Chapitre 1

1 0 0
                                    

Aïna


23h36 - Bloomington.

J'adore le mois de février.

L'hiver est certes la saison la plus froide, mais depuis toujours c'est celle qui réchauffe mon cœur. Pas seulement, parce que c'est la période de l'année où on peut manger des crêpes jusqu'à s'en tordre le ventre. Ni parce que c'est le mois de l'amour où l'on s'offre des roses rouges et des cartes qui regorgent de mots doux, non.

J'adore février, car c'est le mois parfait, il se compose exactement de quatre semaines pleines qui forment un rectangle sur un calendrier.

Parfait.

Je voue également une affection particulière à ce mois, car je suis née lors d'une matinée hivernale, plutôt ensoleillée. À la chaleur agréable pour cette période de l'année. Ma mère aime me répéter que ma venue au monde sous le soleil après des jours de tornades de neige est un signe, un signe du destin. Depuis, elle ne cesse de m'appeler « sunny » .

***

Il est près de minuit, et dans quelques minutes j'aurai vingt-deux ans. À cette occasion, nous dînons un bon repas dans l'appartement que je partage avec mon petit-ami Elias.

Ma meilleure amie est également présente. Assise à côté de son compagnon à durée indéterminée, Aaron.

Je n'avais jamais entendu parler de lui avant. J'ai sauté de joie dès lors qu'en début d'après-midi, elle m'annonçait qu'elle avait quelqu'un à me présenter. Cara ne me présente jamais personne pour la simple et bonne raison qu'elle n'en garde aucun plus d'une nuit.

La soirée est bien entamée et outre le physique avantageux d'Aaron, il me semble être quelqu'un de simple et gentil. Il a l'air de bien s'accommoder du comportement agité de ma meilleure amie. Trouver un homme qui accepte votre folie est bien plus dur qu'on ne le croit. Néanmoins, Aaron a sûrement vu en elle la vraie Cara.

Je regarde joyeusement ma meilleure amie rigoler avec Aaron, quand la main d'Elias vient se poser sur ma cuisse. Je détourne le regard, ses beaux yeux verts me détachent. Ses pupilles sont dilatées.

Il s'approche lentement de mon oreille et souffle simplement :

— Tu es très belle ce soir.

Un frisson délicieux me chatouille, mes joues s'empourprent. Je le remercie doucement célébrant mentalement cette victoire. Elias ne prête plus attention à moi depuis un moment. Ce compliment, je l'ai attendu toute la soirée. J'ai mis du temps à me préparer dans l'unique but qu'il me voit et me trouve attirante. Grâce aux conseils de Cara, je me suis vêtue de ma belle robe noire. Une fente sur le côté droit met en valeur mes jambes fines. J'ai relevé mes longs cheveux bruns en une queue de cheval et j'ai étiré mon regard à l'aide d'un trait d'eye-liner.

Fière de moi, je me penche à mon tour vers son oreille de sorte que lui seul entende.

— Tu sais ce qu'il y a de plus beau encore ?

Il me sonde de son regard pour essayer de comprendre, mais je réplique d'une voix assurée :

— Ce qu'il y a en dessous.

Le vin acheté plus tôt dans la journée a beaucoup de succès. La bouteille s'est vidée à grande vitesse. C'est sûrement ce qui me pousse à faire davantage de sous-entendus. Sobre, je n'aurais pas osé. L'alcool me libère, je me sens apaisée loin des tensions habituelles.

La réaction est immédiate, ses yeux s'écarquillent et un lent sourire se forme sur son visage.

Avant qu'il ne réponde, la voix de Cara s'élève.

La trajectoire de nos étoilesWhere stories live. Discover now