𝐶ℎ𝑎𝑝𝑖𝑡𝑟𝑒 𝟷𝟺

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Tw : TCA


Vendredi 24 Novembre 2023

Taehyung

Mon doigt glisse autour d'une même touche sur le clavier, ne cessant ce mouvement avant d'entendre Yoongi prononcer mon prénom pour attirer mon attention. Je sursaute légèrement. Mes yeux se lèvent vers lui, debout devant le bureau. Apparemment il attend une réaction de ma part mais je suis complètement absent depuis quelques minutes et je ne m'en étais même pas rendu compte. C'est seulement une fois qu'il me sort de mes pensées que je le réalise.

— Pardon. Qu'est-ce que tu as ?

— Je te demandais si tu avais écrit le rapport. On a fini pour aujourd'hui, fait-il remarquer avant de s'asseoir à nouveau sur son siège.

Je l'entends soupirer. Mon regard se pose sur l'heure indiquée sur l'ordinateur, constatant qu'en effet, il est déjà un peu plus de cinq heures et que nous sommes supposés y aller. Mais évidemment, ailleurs depuis un bon moment, je n'ai pas fini de taper le rapport que j'avais commencé un peu plus tôt par rapport au suivi de notre mission de stage.

— Excuse-moi. Je m'y remets et on y va.

Il attrape son téléphone portable et se lève en me faisant signe qu'il sort cinq minutes. Je me contente de hocher la tête et commence à taper rapidement sur le clavier en espérant que ce rapport ne me prendra pas plus de dix minutes, histoire de ne pas le faire attendre plus que ça.

Ça fait quelques semaines que lui et moi sommes officiellement ensemble mais ces derniers temps, il semble préoccupé par beaucoup de choses et de mon côté aussi. Sauf que mon esprit est occupé par une seule chose ou plutôt une seule personne. En effet, depuis la dernière fois que j'ai vu Jungkook, près du local où il est venu récupérer sa moto, je ne l'ai pas revu et il n'a pas remis les pieds en cours. Je n'ai pas non plus eu la chance de croiser Namjoon. Je n'ai pas cherché à voir Mingyu, je me passerais bien de lui. Je veux savoir où est son ami mais ce n'est pas pour cette raison que je me jetterais dans la gueule du loup. Surtout quand il s'agit de lui.

Bref, depuis ce mercredi soir, je ne l'ai pas recroisé à la fac. Je ne le vois plus durant notre cours de littérature et même lorsque je me rends à la bibliothèque des humanités en espérant le voir me regarder de manière insolente derrière son ordinateur, il n'est pas là et c'est notre bibliothécaire qui se trouve à sa place.

Une nouvelle fois, je vérifie les mails que je lui ai envoyés. Aucune réponse ne m'est parvenue, ce qui a le don de me rendre encore plus frustré que je ne l'étais. Après qu'il m'ait dit que j'avais envoyé des messages à une personne random, je ne savais plus quoi répondre. D'autant plus que je venais de lui avouer que j'avais tenté de le joindre, m'inquiétant de son état après l'avoir vu allongé sur le sol mouillé, sa moto couchée. Quand nos regards se sont croisés et qu'il a baissé sa visière, m'ignorant royalement, je me suis senti nul. Nul, parce que je savais que c'était la manière que j'avais eu d'agir ces deux derniers mois en le croisant durant notre cours en commun. Maintenant je comprends que j'essayais juste de mettre une barrière entre lui et moi. Ce qui n'est pas une mauvaise idée au fond. C'est la meilleure chose à faire pour nous deux, surtout au vu de tous les non-dits qui persistent entre nous.

Et je sais que c'est la meilleure manière d'instaurer une distance entre lui et moi. Sans ça, il ne se serait certainement pas privé pour effacer les quelques centimètres qui restaient entre nous.

Ou peut-être que tu sais au fond que c'est toi qui les aurait franchi, malgré tout le mal qu'il t'a infligé.

— Tu as bientôt fini, bear ?

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