4 - Première journée cauchemardesque

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Tu parles que ce type avait dû s'occuper du repassage ! fulmina-t-il en s'engouffrant dans sa voiture

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Tu parles que ce type avait dû s'occuper du repassage ! fulmina-t-il en s'engouffrant dans sa voiture. Il avait vu son expression quand il lui avait donné la liste des tâches ménagères de la journée. Et lui, avait vu la sienne quand il lui avait demandé si c'était pour tout le mois. Pour tout le mois ! Il lui en ficherait ! Où l'agence d'intérim l'avait-elle recruté, celui-là ? En prenant le premier qui passait devant sa porte ? En jouant à pique-nique douille, dans la base de données des demandeurs en attente ? Ou ceux inemployables ? Et sa tête quand il lui avait montré le numéro de téléphone du pédiatre. A se demander s'il connaissait la signification de ce mot !

Il avait commis une erreur, il l'admettait volontiers, il était coupable à cent pour cent, mais cela ne se reproduirait plus. Quelle idée de lui accorder vingt-quatre heures ! Dès ce soir, il lui signifierait son congé. Et demain, il appellerait l'agence. Ah, la directrice allait en prendre pour son grade ! Oser lui envoyer Al Pacino alors qu'il avait demandé Mary Poppins ! Cette femme était complètement folle, en plus d'être incompétente.

Il pouvait faire son deuil du lavage, du repassage et des menues bricoles qu'il lui avait données à effectuer, songea-t-il en piaffant d'impatience, coincé au milieu des embouteillages de fin de journée. Mais en ce cas, à quoi avait-il occupé sa journée ? Il avait téléphoné toutes les demi-heures de treize heures à dix-sept heures. Personne. Pas même le répondeur. On ne lui ferait quand même pas croire qu'il y avait eu une coupure de courant pendant quatre heures !

Il eut une vision cauchemardesque de l'appartement en flammes. Les sirènes, les voisins attroupés sur le trottoir, les pompiers criant à Yoongi de sauter, le petit garçon hurlant que son petit frère s'était barricadé dans la salle de bains...

Quand il atteignit sa rue, il était au bord de la crise de nerfs, persuadé de découvrir un trou béant à la place de son immeuble.

Eh bien non. Il était toujours là. Identique à lui-même. Il n'y avait pas le moindre attroupement sur le trottoir, pas la moindre trace de fumée sur la façade, pas le moindre pompier à l'horizon.

_ Ça ne change rien, je le vire, marmonna-t-il en se garant dans le parking souterrain.

Il avait plus que jamais besoin de se concentrer sur son travail, de faire le forcing pour conserver son poste et remonter dans les sondages, et, au lieu de ça, il avait passé sa journée dans les affres de son imagination, à se demander ce qu'il avait bien pu arriver à ses enfants et à imaginer le pire. Non, ça ne pouvait pas continuer.

Il délaissa l'ascenseur qui mettait un temps fou à rejoindre son palier et monta les escaliers quatre à quatre, chercha la clef dans sa besace et l'introduisit dans la serrure d'une main fébrile. Le couloir était plongé dans le noir. Il tâtonna pour trouver l'interrupteur, puis une fois la lumière allumée, promena autour de lui un regard rempli d'appréhension et poussa un soupir de soulagement. Pas d'inondation, pas de début d'incendie. Il n'avait pas été cambriolé pendant son absence, non plus. A première vue, tout était normal. A part...

L'intrus - JIKOOKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant