7. Les chasseresses me détestent

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Il y a de ça deux jours Gloria avait été reconnue par son parent divin, qui s'avérait être Hadès. Nico s'était alors empressé de la faire déménager dans sa chambre, fausse bonne idée : les deux s'entendaient et se comprenaient trop bien pour être ne serait-ce qu'un poil tenable: Quand l'un était de mauvaise humeur, l'autre débarquait et y rajoutait une belle poignée de sel, avant de s'attaquer à deux à la chose ou à la personne qui les avait dérangés. Mais, sans grande surprise pour moi et quelques autres pensionnaires, les deux restaient d'une gentillesse et d'une honnêteté sans égal. Même si Gloria lançait des regards noirs à tous les enfants d'Arès depuis le dernier incident avec eux.

Je marchais pour me rendre à mon cours de pégase quand j'aperçus au loin un groupe constitué uniquement que de jeunes filles. Certain pensionnaires accouraient déjà pour les accueillir, Nico qui était assis au pied d'un arbre, me tira par le bras, Gloria se tenant à ses côtés, pour m'emmener les voir.

- Vient, elles sont sympas. C'est les chasseresses d'Artémis. Bon... Sauf si tu viens de la colo' et que t'es un mec... Ouais... Ça peut aller. Fit-il doucement.

Une jeune fille d'environ 16 ans se tenait devant, un arc posé sur l'épaule. Ses cheveux étaient bruns, mais plus clairs que les miens, ses yeux étaient d'un splendide bleu électrique et sa peau était plutôt pâle, couverte de tâches de rousseur. Elle portait un veste en cuir, un peu comme Gloria, et un pantalon gris avec des bottines.
    La peau de toutes ces filles brillaient étrangement, comme si elles avaient été baignées dans de l'eau de lune. Il y en avait de tout âge et de toutes tailles mais aucune ne semblait avoir plus de 15 ans, à part la grande brune aux yeux électriques.
     La brune s'avança vers nous, et tendit la main à Gloria.

- Hum ? Fit mon amie avec froideur.

- Thalia. Enchanté. Glory leva un sourcils avant de croiser les bras, refusant par la même occasion de lui serrer la main. Thalia la baissa et croisa les bras à son tour.

- Gloria Eletra Gullicci. Tu veux quoi.
Je regarda autour de moi, beaucoup semblait retenir leur respiration.
     L'air semblait à la fois se refroidir et s'électrifier.

Ok... Là c'est la rencontre de deux tempêtes... Si ça passe pas...

- Juste parler un peu... T'es une enfant de quel dieu ? Par exemple...

- Devines. Un fin rictus arrogant, accompagné d'un regard hautain, se dessina sur son visage. Elle croisa les bras contre sa poitrine.

- Bah... Elles se fixèrent longuement avant que la lieutenante ne lève les yeux au ciel, amusée. Allez, 20 drachmes t'es une Arès.

Nico, qui écoutait en silence, se redressa d'un coup.

- Et oh !! S'offusqua-t'il. Elle se tourna vers lui surprise avant de se retourner vers Gloria, et ce trois fois de suite.

- Tu me dois 20 drachmes... 22 puisque tu as fait râler mon d'mi-d'frère. Un pari est un pari. Elle tendit la main vers Thalia, qui lui offrit un grand sourire.

- Ok ! Ça me va. Tiens. Elle lui tendit une sacoche. Prends ce qui t'es dû. Gloria prit les pièces dorées, les plaça dans l'une de ses poches et serra la main de la lieutenante.
Tout le monde autour de moi sembla se détendre, moi aussi jusqu'à ce que Glory me lance un regard noir.

    - S'pèce d'impoli. Tu pourrais faire l'effort de les saluer nan ? Je leva les yeux aux ciel et soupira longuement, tout en sachant que ce geste me coûtera cher.

    Je m'avança, tentant de paraître le plus confiant possible, mais ma timidité reprit bien trop vite le dessus : je me sentis rougir et me mis à trembler comme une feuille. Je me cacha le visage.

    - Glo- Gloria ! Comment tu veux que je parle à... Ça !? Plusieurs grognement mécontents se firent entendre.

    - Comment ça, "Ça" ? Fit une des filles, je ne saurais dire laquelle à cause de mes mains scotchées à mon visage.

    - Tsss... Espèce de- La seconde voix féminine n'eut pas le temps de finir sa phrase.

    - Termine ta phrase et ce sera ta dernière. La voix froide et sèche de mon amie résonna lourdement dans la petite assemblée.

     - Tu protège cet- elle s'arrêta toute seule.

     - Mais vas-y ! Qu'attends-tu pour terminer ? Les pas de Gloria se faisaient lents et lourds : elle jouait la carte de l'intimidation. Quand il parlait de "ça", il parlait de tout ce petit monde. Mais je suppose que pour un esprit aussi restreint c'est compliqué à comprendre... Donc à tes jolies petits yeux il ne restera qu'un pervers, pathétique comme tout les autres hommes, pas vrai ? Hum... Penses ce que tu veux. Mais jamais, et crois moi je fais toujours en sorte à ce que je dis soit réalisé, jamais tu ne l'insulteras en ma présence. Clair !?
     J'entrouvris les doigts pour voir la scène qui se déroulait par ma faute : Gloria se tenait face à une jeune fille blonde aux yeux verts portant des lunettes bleu pastel, sa main était posé sur son épaule et semblait la comprimer. La fille tentait tant bien que mal de soutenir le regard de ma meilleure amie, en vain. Elle baissa la tête et ouvrit lentement la bouche. Mais Glory la stoppa dans son hélan.

     - Non non non non... Je n'ai pas besoin de réponse. Ton regard suffit à me faire comprendre que le message est bien passé. Elle lâcha son épaule, tremblante à cause de la pression exercée, et se posa à mes côtés. Je me décala de deux pas, lui faisant comprendre qu'à mes yeux elle était encore allée trop loin. Elle soupira. Je m'excuserai pas. Allez... Présente toi qu'on en finisse comme ça elles connaîtront ton prénom et n'auront donc aucunes raisons de te donner des surnoms insultants.
   Je ravala ma salive, avant d'hocher doucement la tête.

    - Warren Roy... Même si la plupart vous vous en moquez un peu... Je lança un regard à la blonde, qui se tenait l'épaule avec une grimace. Désolé... De t'avoir offensé. Elle me répondit par un regard noir mais se prit plusieurs coups de coudes de la part de ses camarades de chasses. Euh.. C'est bon ? On me laisse tranquille maintenant ? Je... J'ai un cours de pégase moi à la base...
    Gloria leva les yeux aux ciel, mécontente.

    - J'aime pas les pégases.
   Je souris doucement.

    - T'aime que les chiens de toute façon.... Comparé à moi qui les déteste. Elle haussa les épaules et enfonça ses mains dans ses poches.

    - Bye... Je vais me balader. Le premier qui cherche à me suivre je lui fait manger des orties. Elle partit, trainant des pieds.

     Une main vînt soudainement se poser sur mon épaule, me faisait sursauter. Une petite fille, d'environ sept ans, me regardait pensivement. Malgré son apparence ses yeux reflétaient des millénaires de vécu.
   Je baissa la tête et m'inclina.

    - Tu n'as pas eu besoin de beaucoup de temps pour comprendre qui j'étais. Tu ne te fis qu'au regard, pas vrai ? Relève toi. J'obéis sans broncher.
   
     - Je... Bah... Le regard reflète juste ce que pensent et ressentent réellement les gens... Il reflète aussi certaines parties de leur personnalité et... En fait... Le votre a un peu la même profondeur que celui de Monsieur.D... Sans... Sans vouloir vous offenser hein ! Je me recula, inquiet par sa réaction. Elle me sourit doucement.

     - Je vois où tu veux en venir. Bien, tu peux t'en aller, tu as cours de pégase après tout. J'hocha vivement la tête et partie, sous les regards noirs de certaines chasseresses.
     Une fois suffisamment éloigné de ce groupe féminin, je poussa un long soupir.

     - Chuis pas mort ! Je suis pas mort... Je fredonna doucement une mélodie tout en m'avançant vers les écuries.

   

   

   

The Shadow Traveller (1. La Flèche Maudite)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant