Jordan était pensif. De retour au quartier général du Rassemblement National, il était assis sur un long canapé, assaillit par la fatigue. Il devait le reconnaître, ce rythme lui prenait toute son énergie. Et il lui tardait de prendre une bonne nuit de sommeil. Certe dormir sur le canapé ne sera pas la nuit la plus confortable de sa vie, mais il aimait se trouver là. Là où tout avait pris racine pour lui. Dans son bureau. Il n'était peut-être pas président de la République, mais il présidait en son sens le plus grand parti politique que la France n'avait jamais connu. C'était cela qu'il aimait plus que n'importe quoi. Le pouvoir. Et il en voulait toujours plus.
Toutefois, il avait beau essayer de concentrer toute son attention sur ce pouvoir qui n'attendait plus que lui, mais il ne parvenait pas à sortir le premier ministre de son esprit. Il ne voyait que son sourire arrogant, et cette vision l'exaspérait. Une exaspération mélée à un étrange pincement dans sa poitrine...
Soudain, son téléphone vibra dans la poche de son costume, le tirant de ses rêveries.
Comment vivez-vous votre défaite cuisante ?
C'était Gabriel Attal. Il venait de lui envoyer un message sur instagram. Il en avait du culot. Son petit minois innocent n'était qu'une illusion, et Jordan ne le savait que trop bien. Aussitôt, il ouvrit le message du premier ministre et se mit à taper frénétiquement une réponse.
C'est vous qui le dites. Je ne pense pas que ce soit l'avis des français.
Presque instantanément, le téléphone vibra de nouveau.
Nous verrons ça, monsieur Bardella.
Jordan ne sattendait pas à une réponse si précipitée. Et en la recevant, il se surpris à sourire.
Fallait-il qu'il entre dans le jeu de l'arrogant ministre ? Ou bien devait il le laisser faire le coq seul ?
Toutefois, l'idée de rejoindre le combat le tentait trop pour ne pas la saisir.Votre fierté fait tâche sur votre costume de Premier
Ministre... Encore faudrait il qu'il soit à votre taille. Monsieur Attal.Fier de lui, Jordan envoya sa réponse. Du tac au tac, il reçu un nouveau message de Gabriel. Il avait l'impression de revivre le débat qui venait à peine de se terminer. Mais sans la pression des caméras, leur petit jeu prenait une toute autre dimension. Une certaine forme de liberté. Et Jordan devait l'admettre, il adorait ça.
Parce qu'il est sensé mieux vous aller ? Je n'en suis pas si sûr... Quand on voit comment vous avez déjà l'air bien à l'étroit dans les vôtres...
Jordan dût relire la réponse du premier ministre à plusieurs reprises. Était-il en train de le draguer ? Une chose était sûre, il allait se calmer. Il n'entrerait pas dans son jeu.
Je vois que mon style vestimentaire suscite des commentaires... Peut-être devrions-nous laisser nos tailleurs régler ce débat à notre place... restons concentrés sur des sujets plus sérieux que nos costumes, n'est-ce pas ?
Une fois de plus, il esquissa un sourire. Il verouilla son téléphone et marcha d'un pas assuré vers sa fenêtre. Il appuya son visage contre la vitre, admirant Paris qui s'étendait au loin et qui l'attendait dès le lendemain pour poursuivre sa campagne...
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La Frontière entre Nous (Bardellattal)
FanfictionAlors que la France est en proie à la division politique, Gabriel Attal et Jordan Bardella se trouvent face à un dilemme. En effet, au fil des débats, les deux adversaires semblent avoir attisé les flammes d'une passion naissante. Alors que Gabriel...