𝘗𝘭𝘶𝘴 𝘤𝘳𝘶𝘦𝘭 𝘲𝘶𝘦 𝘭𝘦 𝘥𝘪𝘢𝘣𝘭𝘦

Chapitre 16

JULIAN

Je scrutai Esteban, la ténacité dans ses yeux me fascinant. Je reculai, croisant les bras, cherchant la meilleure façon de manipuler la situation. Je savais que briser Esteban ne serait pas facile, mais chaque homme a ses failles, et j’étais déterminé à les découvrir.

- Très bien, Esteban, dis-je avec une note de défi dans la voix, supposons que je te libère. Avant cela, il y a une chose que tu dois comprendre : Mira est sous ma protection désormais. Tu pourrais la revoir, mais uniquement si je l'autorise.

Esteban ne bougea pas, ses poings serrés et son regard froid trahissant une colère contenue.

Je fis signe à un de mes hommes. Il me tendit une trousse de premiers secours.

- Soigne-le, ordonnai-je en ne quittant pas Esteban des yeux. Je ne veux pas qu’il meure. Pas encore.

Je me tournai ensuite vers Esteban.

- Tu sais, je tes étudié toi et Mira, votre famille. Une loyauté rare, admirable même. Elle lutte pour sa sœur, et vous pour elle. Mais dans ce monde, cette loyauté est aussi une faiblesse.

Esteban grogna, tentant de contenir la douleur alors que les soins débutaient.

- C’est cette même loyauté qui pourrait vous trahir, continuai-je en m'approchant. Je connais bien des gens comme vous, prêts à tout pour ceux qu’ils aiment. Cette fidélité peut être exploitée.

Je m’agenouillai devant lui, un sourire calculé aux lèvres.

- Dis-moi, Esteban, jusqu’où irais Petro  pour protéger Mira ? Jusqu’où irais Petro pour tenter de me vaincre ?

Esteban me regarda avec défi, la surprise et la défiance dans ses yeux.

- Il ferait tout, répondit-il calmement. Mais je ne te dirai rien.

Je ris doucement, me redressant avec aisance.

- Admirable, vraiment. Mais inutile. Car je n’ai pas besoin de tes mots. Je trouverai ce que je veux autrement.

Je fis signe à mes hommes de terminer les soins. Esteban serrait les dents, endurant la douleur sans un mot.

- Tu retourneras là où je t’ai trouvé, annonçai-je. Mais souviens-toi : Mira est ici, en sécurité, tant qu’elle reste sage.

Je me penchai de nouveau vers lui, mes yeux perçant les siens.

- Et si jamais tu envisages de revenir la chercher… sache que je suis toujours prêt à accueillir les visiteurs inattendus.

Je m'accroupis encore un petit peu à son niveau, me rapprocher de l'une de ses oreilles.

- Dit a Petro qu'il devrait être intelligent sur ce coup-ci, qu'il n'en fasse pas qu'à sa tête comme à chaque fois.Qu'il pense à elle.

Je me redressai, fait signai à mes hommes de préparer Esteban pour son départ, puis me dirigeai vers la porte.

- Une dernière chose, Esteban, ajoutai-je en me retournant. Si tu veux vraiment aider Mira, souviens-toi de ce que je t’ai dit : chaque action a ses conséquences.

Je quittai la cellule, laissant Esteban avec mes hommes, satisfait d’avoir semé la graine de la haine. En marchant dans le couloir faiblement éclairé, mes pensées se tournèrent vers Mira. Depuis notre première rencontre, elle m’avait captivé.

Mira… Son visage hantait mes pensées. Ses yeux, pleins de défi et de feu, m’avaient frappé dès le début. Sa beauté brute et authentique, sa force intérieure… Tout chez elle m'attirait irrésistiblement.