Fort fort lointain

~ Chapitre 8 ~

Passe-Muraille atterrit brutalement à côté de Lady Boo et de Willy. Ils avaient causé une explosion à côté du dortoir du père Fouras, qui si elle n'avait pas fait beaucoup de dégâts, avait au moins eu le mérite de dégager une grosse secousse. Ainsi, ils avaient espéré provoquer la colère du père Fouras, qui se serait précipité vers ce fameux objet qu'il gardait après les avoir fait mettre en prison où ils avaient préparé de quoi s'évader. Seulement, les choses ne s'étaient pas déroulées comme prévues; la protection autour du dortoir était telle qu'elle leur avait renvoyé en quelque sorte les effets de leur manœuvre; ils se retrouvaient donc tous les trois étalés par terre, blessés. Alerté par le bruit qu'ils avaient fait, le père Fouras sortit enfin et se précipita vers eux, pour les soigner. Devant son air inquiet, Lady Boo regretta son plan, son idée. Elle n'avait jamais eu envie de le faire, cela lui faisait même du mal de l'envisager, mais elle avait estimé que c'était nécessaire pour leur liberté. Et si Olivier avait raison ?

- Père Fouras, je suis désolée... L'enfermement. Les autres...

- Tout ceci vous dépasse et me dépasse, Lady Boo. Ne vous excusez pas. Les évènements ont été provoqué par des forces que vous n'êtes pas en mesure de comprendre.

Il les aida à se relever.

- Voilà ce que nous allons faire. Ou plutôt ce que vous, vous allez faire... Un jeu !

- Mais nous ne sommes que trois, comment pourrions-nous faire un jeu ? Et dans quel but ?

- J'ai l'impression que vous vous trompez... Allez donc dans l'entrée. Répondit le père Fouras, en ignorant volontairement la seconde question

Le coeur de Lady Boo se gonfla d'espoir. Quelqu'un avait-il changé d'avis, pour se rendre de leur côté ? Une fois arrivés à l'entrée, alors qu'ils espéraient de tout coeur voir Passe-Partout arriver, ils furent surpris de voir Casey, Big Boo et Félindra les rejoindre.

- Casey mais... ta mère...

- Ma véritable mère ça a toujours été toi.

Lady Boo, émue, l'enlaça. Il était vrai qu'elle l'avait souvent gardé bébé, entraîné et chouchouté.

- Et toi, Big Boo... c'est ta première année ici. Tu es sûr de vouloir tout abandonner ?

- Si je ne me trompe pas, tu n'en as pas plus envie que moi. Ne t'en fais pas petite tête. dit-il en lui ébouriffant les cheveux

Lady Boo sourit. Elle était contente de cette petite famille. Passe-Muraille souriait; il était triste que son frère ne soit pas venu, mais sa joie pour Lady Boo était supérieure.

- Et Félindra ? Tosca et Kashemir vont être seules sans toi, non ?

- Elles ne m'appartiennent pas, et j'ose espérer que le père Fouras les laissera repartir avec moi. Nous verrons bien ce que l'avenir nous réserve !

D'un coup, la grille se referma.

- C'était quoi ça ? fit Willy, en sursautant

- J'imagine que c'est pour nous mettre en condition. répondit Passe-Muraille

- Que font les aventuriers à cette étape de l'aventure ? Demanda Lady Boo

- Nous sommes les aventuriers, pour cette fois. précisa Félindra

- Mon frère s'en occupe d'habitude...

- Ah mais regardez ! Il est écrit " à vos risques et périls. La partie commence quand vous abaissez cette manette. Bon courage... Vous en aurez besoin !" s'exclama Willy