Elva

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Personne n'avait jamais accordé la moindre attention à Elva, personne n'avait le temps de s'intéresser à une jeune fille qui n'était pas plus intéressante qu'un étendoir. Et encore, un étendoir avait sûrement plus d'histoires intéressantes à raconter qu'elle. Elva avait parlé à deux ans, participé à plusieurs compétitions scolaires, où elle avait lamentablement echouée, raclant misérablement le bas du tableau des scores, elle n'avait aucun talent en dessin, même ses bonho bâtons étaient bancales et n'exellait dans aucune matière scolaire. Voilà les seules choses à peu près intéressantes qu'il y avait à savoir sur Elva.

Mais, à vrai dire, ce manque chronologique d'attention ne l'avait jamais vraiment dérangée. Bien au contraire. Si elle avait pu devenir complètement invisible, ça l'aurait grandement arrangé. Elle était plutôt du genre à se cacher derrière ses cheveux et ses camarades, qui faisait plusieurs têtes de plus qu'elle. C'etait comme si l'être entier de Elva refusait le peu d'attention qu'on pouvait lui accorder. Ne pas faire de vague était à coup sûr sa devise, voire même sa doctrine de vie. Moins elle attirait l'attention, mieux s'était. Elle n'avait d'ailleurs absolument pas le profil de quelqu'un de populaire. Elle aimait un peu trop les livres, n'avait pas de compétences particulières en terme de sociabilité et préférait largement rester chez elle plutôt que de sortir avec ses amis, si peu étaient-ils. Elle suivait le mouvement, se rangeait du côté de la majorité et détestait par par-dessus tout prendre des décisions. Celle étant dit, personne ne lui avait jamais demandé de décider quoi que ce soit de quelque importance. En un mot comme en mille, l'une des filles les plus inintéressante que la Terre ai accueillie.

Commme pour beaucoup de filles à cet âge, un des points d'intérêt de Elva était les garçons. Non pas qu'elle essayait de les draguer, loin de là, elle donnait son avis même si la Terre ne changait pas après. Elle en avait bien un dans sa ligne de mire mais elle ne lui avait jamais parlé et, dans un pessimisme qui lui était propre, elle avait l'intime conviction qu'elle ne lui parlerait jamais et que s'était mieux ainsi . Ce jour là, comme tout les jours de sa vie monotone, elle était assise avec Klara et Léontine ses meilleures amies, pour ne pas dire les seules, sur un banc sale dont la peinture s'ecailllait et qui tennait, par miracle, encore debout. Les trois jeunes filles étaient radicalement différentes les unes des autre. Ainsi, Klara était aussi grande, athlétique et blonde que Léontine était petite, joufflue, rondelette et brune. Mais c'était bien Elva qui se détachait le plus du lot. Une peau un peu trop blanche, qui contraste violemment avec ses cheveux noirs qui lui servaient de forteresse imprenable face aux regards curieux qui osaient s'aventurer plus loin que le bout du nez de la jeune fille. Mais malgré son corps trop maigre, son joli sourire qui n'apparaissait que très rarement et ses longs cils noirs, les seules choses qui se détachaient de cette face qui ne semblait n'avoir jamais vu le jour, c'était ses yeux. Des yeux violets. Pas des reflets violets, non non. Des yeux tout bonnement violets. Les quelques personnes qui avaient un avis sur Elva, car oui il y en avait même s'il faut dire qu'elles ne couraient pas les rues, était mitigés, voire même extraordinairement opposés. Certains la trouvaient parfaitement hideuse et d'autres la trouvaient mortellement belle. Elle était belle, très belle même. Mais ses yeux venaient tout gâcher. Elle avait pourtant supplié ses parents de lui acheter des lentilles de contact. Deux simples morceaux d'une fine membrane qui auraient pu tout changer. Mais non, ses parents ne ployaient pas.

Ces derniers avaient catégoriquement refusé prétextant que c'est la différence qui faisait la beauté de tout un chacun. Mais leur fille avait beau passer des heures dans la salle de bain devant le miroir, à détailler chaques millimètres carré de son visage, elle n'y trouvait absolument rien de spécial de mignon ou de gracieux. Et apparemment son grand frère était du même avis. Il ne s'essaie de le lui répéter mais la collégienne essayait de se persuader que 17 ans c'était l'âge bête et qu'il ne le pensait pas vraiment, qu'il la chambrait.

