essayant de comprendre ce qui rendait cet homme si confiant. Il ne pouvait s'empêcher de ressentir un certain mépris pour ce qu'il percevait comme de l'arrogance et une absence de substance. "Comment quelqu'un d'aussi superficiel peut-il être pris au sérieux ?" se demandait-il, serrant les poings pour se calmer. Pourtant, au fond de lui, une petite voix lui disait que sous cette façade, Jordan cachait peut-être des insécurités similaires aux siennes.

Le réalisateur fit signe que le débat allait commencer. Gabriel prit une profonde inspiration, ajusta sa veste et se dirigea vers le plateau avec une démarche assurée. Jordan le suivit de près, son sourire charmeur en place, bien qu'une lueur d'inquiétude brillait dans ses yeux.

Le plateau était éclairé par des projecteurs aveuglants. Les caméras tournaient, capturant chaque mouvement, chaque micro-expression. L'animateur accueillit les candidats, présentant le débat comme une confrontation décisive entre deux visions opposées pour l'avenir du pays. Gabriel et Jordan s'assirent face à face, la tension entre eux presque palpable.

Le débat commença sur des sujets économiques. Gabriel, fidèle à son style, exposa des arguments détaillés et chiffrés, montrant une maîtrise impressionnante de son sujet. Jordan, quant à lui, tenta de répliquer avec des anecdotes et des promesses de changement, mais ses réponses manquaient de profondeur. Plus le débat avançait, plus il devenait évident que Jordan était en difficulté.

"Vous parlez de réformes économiques comme si elles étaient aussi simples que de changer de chemise," attaqua Gabriel avec une froideur calculée. "Mais où sont vos chiffres, vos preuves concrètes ? Les électeurs ne peuvent se contenter de paroles vides."

Jordan se crispa, sentant le poids des regards de l'audience et des caméras. Il tenta de rebondir, mais ses arguments semblaient faibles face à la rigueur de Gabriel. "Les gens veulent du changement, pas des tableaux Excel !" lança-t-il, sa voix trahissant une pointe de frustration.

Gabriel ne put s'empêcher de sourire légèrement, se délectant de la position vulnérable de son adversaire. "Le changement, oui, mais un changement basé sur des fondations solides, pas sur des promesses en l'air." Ses yeux ne quittaient pas ceux de Jordan, guettant chaque réaction, chaque signe de faiblesse.

Les minutes passaient et la pression sur Jordan augmentait. Il sentait sa confiance s'éroder face à la précision impitoyable de Gabriel. Chaque tentative de réponse semblait se heurter à un mur de faits et de données. L'animateur, essayant de maintenir l'équilibre, donna la parole à Jordan pour un dernier mot sur le sujet.

Jordan prit une profonde inspiration, essayant de rassembler ses pensées. "Ce que mon adversaire ne comprend pas, c'est que les gens veulent de l'espoir. Ils veulent croire en un futur meilleur. Les chiffres, les statistiques, ce sont des outils, mais ils ne remplaceront jamais l'aspiration à une vie meilleure. Et c'est ce que je veux offrir : de l'espoir." Son regard se posa brièvement sur Gabriel, un mélange de défi et de vulnérabilité dans ses yeux.

Gabriel leva un sourcil, intrigué malgré lui par cette réponse. Pour la première fois de la soirée, il perçut une sincérité dans les mots de Jordan qui le déstabilisa légèrement. Cependant, il se ressaisit rapidement, prêt à riposter.

"Espoir sans actions concrètes, c'est comme bâtir un château de sable face à la marée montante," répliqua Gabriel. "Nous avons besoin de plans solides, de stratégies viables, pas de rêves sans substance." Il offrit à Jordan un sourire en coin, un geste aussi provocateur que contrôlé.

Le débat prit fin sur cette note, laissant une impression de victoire pour Gabriel, mais une curiosité persistante pour Jordan. Tandis que les caméras s'éteignaient et que le public commençait à quitter le studio, Gabriel se dirigea vers les coulisses, son esprit encore bouillonnant de l'intensité de la confrontation. Jordan le suivait de près, ses pensées un tourbillon de frustration et de fascination.

Une fois à l'abri des regards indiscrets, ils se retrouvèrent seuls dans une petite salle de réunion. La tension, loin de s'apaiser, monta en flèche. Les mots acerbes fusèrent, mais cette fois, quelque chose d'autre était en jeu, une émotion plus profonde, plus complexe. Gabriel, encore agité par le débat, se tourna brusquement vers Jordan.

"Tu n'as aucune idée de ce que tu dis ! Tu n'es qu'un arrogant !" s'exclama Gabriel, ses yeux lançant des éclairs.

Jordan éclata de rire, un rire sans joie. "Et toi, tu es tellement coincé dans tes certitudes que tu ne vois même pas la réalité !" Il croisa les bras, un sourire provocateur sur les lèvres, attendant la réplique de Gabriel.

La confrontation était inévitable. Les mots blessants fusèrent, mais bientôt, la colère laissa place à une autre émotion. Jordan, incapable de contenir son impulsivité, attrapa Gabriel par le bras. Leurs visages étaient maintenant si proches que Gabriel pouvait sentir la chaleur de la peau de Jordan, entendre son souffle rapide.

"Pourquoi est-ce que tu me provoques autant ?" demanda Gabriel, sa voix se brisant légèrement.

Jordan le regarda intensément. "Parce que tu m'attires autant que tu m'agaces." Ses yeux brûlaient d'une intensité nouvelle, un mélange de désir et de frustration.

(À SUIVRE.)

Ennemies to lovers ? Bardella x AttalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant