Chapitre 1

8 2 0
                                    

Les jours qui suivirent la mort d'Isabelle furent extrêmement difficiles pour Jessica. Cependant, grâce à la gentillesse de ses amis et le soutien de ses enseignants, elle commença peu à peu à retrouver une certaine normalité. L'école devint un refuge pour elle, un endroit où elle pouvait se concentrer sur ses devoirs et jouer avec ses camarades. Chaque matin, Pascal l'accompagnait à l'école, tentant de sourire malgré le chagrin qui marquait son visage. Jessica aimait particulièrement retrouver sa meilleure amie Clara. Ensemble, elles jouaient dans la cour de récréation, échangeaient des secrets et riaient comme seules des enfants savent le faire. Les après-midis étaient souvent consacrés à des jeux chez Clara ou dans le parc à proximité de l'école. Ces moments de bonheur étaient des bouffées d'air frais dans la vie de Jessica. Pascal, quant à lui, faisait de son mieux pour subvenir aux besoins de sa fille. Il travaillait dur, mais la fatigue et la tristesse semblaient peser de plus en plus lourd sur ses épaules. Les week-ends étaient passés ensemble, souvent devant des films ou à essayer de nouvelles activités pour distraire Jessica. Pourtant, la maison résonnait toujours du silence laissé par Isabelle. Au fil des semaines, Jessica commença à se remettre doucement de la perte de sa mère. Les sourires revenaient plus fréquemment sur son visage, et elle retrouvait petit à petit son insouciance d'enfant. Mais cette apparente normalité ne devait pas durer. Un soir, après une journée particulièrement éprouvante au travail, Pascal rentra à la maison dans un état de frustration et de colère. Jessica, assise à la table de la cuisine en train de dessiner, sentit immédiatement la tension qui émanait de lui. Sans raison apparente, Pascal se mit à crier après elle, lui reprochant de ne pas ranger ses affaires correctement. Au début, Jessica tenta de se défendre, expliquant timidement qu'elle était en train de ranger. Mais Pascal, aveuglé par sa propre douleur, ne l'écouta pas. Il attrapa le dessin de Jessica et le déchira en morceaux, jetant les morceaux à travers la pièce. "C'est de ta faute si ta mère est morte !" hurla-t-il. Jessica, bouleversée, resta figée, des larmes roulant silencieusement sur ses joues. Les jours suivants, la violence de Pascal devint de plus en plus fréquente. Il commença à insulter Jessica, l'accusant de tous les maux. Chaque erreur, chaque oubli, devenait un prétexte pour la rabaisser. "Si tu n'étais pas là, elle serait encore en vie !" répéta-t-il sans cesse. Les mots étaient des poignards qui s'enfonçaient profondément dans le cœur de Jessica. Un soir, alors qu'elle essayait de se coucher en silence pour ne pas provoquer la colère de son père, Pascal entra dans sa chambre en titubant. Sous l'effet de l'alcool, il la frappa pour la première fois. La douleur physique n'était rien comparée à la trahison et à la terreur qu'elle ressentait. Jessica se recroquevilla sous les coups, priant pour que cela s'arrête. Chaque nuit suivante était une épreuve. Jessica vivait dans la peur constante, marchant sur des œufs pour éviter d'attirer l'attention de son père. Les moments de bonheur à l'école devinrent son seul refuge, mais même là, elle ne pouvait échapper aux sombres pensées qui l'assaillaient. La petite fille qui commençait à se remettre de la perte de sa mère se retrouva plongée dans un cauchemar encore plus profond. La maison, autrefois un lieu de sécurité et d'amour, était devenue une prison de douleur et de terreur. Jessica savait qu'elle devait trouver un moyen de survivre à cette nouvelle épreuve, mais comment échapper à la personne même qui aurait dû la protéger ?

le cimetièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant