Nymphéa

Chapitre 3 🪷

Dahlia.
Aujourd'hui.

   Une douleur sourde m'inonde le corps lorsque des voix résonnent à quelques mètres de moi. 

- Elle va bien, je te le promets, elle va se réveiller

- Et si elle ne se réveillait pas ? J'ai peur Priam...

- Rentrez dormir un peu. Vous n'avez pas dormi depuis au moins quarante huit-heures, je t'appelle dès qu'elle est debout.

   Mais qu'est ce qui se passe ?

   Une porte se ferme doucement, un souffle retentit dans la pièce dans laquelle je me trouve.

   Où suis-je ?

   Je papillonne des yeux, éblouis par de forts éclairages. Mes sens sont en alerte, des bruits sourds retentissent d'un peu partout.

   Suis-je en train de devenir folle ?

   J'essaye tant bien que mal de me redresser, mes yeux se posent sur la machine à côté de moi avant de rejoindre...Priam ?

   J'essaye de parler mais aucun son ne semble vouloir sortir de ma bouche, ma gorge me brûle, comme si je n'avais pas bu depuis des heures et des heures.

   En m'apercevant, deux grands yeux foncés me fixent avec stupeur, Priam me rejoint en moins de temps qu'il le faut pour le dire. Ses yeux se plantent dans les miens avec force, je comprends que quelque chose s'est passé, quelque chose de grave.

   Mais quoi ?

   Une douleur lancinante me déchire la gorge.

- Bouteille d'eau, parviens-je à peine à articuler en la pointant du doigt.

   Priam se presse de me la rapporter avec précaution et douceur. Ses yeux me sondent une fois de plus. Il semble analyser chacun de mes faits et gestes tandis que je saisis la bouteille qu'il me tend. La douleur s'estompe peu à peu tandis que je vide la petite bouteille d'un trait.

   Un sourire éclot sur les lèvres de mon investigateur tandis que le mien disparaît en laissant la stupeur s'installer. Un flash me revient.

    Le vernissage, une détotanition, des cris, de la fumée, des flammes, mes tableaux...

   Une larme court doucement de ma joue mais ne parvient pas à terminer sa course, Priam la chasse du bout du doigt avec douceur.

- Est- ce que tout le monde est sain et sauf ? demandai-je avec peu d'assurance. Une pensée effroyable m'envahit. Et s' il était arrivé malheur à Aze ?

A cette pensée, une larme coule doucement, puis une autre, et encore une...

- Tout le monde va bien, tu es la dernière à être sortie de la galerie, Aze va bien, elle est simplement rentrée se reposer comme tes parents.

    Merci mon dieu.

    Un soulagement m'envahit mais une boule d'angoisse se loge dans ma gorge. La question fatidique...

- Et mes tableaux ? articulai-je difficilement tant l'angoisse me serre.

- Les pompiers ont réussi à en sauver une partie. Ceux qui étaient les plus proches des cuisines ont été les premiers à brûler. Je suis désolé Dahlia.

    boum-boum, crac, boum-boum, crac...ça fait tellement mal.

    Une autre larme s'échoue lamentablement sur ma joue avant d'être chassée, elle aussi.