Le HMS Dauntless Guardian

10 1 0
                                    

Ce matin, la lumière de la petite maison au 3 Broomfield Street scintillait déjà avant même que le soleil ne soit levé. Une légère fumée provenant de la cheminée, s'envolait lentement dans l'air frais et venteux de l'hiver, venant s'ajouter a la brume transparente qui couvrait les ruelles. Alors que le petit village de Robin's Hood Bay était tout endormi dans son drappé blanc, la maison de William Smith, elle, se remuait dans tous les sens. William, un jeune homme de taille moyenne, les yeux fatigués, cheveux bruns, d'une vingtaine d'années, rassemblait ses affaires en vitesse en essayant de fermer son grand sac de tissu qui lui servait de valise. Finalement, après que le baluchon ait recraché trois chemises et deux culottes de marin, il parvient a nouer le sac à l'aide d'un gros nœud de chaise. Sa maîtresse, Elisabeth Brown, une demoiselle aux cheveux bruns et longs, vêtue d'un tablier de cuisine, était appuyée contre l'encadrure de la porte dans laquelle se trouvait son amant. Le regard vide, elle observait la scène presque comique du combat de William contre son sac. Mais aucune expression ne se dégageait de son visage. Le marin ne la remarqua seulement lorsqu'il sortit de la pièce. Mais quand il l'aperçut, tout son élan et son énergie qu'il dépensait depuis qu'il s'était levé s'interrompu subitement. Il prit dans ses bras le corps de sa conjointe désespérée qui se réanima instantanément en profitant une dernière fois de la précieuse présence de son amant. Puis, il lui glissa d'une voix veloutée : "Je reviendrai, c'est promis" en l'embrassant sur le front. Ce à quoi la jeune femme répondit par une larme qui coula silencieusement sur sa douce joue en fermant ses yeux. Lorsque la nuit commençait à peine à disparaitre, William arpentait déjà les rues étroites du petit village boisé. Ses pas craquaient dans la neige poudreuse qui recouvrait les pavés de pierre. Malgré les derniers timides flocons qui flottaient encore dans la brise, la solitude du jeune homme lui permettait de s'évader devant ce tableau merveilleux. La gourmande odeur de pain commençait à peine a se dégager du soupirail du boulanger. Et La lumière chaude des lanternes qui étaient suspendues un peu partout aux habitations créait un dernier sentiment de réconfort dans le cœur du marin qui s'apprêtait a quitter ses terres natales. La légère brise glaciale qui sifflait par moment au son des chaînes des affiches publicitaires, venait lui fouetter le visage. Lorsque le soleil commençait a peine a briller à l'horizon, le jeune homme arriva finalement sur le port. Les rayons qui se reflétaient sur la mer créaient une lueur rosée qui colorait le ciel d'Angleterre. La rude odeur salée de la mer vint enrober ses narines. La mer était assez calme malgré les vagues qui venaient se fracasser contre les rochers froid du récif. Puis, William commença a apercevoir, grâce a la lumière naissante qui réchauffaient la neige, d'autres braves volontaires prêt à mourir afin de combattre la piraterie. En effet, en raison de la guerre de sept ans qui fait rage, le roi Georges III, ayant déjà mobilisé toutes ses troupes sur les front de Krefeld, de Minden, de Duquesne ou bien sur le siège de Louisbourg, l'absence de ses milices favorisait les actes de piraterie qui augmentaient sur les navires marchands d'Angleterre. Un appel avait alors était fait auprès de la population afin de défendre leur pays. Un appel auquel William et plusieurs autres centaines d'hommes avait répondu présent. Quand le soleil fut assez haut pour illuminer le clocher du village, trois navires apparurent sur le quai de Robin's Hood Bay. Il s'agissait de trois-mâts ; ces immenses bâtiments qui pouvaient naviguer quatre mois en mer sans problème, qui pouvaient affronter les plus meurtrières tempêtes au monde et glisser sur l'eau tel un dauphin jouant avec ses congénères. Sa proue symbolisait fièrement le blason d'Angleterre. Une cinquantaine de sabords étaient visible depuis le port. Les cordes, chacune reliée a une fonction bien précise, paraissaient s'entremêler dans un immense bazar organisé. A peine William avait pu apercevoir ce vaisseau que les passerelles furent déployées afin d'embarquer les plusieurs centaines de marin qui étaient arrivés sur le port. Les courageux hommes s'étaient répartis de manière égal dans chaque navire. En suivant machinalement les marins qui étaient maintenant devenu son équipage, il posa son premier pied dans le HMS Dauntless Guardian. Les cinq cent autres hommes embarquèrent dans le HMS Majestic Voyager et le Resolute. Ce qui composait ainsi la nouvelle flotte royale qui défendait la couronne Anglaise. A peine embarqué, William déposa son sac sous le hamac qu'on lui avait attribué et suivi ses compagnons vers le pont. Ici, les marins se hâtaient dans tous les sens sous les cris des hauts gradés : les seuls réels militaires qui avaient étés épargnés de l'horreur de la guerre. A bâbord, des hommes portaient des provisions de nourritures qu'ils emmenaient droit dans les entrailles du bateau, tandis qu'a tribord, d'autres marins embarquaient un nombre incalculable de tonneaux de poudre en les faisant rouler sur le pont. Sans tarder, les voiles se gonflèrent, faisant apparaître de nouveau le blason d'Angleterre. Après avoir réalisé toutes les tâches nécessaires au départ du bateau, William alla s'effondrer sur son hamac afin de rattraper la nuit qu'il venait de passer. Puis il s'endormi, bercé au flot des vagues et au son des cloches déjà lointaines de l'église qui annonçaient huit heure.

La Flotte RoyaleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant