Chapitre Un

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" Bonjour à toi. Pour commencer, je tenais à te remercier d'être présent avec moi pour la lecture de cette courte histoire. Durant ta lecture, tu verras souvent apparaître des vidéos musicales que je t'invites, si le cœur t'en dis, à lancer pour apporter une petite touche d'ambiance supplémentaire. N'oublies de désactiver la vidéo précédente avant de lancer la suivante, histoire que les deux ne se chevauchent pas.

Je te souhaite une bonne lecture !"


Je ne quittais pas l'écran de mon téléphone des yeux tout le long du trajet. J'étais bien trop occupé à faire du SAV avec Melissa, ma petite amie, qui me reprochait presque de ne pas passer la soirée avec elle. Il fallait lui expliquer que je n'y allais pas par plaisir, que même si une partie de mon travail consistait à garder la maison de Monsieur Johnson pour la semaine, le reste de mon temps serait consacré à étudier un dossier d'apprentissage qu'il allait me confier. Un truc d'études, barbant à souhait. 

Mais quand mon père se gara le long du trottoir et que je me décidais à relever le nez, je ne pu m'empêcher de pousser un sifflement de satisfaction.

- Mattes la baraques, Papa ! 

La baraque en question faisait deux étages, une agréable maisonnette à l'ancienne, au toit de tuiles rouges, aux fenêtres bercées de petites balustrades et qu'un grand jardin ceinturait gracieusement. Un chemin de gravier grisâtre menait jusqu'à la porte d'entrée, elle-même protégée par un porche maintenu par deux gros piliers blancs. 

En me tordant légèrement le cou depuis mon siège passager, je pu apercevoir une remise en briques littéralement collée à la partie droite de la maison. Elle était en partie cachée par la haie végétale qui entourait l'ensemble du jardin. C'était peut-être le seul élément de la demeure qui jurait avec le reste. Et encore. Même la remise était elle-même plus belle que la plupart des autres maisons du quartier. 

- Tu n'étais jamais venu chez Joachim ? finit par me demander mon père, les deux mains sur le volant.

En vérité, je ne connaissais pas vraiment Monsieur Johnson. Il avait d'abord été le client de mon père après l'avoir engagé comme avocat pour une première histoire de droit de succession, ou quelque chose comme ça. Les choses s'étant assez bien goupillées, ils avaient remis les couverts et mon paternel était devenu l'avocat officiel pour sa compagnie d'ophtalmologie. C'est là que j'ai découvert que Monsieur Johnson était riche. Très riche.

Mon père a toujours aimé s'entourer de gens à son image, à savoir des personnalités un peu atypiques, décontractées, aimant s'amuser mais, et surtout, particulièrement brillantes. Ma vision des hommes fortunés était quelque peu stéréotypée. Je les voyais comme avare et arrogant, les fameux patrons tyranniques qui exploitaient leurs salariés. Il aura fallu quelques diners à la maison, en sa compagnie, pour que Monsieur Johnson casse les mythes que je m'étais forgé.

Au-delà du fait qu'il me faisait énormément rire, c'était quelqu'un d'extrêmement ouvert, à l'écoute, qui ne dispensait ses conseils que lorsqu'on le lui demandait et qui avait ses propres problèmes et inquiétudes. Un vrai Monsieur Toutlemonde en somme. Enfin presque.

De mon côté, je venais d'achever ma première année de licence des métiers de la santé. J'avais donc naïvement cultivé l'espoir de passer ma première semaine de vacances sur les plages touquettoises. Mais mon paternel, lui, avait eu d'autres projets pour moi.

" Hors de question que je te finances ton road trip avec tes amis ! s'était-il exclamé. Il va d'abord falloir te sortir les doigts et fissa ! J'ai déjà un plan pour toi qui te permettra, et de ne pas rouiller, et de gagner ta croûte !"

Ayden / Une nuit chez Monsieur JohnsonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant