SHELTERED | 1 & 2

02. Coincée entre deux murs.

.2.

| K e l l i a n |

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Le soleil s'est levé quand je rentre seule chez moi – mon père me tuerais s'il apprenait que je rentre sans sécurité – il a commencé à neiger juste avant que j'arrive. J'ai l'impression que la nuit a duré une éternité. Je suis crevée. Je n'ai pas dormi depuis plusieurs jours. Et cela à cause du projet de mon père.

Heureusement qu'on est samedi.

Le soleil levant projete des rayons dorés sur le paysage. Je m'extirpe de ma voiture et marche vers ma maison qui se dresse majestueusement devant moi.

Contemplant mon magnifique jardin impeccablement entretenu. C'est bien trop parfait, je déteste ça. Mais c'est pour les espions de la presse que je dois prendre sur moi.

– Buongiorno casa mia. ( bonjour ma maison)

Depuis mon séjour en Italie je me suis beaucoup attachée à la langue. Même si au fonds c'est surtout pour quelqu'un. Mais bon...

L'un de mes gardes approche.

– Bonjour Finnick, tu pourrais rentrer mon véhicule ? J'aimerais le faire seule mais suis trop crevée, me défends-je en lui lançant mes clés.

– Biensûr madame.

Il a retroussé les manches de sa chemise, ce qui me laisse dans la contemplation des tatouages sur ses bras lorsqu'il rattrape les clés.

J'aimerais bien en avoir aussi...

– Je vous fais confiance pour la sécurité, il ne faudrait pas qu'il y ait tentative d'intrusion, sabotage ou un truc du genre.

– Soyez sans crainte, me rassure-t-il. On s'en occupe.

Je pénètre l'intérieur de ma maison et me retrouve dans son milieu spacieux et décoré. Les plafonds sont hauts. Les murs et cheminées monumentales sont habillées d'un marbre beige et les meubles ajoutent une touche de neutralité aux couleurs vives.

Je croise ma gouvernante.

– Madame vous rentrez tard, je n'ai pas eu le temps de commencer les préparations, dit-elle.

– Ce n'est pas un problème Berte, je vais m'occuper de tout.

Elle hésite. J'insiste :

– Vraiment, on est samedi donc ça va.

– D'accord, cède-t-elle, faites moi savoir si vous avez besoin de quelque chose.

J'opine et monte me réfugier dans ma chambre. La première chose que je fais en arrivant, c'est de m'enfermer sous la douche.

La baignoire est déjà remplie d'une mousse douce et parfumée à la vanille.

Je me déshabille, détache mes cheveux et plonge sous l'eau. Dont la chaleur décontracte mes muscles, une odeur sensuelle m'enveloppe. L'atmosphère paisible et relaxante présente, fait bientôt effet. Bercée par la chaleur et la douceur du moment.

Dès que j'en ai fini, je me plante devant un miroir pour fixer les cicatrices qui ornent ma peau ici et là. 

Le seul rappel à la lucidité pour ne pas sombrer sous le poids de la charge sur mes épaules. Ma soeur Kieran me manque un peu plus des jours en jours.

Le deuil nous joue parfois d'étranges tours. Je suis bien placée pour le savoir.

Un matin, deux semaines environ après l'incident, j'ai cru la voir dans sa bibliothèque. Une autre fois, j'aurais juré l'avoir entendue fredonner dans le couloir près de ma chambre.