Jmais Léo, le garçon qu'elle lorgnait, ne la regarderait. Il ne l'avait d'ailleurs jamais aperçu et n'avait sans doute aucune idée de l'existence de la jeune fille.

Malgré la transparence de Elva,l' une des filles de la classe la surpassant largement. Elle s'appelait Lya et elle était encore moins bavarde que Elva, se qui constituait un record jusque là non égaler. Elle avait une peau laiteuse, des cheveux blancs et des yeux qui reflétaient une sagesse trop grande pour son âge. D'une pudeur maladive et d'un silence pathologique,  Lya ne parlait jamais, sauf pour marmonner mollement des formules mathématiques ou des règles de la langue française auxquelles personne ne comprenait rien. Léo était son parfait copié collé. Ils avaient exactement le même physique, la même silhouette longiligne et cette démarche silencieuse qui avait plus d'une fois fait frôlé l'infractus à leurs professeurs. Pourtant, malgré cette ressemblance frappante,  il semblait que personne ne l'avait notée. La seule chose qui les différenciant, mis à par le sexe bien sûr, était l'intelligence, du moins les notes, car comme aimait leur radoter leur professeur, les notes sont pour ceux qui n'ont pas confiance en eux. Bien que Léo avait une moyenne générale était exceptionnellement élevée celle de Lya était anormalement haute. Il lui fallait seulement quelques secondes pour résoudre une équation de niveau terminale, sous l'oeil medusé d'un prof de maths deconfi qui resolvait le calcul à l'aide d'une calculette. Malgré cela elle refusait catégoriquement de sauter une classe. Se qui étonnait plus d'un membre de la communauté éducative. Tous parlaient du génie blanc, en référence à sa couleur de cheveux peu commune, et certain avait pariés qu'elle aurait un jour un prix Nobel. Tous cela passait bien au dessus de la tête de la principale concernée. Personne ne l'avait jamais vu éprise de quoique ce soit ou de qui que ce soit. Rien, nada. Le cœur de Lya ne semblait qu'être un organe vital, sans aucune autres utilité. Était il seulement réel ou était ce un mythe? Quoi qu'il fut, la fonction sentimentale de celui ci ne semblait gère activé, pas plus que sa langue.

Mais si Léo était au centre de l'attention des élèves du collège, aucun d'entre eux ne regardait Lya. Elva en était la première surprise, elle ne connaissait pas Lya -et ne voulait pas la connaître- mais devant une telle preuve d'intelligence quelqu'un aurait bien pu lui adresser un mot, mais Lya semblait parfaitement transparente. A tel point que l'un des garçons qui jouait au foot shoota dans le ballon, un peu trop fort. Celui-ci filait à toute vitesse vers le visage de Lya, dont le visage s'était décomposé, et le destin de cette pauvre balle de mousse semblait être de finir écrasé sur la figure de Lya. Il n'y eu pas un seul battement de paupières de la part de la jeune fille, seulement un froncement de sourcils à peine perceptible. Et le ballon s'arrêta. Dans les airs. Il continuait pourtant de tourner sur lui même, mais une force invisible semblait le retenir à quelques centimètres du viage de Lya, qui avait retrouvé son masque d'impassibilité et le regardait comme s'il etait la chose la plus normale qu'elle ai vu. 


Pendant plusieurs dizaines de secondes,rien ne bougea. Tout le monde était sidéré devant ce spectacle des plus surprenant, qu'aucune loi de la physique ne pouvait expliquer. La seule personne qui trésaillait était Léo. Il survola des yeux l'assemblée des élèves,  s'attardant sur chaques expressions faciales.

Soudain, un dénommé Joachim, le garçon qui avait violemment taper dans le balon, lâcha un:

- P*tain, c'est quoi ce bordel? 

La phrase ou plutôt l'exclamation du garçon sembla sortir Lya de sa transe. La balle fouteuse de trouble retomba violemment au sol. Ce simple geste débloqua les élèves de leur immobilité. Lya jeta un regard à Léo et celui-ci hocha la tête. Sa confidente embrassa du regard l'ensemble des élèves en état de choc. Et il y avait de quoi. Un tel évènement, s'il venait à s'ébruiter, ferais la une des journaux nationaux voire même mondiaux. La principale intéressée prit une grande inspiration et tendit les bras devant elle. Un voil sembla se déposer sur l'ensemble des élèves présents dans la coure. 

''I ne s'est rien passé." dit finalement Lya.

Et tout le monde oublia.





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