Le procès du siècle | 𝓦𝓲𝓵𝓵𝓲𝓪𝓶 𝓙𝓪𝓶𝓮𝓼 𝓜𝓸𝓻𝓲𝓪𝓻𝓽𝔂 𝕏 𝓡𝓮𝓪𝓭𝓮𝓻

𝐼𝐼𝐼𝓮𝓶𝓮 𝓒𝓱𝓪𝓹𝓲𝓽𝓻𝓮

    𝕀ls s'étaient aventurés plus loin dans les ruelles sombres, Moriarty la conduisant dans tout Londres en prenant des détours qu'il jugeait nécessaires. Ils prirent le fiacre, descendirent en prenant soin de bien payer le chauffeur, avec un pourboire pour le remercier de les avoir pris en pleine nuit. Ils marchèrent ensuite un peu, changeant de rue pour prendre un autre fiacre et la même manœuvre se fit tout au long de la nuit noire qui enveloppait Londres.

Les cochers leur jetèrent des coups d'œil en les voyant arriver. À la lumière de la lampe qui était accrochée aux différents fiacres, ils voyaient une jeune femme ayant la vingtaine avec des vêtements déchirés, ainsi qu'avec des bottines en mauvais état, et un jeune homme d'environ le même âge qui lui, était bien habillé. Alors ils se demandaient si ce n'était pas un jeune maître qui était allé s'amuser au troquet du coin avec une prostituée, qui avait perdu une partie et ça avait mal fini, surtout pour l'ex-accusée.

Elle ne posait pas de question, préférant rester silencieuse. Elle ne savait pas si elle pouvait parler ou non et de toute manière, avec tous les détours qu'ils faisaient tous les deux, elle avait compris qu'il essayait de brouiller les pistes pour les retrouver ⸺ même si elle ne savait pas pourquoi ⸺ et elle se doutait qu'il valait mieux pour eux deux, de ne pas parler.

Il l'observait en silence. Elle n'avait pas encore cherché à savoir ses motivations ou encore comment elle était libre et surtout, pourquoi. Elle n'avait pas essayé de savoir qui il était en réalité. Bien. Il sourit en pensant qu'elle était bien plus intelligente qu'on aurait pu le croire. Il jeta un regard derrière lui, un rapide qu'elle ne remarqua pas. Elle le suivait toujours. Bien.

Ils étaient sur le point d'arriver à la résidence londonienne des Moriarty. Ils seraient seuls, Moriarty s'en était assuré. Après un dernier détour en marchant, cette fois, à travers un parc où quelques oiseaux de nuit hululaient, une rue résidente se dévoila à eux. Des maisons les unes plus grandes que les autres étaient de chaque côté de la route où personne ne circulait. Il n'y avait même pas un fiacre.

Avant d'entrer dans la rue, le blond se retourna vers sa compagne.

-Prenez ceci, lui dit-il en enlevant son manteau

Il tendit ce dernier à la (c/c) qui resta béate devant son attention.

-Je ne peux pas, refusa-t-elle en repoussant le manteau vers son propriétaire, Vous allez attraper froid. Il fait frais.

-Croyez-moi, vous aussi, vous en avez besoin, répliqua Moriarty en poussant de nouveau son manteau noir vers (T/p)

-Votre santé est plus importante que la mienne, continua-t-elle toujours refusant la chaleureuse étreinte de l'épais tissu

-J'ai déjà un rhume, prenez-le, insista-t-il en mentant légèrement

Il avait en effet déjà un peu froid et voulait terminer cette conversation le plus vite possible, mais le problème était que ces deux jeunes gens étaient beaucoup trop têtus tous les deux pour lâcher l'affaire et donner raison à l'autre.

-Il ne faudrait pas que vous tombiez encore plus malade dans ce cas.

-Mais il serait préférable qu'une jeune Miss comme vous n'attrape pas froid.

-Mais je n'en ai pas besoin.

-Que penseraient mes voisins s'ils vous voyaient ainsi vêtue ? l'interrogea-t-il en désignant ses vêtements

Elle rougit de honte, détournant son regard pour éviter de le regarder, tout en arrachant des mains du jeune homme son manteau noir au passage. Elle recouvrit ses épaules presque dévêtues et s'assura de le fermer correctement pour qu'aucune partie de son corps ne soit visible. En repensant au trajet qu'ils avaient dû faire, elle rougit encore plus intensément, se rappelant du nombre de fiacres qu'ils avaient pris et donc, du nombre de cochers qu'ils avaient croisé. Ils l'avaient vue ainsi. Dans cette tenue indécente.