•Chapitre 26 : Changement de plan•

5 1 1
                                    

Playlist :
~Void {The Neighbourhood}
~Say Yes To Heaven {Lana Del Rey}
~Ceilings {Lizzy McAlpine}
~Carry You {Ruelle}
~Wires {The Neighbourhood}
~Look After You {The Fray}

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
PDV Jenny

QG, Rio de Janeiro, 20h30

Je suis une personne horrible.

Calée dans l'encadrement de la porte, mon regard est posé depuis vingt bonnes minutes sur le corps endormi du mafieux.

C'est de ma faute.

Luís a fait une crise d'angoisse, je dirais même de panique... J'ai bien vu que son comportement avait changé juste après l'avoir giflé, mais je ne pensais pas que ce geste allait lui déclencher tout ça. Encore une fois, j'ai agis sous l'emprise de la colère et sans réfléchir à la conséquence de mes actes.

C'est toujours pareil...

Je soupire en baissant la tête, honteuse d'être la personne l'ayant conduit à encaisser cette crise. À une période, j'en faisais aussi énormément, lorsque j'étais face à la violence, je me revoyais au camp, et partais en crise sans rien pouvoir faire pour l'empêcher...

Luís dort depuis plus de huit heures, selon les dires de Teo qui le connaît depuis longtemps, il faisait souvent avant. Il reste très souvent longtemps endormi après avoir eu une crise. Le voir allongé sur son lit fait monter une culpabilité en moi.

Ma colère peut se justifier, mais je n'avais aucun droit de lever la main sur lui, aucun droit de le pousser à bout. J'aurais dû voir les signes, je les connais sur le bout des doigts, j'aurais pu agir au lieu de l'enfoncer un peu plus.

~Quelle conne, soufflé-je en passant une main sur mon visage.

~Tu viens de dire un gros mot.

Je me retourne, surprise par la petite voix qui vient de s'élever derrière-moi. Livío me fixe, les bras croisés sur son torse et les sourcils froncés. Puis, il tend la main à plat dans ma direction, comme s'il réclamait quelque chose.

~Maman disait toujours qu'un gros mot valait une pièce, réclame-t-il.

L'entendre parler de sa mère me serre le cœur. Voilà trois semaines que ses parents ont été assassinés, il avance, petit à petit, à son allure. Il fait encore des cauchemars, mais ceux-ci sont beaucoup moins intenses qu'avant. Il gardera à jamais l'image atroce des visages sans vie de ses parents, mais il est fort, et son jeune âge est une facilité pour passer au-dessus.

Je rigole et attrape le petit dans mes bras avant d'à nouveau regarder Luís endormi sur son lit. Livío suit mon regard, une petite inquiétude se lisant dans ses iris.

~Pourquoi il dort depuis si longtemps ? Lulu est malade ? Me demande-t-il.

Je suis surprise de l'entendre prononcer ce surnom, un surnom que je n'ai entendu que de la bouche de Victoria. J'ai remarqué ces dernières semaines que Livío appréciait énormément de passer du temps avec Luís, il a aussi souvent tendance à l'imiter, ce qui me fait beaucoup rire.

~Tu sais, son travail lui demande beaucoup de force, et quand on travaille trop, on se fatigue très vite et il arrive que le corps lâche, c'est quelques fois un peu douloureux, tenté-je d'expliquer.

Quand je vois l'inquiétude prendre plus d'ampleur sur le visage du petit, je m'empresse de le rassurer :

~Mais ne t'inquiètes pas, lulu est très fort. Il va bientôt se réveiller, je te le promets.

•The Shadow behind The Sun•Où les histoires vivent. Découvrez maintenant