La pêche...

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"Mamou, République de Guinée, 1994..."

À plus de 50 km de la ville de Mamou dans la region du Fouta Djalon, un garçon noir d'environ treize à quatorze ans courait à travers la forêt, tellement effrayé qu'il courait sans relâche ne sachant pas exactement où il allait. Soudain, des lianes de la taille d'une route de moto de course s'enroulèrent autour de sa cheville gauche et remontèrent jusqu'à couvrir la totalité de son tronc, ce qui l'immobilisa. Il se tortillait pour pouvoir se libérer et continuer sa course mais ses efforts ne portaient pas de fruits, car ces lianes n'avaient rien d'ordinaire, elles étaient d'autant plus solides que le granite et ses semblables.

- Pourquoi tu n'utilises pas ton épée pour te libérer, surgit la voix d'un homme adulte à travers un bourgeon juste en face du garçon.

- Qui êtes-vous? Que me voulez-vous? dis le petit tout en hurlant comme s'il voyait un fantôme.

- La lame de sang est pourtant réputée pour sa capacité à trancher toute sorte de matière, même les plus dures. Rajoute l'homme tout en apparaissant à travers le même bourgeon, d'abord la tête et ensuite le tronc et le bas du corps de façon progressive et lente.

- Qui êtes-vous? Répète le garçon avec un air très effrayé: ce qui n'était pas étonnant vu que ce genre de chose n'arrivait pas tous les jours et surtout le fait que l'auteur de ce bazar était un homme blanc dans une forêt en Afrique noir.

- Je me présente, Ama Atoula, un guerrier de Somna comme toi, nous sommes là pour la pêche.

- Des guerriers de Somna? La pêche? Qu'est-ce que vous racontez?

- Pourquoi tu me demandes tout ça? N'es-tu pas le fils de Amadou Diallo?

- Oui, mais d'où connaissez-vous mon père? Et pourquoi me poursuiviez-vous?

- On dirait bien que tu ne connais pas grand-chose toi. Je vais te libérer pour commencer et ensuite je t'expliquerais tout si tu acceptes cette fois ci de ne pas t'en fuir, tu es d'accord?

- Pourquoi vais-je fuir?

- Parce que tu l'as fait tout à l'heure alors que je cherchais à te faire la conversation.

- D'accord, relâchez-moi, je promets d'être sage, dit-il avec l'air rassuré et confiant.

Après que le monsieur aie cru qu'il était maintenant au sérieux, celui-ci décida de le relâcher afin de clarifier les choses. Tout à coup, les lianes qui retenaient le petit se détachaient les unes après les autres et pénétraient dans le sol en suivant le sens contraire de la manière dont elles avaient poussé. Le garçon observant l'action restait là abasourdi et montrait cette fois ci un air curieux.

- Comment tu t'appelles mon petit? Dit le monsieur en essayant de relancer la conversation.

- Ayouba, je m'appelle Ayouba Diallo.

- Ayouba Diallo, comme je le disais je m'appelle Ama Atoula, je suis un ami de ton père Amadou Diallo.

- Si vous êtes un ami de mon père alors pourquoi est-ce qu'il ne m'a jamais parlé de vous? Et puis comment ça se fait que vous soyez blanc?

Les deux parties restaient toutes silencieuses et au bout de quelques secondes, le garçon rajoute: "ah je vois, tout s'explique enfin dans ma tête, vos lianes qui attaquent et la couleur de votre peau, je commprends, vous êtes un djinn qui travaille pour mon père. Ai-je raison?"

- Un djinn, tu délires? Assez pour les bêtises, à présent tu me laisses parler. Toi, moi, ton père et près de trois milliards d'autres gens appartenons à un autre monde très semblable à celui dans lequel nous sommes actuellement mais très différents sur divers aspects: chez nous le taux de mortalité est très bas, la quasi-totalité des maladies sont traitables, les capacités physiques et intellectuelles sont grandioses. Votre présence ici ton père et toi est due à une mission qui lui a été assignée il y'a de cela dix-huit ans et il aurait dû t'en parlé, cela m'aurait évité cette perte de temps. Cette mission prend fin ici et maintenant, nous sommes là pour te ramener au pays, car nous pensons que ta vie est peut-être en danger.

Les Guerriers De SomnaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant