𝐼. 𝒮𝑒𝒸𝓇𝑒𝓉𝓈

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C'est complètement normal si tout ne vous semble pas clair ! Je vous fait un Q/R sur Instagram pour répondre à vos questions.

Bonne lecture !

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𝒮𝒶𝓂𝒶𝓇𝒶


Une torche en bois de chêne à la main, je me faufilais silencieusement à travers les couloirs sombres du palais. Ma robe de soie glissait dans un murmure contre le sol en terre cuite décoré de mosaïques colorées. Les gardes, dissimulés dans leurs armures argentées, se fondaient dans l'ombre des couloirs. Avec précaution, j'entrouvris la porte en pin de la chambre de Thera, ma servante et confidente de toujours, et pénétrai à l'intérieur. Thera se redressa en sursaut dans son lit, maugréant à demi-réveillée. Amusée par sa réaction, je portai un doigt à mes lèvres pour lui intimer le silence. Sans l'ombre d'un doute, sa voix aiguë aurait pu réveiller tout le Royaume du Nord.

—   Votre altesse, sachez que si un jour mon cœur s'arrête, ce sera de votre faute.

Je m'approchai d'elle, réduisant la distance qui nous séparait. La lumière de ma torche illumina son visage encore marqué par le sommeil. Mes lèvres laissèrent leur empreinte sur son front.

—   Je le réanimerai, alors. Tu sais que je ne peux pas vivre sans toi.

Elle me toisa avec incrédulité, dépassée par mes nombreuses escapades nocturnes.

—   Vous ne pouvez pas vivre sans le passage que vous procure ma chambre, surtout.

Je lui offris un sourire espiègle.

—   Oui, ça aussi, répondis-je en en me dirigeant vers la porte intérieure qui menait vers le couloir du personnel.

Thera passa une main agitée dans ses cheveux avant de me supplier du regard.

—   Votre altesse, vous prenez trop de risques. Si quelqu'un vous surprenait...

Je déverrouillai le verrou d'un geste habitué et me glissai dans le couloir réservé au personnel du palais. Avant de refermer la porte, je passai ma tête dans l'entrebâillement et lançai avec malice :

—   Si quelqu'un me surprenait, il adorerait la scène...

Aussitôt, je pris la fuite, sans donner à Thera l'occasion de me réprimander pour mon comportement désinvolte. J'adorais ma liberté, et mon statut me permettait d'en profiter sans craindre les conséquences. Je tenais cela de mon père, le roi Dion, surnommé également « l'épicurien ». Il exécrait la modération et célébrait l'abondance. Le vin et la bonne chair rythmaient chacune de ses journées, sans oublier les nombreuses gourgandines qui égayaient ses nuits. Les habitants du royaume, à son image, souffraient depuis toujours d'une réputation d'ivrognes et de libertins. Nous étions le peuple de tous les excès.

Je vérifiai qu'aucun œil indiscret ne m'observait avant de me faufiler dans la chambre au fond du couloir, laissée ouverte à mon intention. L'occupant des lieux était allongé de dos. Ses cheveux châtains luisaient sous la lueur vacillante des quatre torches éclairant la pièce. Presque vexée de le voir endormi, je m'insinuai entre les draps et le secouai légèrement. Aucune réaction.

« Kaelan » soufflai-je d'une voix mielleuse.

Il ne bougea pas. Frustrée, je me rapprochai encore davantage, mes lèvres frôlant presque son oreille.

SamaraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant