SHELTERED | 1 & 2

11. Mon Père, mon sauveur.

.11.

| K e l l i a n |

⛓︎

La journée d'hier s'est achevée sur une nouvelle crise d'angoisse, J'ai été surprise de voir Jihye dans tout ses états pour demander à Ezra ce que j'avais.

Elle n'a rien dit avant que je ne sois calmée. J'ai dû décocher un mensonge à Jihye en lui disant que c'était dû à une rencontre avec mon père, il n'a pas hésité à insister pour m'accompagner aujourd'hui. Ce qui m'a énormément surprise qu'il mette en pause ses occupations pour moi.

Dans le couloir, mes pas lourd sont accompagnés par les battements rapides de mon coeur. Je sens la peur et l'anxiété envahir chaque recoin de mon être.

J'essaie de garder mon calme extérieurement, mais à l'intérieur je suis un océan tourmenté par les pensées des événements à venir. Chaque pas que je fais me rapproche du moment redouté de revoir mon père après si longtemps.

– Bonjour et bienvenue Мадам (madame) , déclare le garde posé devant le battant du couloir.

Je lui offre un sourire contre mon grès, il scrute mon accoutrement avec insistance, -il faut un code vestimentaire pour rencontrer mon père- et la robe en satin rouge semble lui plaire. Je n'ai pas oublié ma paire des lunettes pour compléter ma tenue.

– Vous pouvez me suivre, m'informe-t-il.

J'avance dans le couloir guidée par le garde, le bruit de nos pas résonnant dans le silence. Mon cœur est tellement lourd de peur qu'il m'enverrait au paradis.

Devant son bureau, je sens toute la pression de l'être malveillant qu'il est traverser la porte. A peine ai-je franchi le seuil, que celui-ci me fait face.

Ses yeux perçant. Ce regard alarmeur.

Mon cœur s'arrête de battre pendant un instant, la tension s'installe, accentuée par le lourd silence qui règne entre nous. Le moment redouté est enfin arrivé. Merde. Calme toi ou il saura.

– Allez-y, m'ordonne le garde. Mais pensez à retirer vos lunettes s'il vous plaît.

Un coup violent se heurte dans ma poitrine. Je déglutis difficilement et sans discuter je m'exécute.

– Bien, dis-je en levant mes yeux vers mon père.

Il est un homme âgé de la soixantaine, il a les cheveux entièrement blancs et le visage grave et sévère. Ses traits sont marqués par des traits de l'âge avancé.

Ses yeux pâles semblent transpercer tout ce qui se trouve devant lui, sa mâchoire serrée exprime son autorité. Sa simple présence suffit à me donner l'envie de mourir.

– Bonjour père, soufflé-je en entrant finalement.

Il me fixe, l'air impassible.

– Kieran. Tu deviens la douce photocopie de ta mère, c'est incroyable.

Il a raison à ce sujet, elle a toujours ressemblé à notre mère, surtout sa voix mais ce n'est pas mon cas. Je ne suis pas Kieran. Je m'efforce à sourire lorsqu'une autre voix provenant de ma droite,-une voix que je reconnais parfaitement-, fait disparaître ce sourire.

– Coucou Дорогой ( chérie).

Mon cœur se serre douloureusement lorsque je pose mes yeux sur la silhouette à ma droite, c'est lui. Tous sauf lui, c'est lui. Tous sauf lui. C'est lui ! C'est Ahren.