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             A ma sortie de l'hôpital, bon nombre de jours ensoleillés passèrent tandis que je m'efforçais d'oublier ce moment douloureux en me reposant. Malheureusement l'inactivité n'aidait en rien mon cerveau à effacer certains souvenirs de ma mémoire. Je cherchais donc des occupations, et très vite, je n'eu plus aucune minute à moi. Le matin, je le passais dans le petit jardin de notre maison mitoyenne, à ces heures, la température était plus clémente. Tout en poussant la chansonnette, je ratissais, puis plantais des fleurs, des légumes ou des fruits selon mes humeurs. Une fois mes plantations arrosées l'heure de manger sonnait. L'après midi, je l'occupai à retaper de vieux objets terminant leur vies entassaient dans le petit garage où la voiture ne trouvait même plus sa place. Me découvrant des talents cachés au fil du temps, je m'attristais de voir avec quelle vitesse cet endroit se vidait de tous ces objets encombrant. Une fois, les bureaux moisis, les fours court-circuités, les jouets nettoyés et réparés je donnais toutes ces trouvailles à une association humanitaire. Durant cette semaine qui devait être des jours de repos, je reçu la visite du lieutenant Bellmunt accompagné d'une collègue. Les deux policiers avaient encore quelques questions de routine à me poser. L'apparente gentillesse du lieutenant ne paraissait pas être une façade, au contraire de sa collègue était froide et sèche dans ses paroles. Les agents de la paix m'avouèrent au détour de l'interrogatoire qu'ils n'avaient pour le moment aucune piste concernant le chauffard ayant commis un délit de fuite. Je bouillais intérieurement de colère, essayant de ne pas y céder, je repensai à ma défunte amie qui avait essayé de m'apprendre à contrôler mes émotions négatives qui me faisaient du tort.


             L'eau chaude s'échouait doucement sur ma peau. Perdue dans mes pensées, seul cet agréable contact parvenait jusqu'à mon cerveau. Le bruit constant de la douche me détendait peu à peu. Fermant les yeux, je m'attardais sous cette eau bienfaisante. Malheureusement, je n'avais que quelques minutes de répit dont je profitai pour me laver en essayant tant bien que mal de me déstresser. Ayant perdu la notion du temps, je me savonnai et sorti rapidement en attrapant une serviette rose en microfibre que j'enroulai autour de ma taille. Le décalage de température m'obligea à enfiler rapidement les vêtements que j'avais soigneusement choisis pour l'occasion. En temps normal, j'aurais passé ma journée devant la télévision à zapper de chaîne en chaîne, mais aujourd'hui était un jour spécial où allait se mêlait tristesse et colère. N'étant pas une fille qui s'intéressait beaucoup à la mode, j'avais plutôt un style banal. Ma commode était presque entièrement composée de jeans et tee-shirt, je détestais montrer mes jambes, et je supportais mal avoir quelque chose sur mes avant bras. Je du donc piochais dans la garde robe de ma mère, je jetais mon dévolue sur une robe grise très sombre au décolleté en V et à la coupe simple resserré à la poitrine grâce à des bandes de tissu noués au dos. Ramenant mes cheveux en un chignon imparfait, je remis ensuite l'écharpe d'immobilisation d'épaule que le médecin m'avait conseillé de garder quelques semaines.


                  Une fois prête, je rejoignis ma mère et Maud qui attendait patiemment dans le salon. Mes yeux étaient déjà rouges et gonflés, se fatiguant en essayant de retenir les larmes chaudes qui ne tarderaient pas à couler le long de mes joues, alors que nous n'étions toujours pas parties. L'enterrement est toujours un moment rempli d'émotions contraires. Comment était-il possible de dire adieu à une personne qui paraissait encore si présente ? Pensais-je lorsque je pénétrai dans l'église où des tas de photos de Lexie avait été accroché. Suivant le mouvement, je m'assis au premier rang, à côté de l'ex copain qui avait rendu ma meilleure amie si heureuse fut un temps. Machinalement, je jouais avec le bout de papier où était inscrit le discours d'au revoir que j'avais écris. Un beau matin, j'avais reçu un appel provenant du portable de Lexie, décrochant, j'avais parlé quelques instants avec sa mère qui m'avait demandé de dire un mot à la cérémonie. Sans vraiment être consciente de l'impact que cela occasionnerai j'avais accepté. Maintenant, à deux doigts du moment fatidique, je regrettais ma réponse. Plus les minutes passaient, plus je me sentais mal. Une personne du funérarium ouvrit le cercueil tandis que le prêtre continuait sa tirade. L'idée que le corps sans vie de mon amie était si proche de moi fut vraiment insupportable, et déclencha en moi une réaction immédiate que je ne pu refreiner. Prise de panique, je pris mes jambes à mon cou et sortis de l'église à toutes jambes. Je me réfugiai sous un saule pleureur récemment rafraîchi. M'asseyant, je ramenai les jambes contres mon ventre tout en y posant ma tête, c'est alors que de violents sanglots m'ébranlèrent.


Just ImagineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant