•𝓛𝓮 𝓜𝓲𝓻𝓸𝓲𝓻 𝓭𝓮𝓼 𝓢𝓸𝓾𝓿𝓮𝓷𝓲𝓻𝓼•

Chapitre-3

-ˏ͛⑅ ‧̥̥͙‧̥̥ ‧̫‧ ⊹ ̥ ̮ ̥ ‧̥̥‧̥̥͙　⑅ˏ͛- -ˏ͛⑅　‧̥̥͙‧̥̥ ̥ ̮ ̥ ⊹ ‧̫‧ ‧̥̥‧̥̥͙ ⑅ˏ͛-

Souvenir - [18 ans plus tôt]

Le matin était encore jeune lorsque la voiture se mit en route vers l'hôpital. La lumière du jour naissant filtrait à travers les fenêtres, éclairant les visages graves des occupants. Le ciel était d'un gris pâle, avec une brume légère flottant au-dessus des paysages dénudés.

Soyeon, au volant, avançait prudemment, ses mains crispées sur le volant. Son visage, habituellement serein, était maintenant marqué par une fatigue intense et une inquiétude profonde. Ses yeux cernés scrutaient la route, cherchant à éviter les nids-de-poule et les virages, tandis que le soleil levant illuminait ses traits tirés.

Seojun, assis à côté d'elle, fixait le paysage défiler à travers la fenêtre, le visage tendu et les mâchoires serrées. Il jetait des regards inquiets vers l'arrière de la voiture, où les enfants étaient installés.

À l'arrière, la disposition des sièges accentuait l'air lourd et inquiet. Jungkook était assis au milieu, ses mains agrippant nerveusement les accoudoirs. Il regardait fixement le sol, les yeux rougis par les larmes. À sa gauche, Junglie, la petite fille, semblait perdue, ses yeux rivés sur ses genoux. Son visage, d'ordinaire joyeux, était maintenant marqué par une pâleur inquiétante et une expression de douleur silencieuse.

Junghyun, assis à la droite de Jungkook, observait le paysage avec un regard absent. Sa posture était rigide, ses yeux perdus dans l'horizon, le visage empreint de préoccupation. Il semblait englouti par ses pensées, l'air préoccupé par la situation de sa sœur.

— Maman ? T'es fâché contre moi ? Demanda Junglie d'une voix faible

— Non, répondit sèchement sa mère

Le silence revint, la voiture roulait à une allure lente, chaque vibration du moteur et chaque clignotement des feux de circulation accentuant la tension palpable à l'intérieur. Les bruits de la circulation matinale se mêlaient au silence pesant dans le véhicule, rendant l'atmosphère encore plus lourde.

Les regards échangés entre les enfants étaient rapides et chargés d'une anxiété collective, chacun absorbé par ses propres peurs et culpabilités. Les rayons du soleil, pénétrant à travers les vitres, projetaient des motifs de lumière et d'ombre sur leurs visages, reflétant la détresse et l'angoisse. Chaque passage sous un tunnel ou un pont semblait prolonger le trajet, accentuant le sentiment de désespoir et d'urgence jusqu'à ce que l'hôpital apparaisse enfin à l'horizon, offrant une lueur fragile d'espoir en ce moment de chaos.

À leur arrivée à l'hôpital, la lumière crue des néons les accueillit, se heurtant à l'obscurité de la nuit. Ils se précipitèrent à l'accueil, où Soyeon, les yeux brillants de larmes, expliqua rapidement la situation aux infirmières. Les médecins, alertés par la gravité de la situation, emmenèrent immédiatement Junglie pour des examens urgents.

Dans la salle d'attente, les murs blancs et dénudés semblaient oppressants, comme s'ils se refermaient lentement sur eux.

Jungkook et Junghyun étaient assis côte à côte, les visages marqués par une pâleur inquiétante. Leurs vêtements étaient froissés, et leurs cheveux ébouriffés donnaient l'impression qu'ils avaient traversé une tempête émotionnelle.

Jungkook, les épaules affaissées, les yeux rouges et brillants, se tourna lentement vers Seojun. Sa voix, tremblante, était à peine plus qu'un chuchotement.

— Papa... on a tout vu, dit-il, les larmes coulant silencieusement sur ses joues. On... on a essayé d'aider, mais on n'a pas pu.

Seojun, assis sur une chaise en plastique dure, serra les poings, sa colère et son chagrin se mêlant. Junghyun, assis à côté de son frère, se mordait la lèvre inférieure, les yeux fixés sur le sol.