Chapitre 8 - Début du voyage

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Mon frère, à mes côtés, fixait le paysage encore peu éclairé du matin. En face de moi, les deux hommes se mettaient à l'aise en retirant leur ceinture, le plus jeune détacha également ses cheveux. Il observa ensuite quelques instants l'extérieur avant de poser son regard sur Thalion.

— Alors ? Pourquoi partir si tôt ? Tu m'avais dit mi-août avant de partir. Je ne m'attendais pas à ce que tu rentres aussitôt après être parti. Et encore moins à ce qu'on me demande de venir te chercher. Et puis un appel aussi précipité... Heureusement que je t'aime ! s'exprima-t-il.

— Comme je l'ai dit : beaucoup d'imprévus.

Le plus vieux regardait Thalion avec intensité, il semblait réfléchir. Il avait les bras croisés sur sa poitrine et le regard fixe. Avec sa posture droite, il était intimidant. Les deux épées étaient à portée de main de leurs propriétaires. L'une d'elle, celle du jeune garçon, arborait une gemme sertie sur son pommeau. Aucune autre extravagance n'était visible mais elle semblait vraiment chère. De même pour la seconde dont le pommeau était gravé de lignes dorées. Je me demandais qui ils pouvaient être. En détaillant leur équipement, je pensai tout à coup que je n'avais pas pu récupérer l'épée courte encore cachée dans les bois. Je n'avais également pas pu prévenir Fallon de notre départ...

— Théa, je te présente un ami d'école, Léoni.

Posant mon regard sur l'intéressé, il me présenta à nouveau un sourire.

— Que ton frère me présente comme un simple ami est une véritable insulte pour moi.

Ce type avait été dénigrant tout à l'heure. Tant était que c'était un ami de mon frère et que ce dernier était juste à côté de moi.

— Qui es-tu exactement ? demandai-je en posant mes coudes sur mes cuisses pour être plus proche de lui.

Il jeta un rapide coup d'œil à l'homme à ses côtés avant de me répondre.

— Je pense que c'est une information superflue que tu découvriras de toute façon bien assez tôt, répondit-il en m'approchant de la même manière que je l'avais fait plus tôt.

Mes yeux se posèrent ensuite à droite de mon interlocuteur. Sentant mon regard sur lui, il tourna la tête dans ma direction.

— Je suis Jegal. Je suis responsable de vous et de votre arrivée à la capitale.

— Il a quel âge ? le questionnai-je en pointant le dénommé Léoni du doigt.

— Je suis bien plus vieux que toi ! s'offusqua ce dernier.

— Seize ans. Pourquoi donc ?

Cet homme était de nature curieuse. Il valait mieux que je garde cela en tête.

— Pour rien, prétendis-je en lançant un sourire narquois au garçon.

Sa réaction à mon expression me dérouta cependant. Un grand sourire franc s'étirait sur son visage. Un rire semblait presque vouloir s'exprimer.

— Je serai adulte dans un mois, petite enfant, clama-t-il, amusé.

— Je vois que ça devrait aller entre vous deux, dit le mage qui me servait éventuellement de grand frère.

Ainsi, entre les conversations de Léoni et Thalion et le silence de Jegal, nous arrivâmes dans un petit village alors que le soleil se perdait à l'horizon. Le ciel était teinté de rouge, d'orange, de rose, de jaune... Toutes de couleurs chaudes et admirables. Ces couleurs contrastaient par rapport à l'herbe verte et aux montagnes rocheuses qui se dessinaient au loin sur notre droite.

Le village était très lumineux et laissait paraître, quelques fois, des décorations des plus colorés. Le cocher s'arrêta devant une taverne assez aisée pour cet endroit perdu entre la forêt d'Anglefort et la chaîne de montagnes d'Obéro.

Le Réveil des Échos - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant