X : Ressentiments

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Image : Théo Frey, 14 ans

Elissa se réveilla. Elle jeta un coup d'œil à son réveil. Il n'était que 6 heures du matin ! En plus, elle n'avait cours que dès 9 heures. Son professeur de maths était absent. 

- Fais c***r... murmura-t-elle, encore dans les vapes

Elle essaya de se rendormir puis, au bout de dix minutes, abandonna la bataille. Elle se leva avec un soupir. Elle ouvrit les volets, puis se rassit sur son lit. Elle vit un post-it jaune fluo sur sa table de nuit. Elle mit environ 5 minutes à se rappeler d'où il lui venait. "Ah... C'est de Nic..." songea-t-elle. Et là, elle sursauta. "Quoi ? Nic... Hein ?!". Elle paniqua. Après encore une minute de réflexion, elle se décida à regarder ce qu'il y avait dessus : 07 34 56 89 21. La jeune n'en revenait pas... C'était un numéro de téléphone !

- Qu'est-ce que... fit-elle, confuse

C'était un peu bête, comme réaction. Elissa se calma. Ce n'était qu'un numéro, après tout. Mais celui de Nic ! Elle n'en revenait pas. Soudain, la jeune femme se refroidit. Si elle avait ce papier, cela signifiait que c'était à elle de lui envoyer un message. Ou l'appeler. A cette idée, la lycéenne rougit. L'appeler ? Ou même le textoter ? Elle ne savait pas si elle oserait.

- Ok. Calme-toi Elissa. Tu... Tu n'as pas à t'inquiéter. se rassura-t-elle à voix haute

Elle consulta son téléphone. Elle n'avait pas d'autre numéro que celui de son père. 

- Argh !

Elle enfoui la tête sous son oreiller, ne pouvant s'empêcher de paniquer. "C'est de la bonne panique, au moins." pensa-t-elle. Elle se calma définitivement. Elissa fit son lit, en silence. Il était 6h12. Elle se décida à prendre une douche. La chaleur de l'eau la rassura. Au bout de quelques minutes, elle se sécha. Puis elle enfila son uniforme. Il faisait chaud, alors elle enleva le pull pour se couvrir d'uniquement de la chemise. C'était le mercredi 17 mars 2010, et le soleil commençait à pointer le bout de son nez. Le printemps était dans 3 jours. 

La jeune femme après s'être habillée, se maquilla, se coiffa. Queue de cheval, comme d'habitude. Elle essaya de sourire à son reflet, pour une fois. Bizarrement, ça lui plu. Depuis qu'elle avait fait la connaissance des gens du groupe, en particulier de Rayan et Nic, elle se sentait bien. Beaucoup mieux qu'avant en tout cas.

- Elissa ? 

Le père d'Elissa venait de rentrer dans la chambre de sa fille. Celle-ci, qui allait sortir, se stoppa net. 

- Tu es dans la salle de bain ? 

Les deux pièces étaient adjacentes, et il y avait deux entrées. 

- Ou... Oui.

- Il faut que je te parle.

La jeune femme se laissa tomber le long de la porte. La voix raillée de son père se rapprocha. Il semblait s'être assis derrière la porte, aussi.

- Je... Je suis désolé. Ces derniers temps, j'ai plus toute ma tête. Tu sais, depuis que Marie est partie... Enfin, ta mère, je... Je t'ai pas offert l'éducation qu'il aurait fallu.

Elissa tressaillit en entendant le nom de sa mère. Elle n'aimait pas qu'on parle d'elle. Car elle lui manquait.

- Tu sais, reprit-t-il, j'aurai aimé être présent. Mais je l'ai pas été. Et je le suis pas. C'est ça, hein ?

Il dit cette dernière phrase avec amertume. Elissa étant toujours silencieuse, il laissa échapper un rire jaune. Il ne le savait pas, mais derrière la porte, sa fille retenait ses larmes.

Celle que je suisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant