Sauve mon âme TOME 2 [BXB]

Chapitre 1 : Lukas/Andy

Je me tenais devant la villa résidentielle des Carvajal, la même qui avait autrefois été un symbole de paix et de sécurité pour moi. Vicente vint m'ouvrir la porte, et lorsque je descendis de la voiture, un poids oppressant s'installa sur ma poitrine. Les souvenirs affluèrent, surtout celui du jour où j'avais franchi ce seuil pour la première fois. Colin m'avait accueilli à bras ouverts. Maintenant, en son absence, la villa me semblait étrangement vide. Bien que je l'ai pas aimé de la même manière je l'aimais quand même et ce à ma manière, Colin m'avait apporté une paix immense, m'avait comblé d'amour et de cadeaux, et s'était toujours montré compréhensif. Il me manquait terriblement.

Je soupirai et montai les quelques marches qui menaient à l'entrée de la villa. La gouvernante, Patricia, une dame d'un certain âge, m'accueillit avec un sourire chaleureux, accompagnée de deux autres servantes.

"Bienvenue à vous, monsieur Carvajal," dit-elle d'une voix douce.

"Merci, Patricia," répondis-je avec un léger sourire.

Elle me demanda comment s'était passé mon voyage en Europe. Je lui répondis tristement que, comme elle pouvait l'imaginer, j'avais été très triste et que je m'étais senti seul sans Colin.

"Oui, je comprends," dit-elle avec un soupir. "Il me manque chaque jour également. Je l'ai vu grandir, et il était comme un fils pour moi. La maison n'est plus la même sans lui."

"Bien sûr que sans mon fils, rien n'est plus pareil ici," s'exclama soudainement Miranda, la mère de Colin ma belle-mère, en entrant dans le hall. Son regard se posait sur moi avec dédain, mépris et une haine palpable.

"Ravi de voir que vous n'avez pas changé, Miranda," répondis-je avec une pointe de sarcasme.

Elle ne m'avait jamais aimé et ne s'en était jamais cachée. Pour elle, j'étais un intrus, un misérable qui avait osé se hisser à leur niveau. Mais je savais qu'elle connaissait mon passé, celui où je m'appelais Andy Wilson.

Je demandai à Patricia de faire monter mes valises. Les servantes s'en occupèrent, et Patricia me demanda si elle pouvait faire autre chose pour moi.

"Oui, s'il vous plaît, préparez-moi une tisane au miel. Cela m'a beaucoup manqué."

Elle sourit et acquiesça avant de disparaître.

"Je ne pensais pas que vous reviendriez après ces mois en Europe, soi-disant pour faire votre deuil," lança Miranda. "Vous devez être très heureux d'avoir eu à dépenser tout l'argent de mon fils."

Avant que je puisse répondre, Andrea, la sœur de Colin, arriva en courant.

"Maman, laisse donc Lukas respirer, s'il te plaît," dit-elle, exaspérée.

Andrea était une belle femme forte et indépendante, une top modèle accomplie dans le milieu de la mode, malgré l'opposition de sa mère. Nous nous étions toujours bien entendus, et elle avait été plus qu'une belle-sœur pour moi, une véritable amie.

"Content de te revoir, Andrea," dis-je en souriant.

Elle se jeta dans mes bras pour un câlin affectueux.

"C'est réciproque, Lukas," répondit-elle. "Cela fait un moment que nous ne nous sommes pas vus."

"Oui, depuis mon départ pour l'Europe," répondis-je, mon sourire s'estompant un peu.

"Comment vas-tu ?" demanda-t-elle, remarquant ma tristesse.

Avant que je ne puisse répondre, Miranda intervint avec arrogance.

"Lukas est un hypocrite. Son vrai visage sera révélé tôt ou tard."

Andrea soupira. "Maman, tu n'es pas fatiguée d'être si agaçante ? Lukas est ton gendre et le maître de cette maison. Je ne comprends pas pourquoi tu refuses de l'accepter. Colin l'aimait et était très heureux avec lui. Passe à autre chose."