Temps Liés

☆ | 𝐜𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟐𝟏

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Edward
Jeudi 25 janvier, 6h50.

Elle a raccroché l'appel cette nuit. Je me doutais qu'elle ferait ça. Aujourd'hui, notre matinée est occupée par quelques sorties mais notre après-midi est consacrée à la danse. J'ai hâte de pouvoir refaire les chorégraphies avant le concours. L'angoisse s'installe chez tout le monde, participant ou non.

Je me prépare en vitesse et attend Matéo et Alessandro pour qu'on rejoigne les filles dans la cafétéria. Elles nous accueillent avec un sourire contagieux. Pourtant, on peut lire la fatigue dans leurs yeux. Tout le monde est dans la même situation même si certains réagissent mieux à l'angoisse que d'autres. Je me concentre sur les pas que je n'ai pas répété depuis trop longtemps.

En cours, j'ai du mal à suivre. Le rythme s'intensifie de plus en plus ces dernières semaines et mon corps, qui n'est pas habitué, à du mal à suivre. Je me sens mal à l'aise et raide. Notre professeur nous explique que c'est normal parce que nous ne dansons plus beaucoup en ce moment et que l'angoisse monte en nous. J'ai surtout l'impression de tomber malade.

Je suis mieux que je peux, évitant les remarques cinglantes du professeur. Je me concentre pour faire le mieux possible.

Nous sortons du cours tous dans le même état. Téo s'assoit même par terre. C'est interdit pendant les cours. Il n'y a que les filles qui peuvent s'asseoir pour mettre leurs pointes. J'en profite pour boire une grande gorgée d'eau avant de rejoindre Téo sur le sol.

— C'est inhumain de faire tante d'heures, souffle mon ami.

— A qui le dis-tu, je réplique.

Alessandro se laisse à son tour glisser sur le sol et nous sommes rejoints par d'autres garçons de la division.

— On fait grève ? demande l'un d'eux d'un ton rieur.

Ensemble, nous profitons d'une pause rapide mais méritée. Certains mangent une barre de céréales ou un fruit, d'autres boivent. Du coin de l'œil, je vois Alessandro appuyer sa tête sur l'épaule de Matéo. Celui-ci ne le rejette pas et, au contraire, semble l'accueillir avec plaisir. Cette pensée me fait sourire.

— Il faut qu'on y aille, finit par dire quelqu'un du groupe.

Presque en même temps, nous nous levons pour rejoindre la salle de danse. Le jeudi, après le classique, c'est hip hop. J'ai pensé à arrêter le classique pour ce genre de danse. Souvent plus masculin et viril dans l'imaginaire collectif. C'est n'importe quoi. Il n'y a que des idiots pour penser que certains genres de danse sont pour les femmes et d'autres pour les hommes.

Par chance, j'ai continué la danse classique et je suis arrivé ici, à l'Opéra de Paris.

Nous entrons dans la salle de hip hop. Les filles sont déjà là, la plupart ont lâché leur chignon. Leurs sacs sont bien rangés contre le mur. Nous faisons tous une révérence à notre professeur qui entre dans la pièce avant de nous mettre en ligne pour la chorégraphie du gala. Elizabeth et moi sommes au centre de la première ligne, comme souvent. Le placement en quinconce permet à tout le monde d'être vu mais être devant, à l'Opéra, c'est une chance. Souvent, les personnes au premier rang sont les mêmes. Ça varie un peu suivant les cours mais jamais beaucoup.

La musique commence et arrête mes pensées envahissantes. Je laisse mon corps se faire porter par la musique pour reproduire la danse que nous avons appris il y a quelques semaines.

— Vous n'êtes pas concentrés, les enfants, c'est le concours qui vous stresse à ce point ? demande M. Allard.

Nous hochons la tête pour la plupart. Les cernes sous nos yeux montrent bien le travail acharné de ces dernières semaines. Pris de pitié, M. Allard nous laisse partir :

— Bien parce que je sais que vous travaillez beaucoup trop pour votre jeune âge. Allez, filez en silence. On se retrouve après les vacances.

Nous le remercions et sortons de la salle en vitesse. Je suis le groupe dans les dortoirs. Nous nous asseyons autour d'une table dans la pièce commune.

— Je vous ai déjà dit que j'aime M. Allard plus que mon frère ? demande Luna en plaisantant.

Elle est la seule à pouffer de rire. Nous la regardons tous les cinq avec le même air inquiet qu'elle remarque vite.

— Ça va, je rigole, bougonne la danseuse en cachant son sourire rieur.

Je ne sais pas ce qu'il s'est passé avec son frère. Je crois que seule Constance est au courant. Nous savons tous que ça n'a jamais été l'amour fou entre eux. Pour réponse, Constance lui donne un gentil cou sur l'épaule avant qu'on reprenne notre conversation.

Une fois le repas passé, nous retournons au même endroit afin de profiter de quelques minutes de répit avant le couvre feu. Je vois Elizabeth piquer du nez à plusieurs reprises. Son teint devient de plus en plus pâle. Elle ignore mes regards et finit par aller se coucher. Elle est la première à partir.

— Elle est malade, non ? demande Luna aussi inquiète que moi.

Je hoche la tête. Depuis aussi loin que je me souvienne, le stresse a toujours eu une mauvaise influence sur elle. Luna et Constance ne tardent pas afin de vérifier la santé de notre amie. Je reçois un message de Luna qui me tiens au courant :

Luna > Elle a pris un médicament et est partie dormir. On est tous fatigué mais le corps de Lizzie menace de rechuter chaque jour, c'est pour ça.

Ce qu'elle ne sait pas, c'est que la rechute a déjà eu lieu. Elizabeth est en train de se reconstruire une nouvelle fois alors que le stress la menace. C'est pour ça que je garde un oeil sur elle. En permanence.

Les garçons et moi finissons par rejoindre notre chambre aussi. Je m'enferme dans la salle de bain pour me rafraîchir avant d'aller me coucher dans ma chambre. Mon carnet est rangé à côté de quelques livres. Je ne l'ouvre pas, pour une fois. La négativité le traverse depuis plusieurs semaines alors j'ai décidé d'attendre que quelque chose de positif arrive.

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Hii !
Si vous me suivez sur Insta, vous savez que je suis pas mal démotivée ces derniers temps.
Cependant, Temps Liés me tiens particulièrement à cœur alors j'essaie de me motiver à enfin changer ma présentation.

Hope you like it ✨

See you soon,

I adore you,
Lysia 🦋