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Stella

Le matin se lève doucement sur Paris, enveloppant la ville d'une lumière douce et dorée. Les rayons du soleil caressent les pavés des rues, tandis qu'Antoine et moi nous installons à une table en terrasse d'un café typique de la capitale.

Le murmure des conversations matinales se mêle au parfum du café fraîchement moulu, créant une ambiance chaleureuse et familière.

Je savoure ce moment, laissant la chaleur de ma tasse de café me réchauffer les mains. Paris a cette capacité unique à être à la fois agitée et apaisante.

C'est une ville de contrastes, de souvenirs et de rêves. En ce moment, je suis assise ici, mais une partie de moi est encore perdue dans les dédales du passé.

Le serveur s'approche, un sourire charmeur aux lèvres, et je sens immédiatement son regard s'attarder sur moi. Il est charmant, avec des yeux pétillants et une assurance tranquille. Il prend notre commande avec une gentillesse désarmante, glissant quelques compliments ici et là, ses mots légers comme une brise d'été.

Son sourire est contagieux, et je ne peux m'empêcher de sourire en retour, bien que mon esprit soit ailleurs.

— Vous êtes nouvelle dans le quartier ? me demande-t-il en me tendant mon café.

Je souris, polie mais réservée. Il n'est pas le premier à poser cette question, et à chaque fois, je dois expliquer que je suis ici régulièrement, mais que je ne suis pas vraiment nouvelle. Paris est comme une vieille amie que je connais bien mais que je redécouvre à chaque visite.

— Non, pas vraiment. Je viens ici de temps en temps, réponds-je.

Il hoche la tête, un éclat d'intérêt dans les yeux.

— J'espère vous voir plus souvent, alors.

Il dépose un papier avec ce qui je pense, être son numéro. Et s'en va.

Antoine, assis en face de moi, observe la scène avec amusement. Une fois le serveur parti, il ne peut s'empêcher de taquiner.

— Stella, pourquoi tu l'as recalé ? Il avait l'air sympa.

Je prends une gorgée de mon café, cherchant mes mots. Antoine ne comprendrait pas facilement ce que je ressens, la complexité de mes émotions.

— Qui t'a dit que je l'ai recalé ? avoué-je finalement, ma voix presque un murmure.

— T'avais pas l'air si heureuse qu'il te parle.

Je le regarde, en buvant dans mon verre. essayant de fuir peu à peu son regard.

Antoine fronce les sourcils, perplexe.

— Tu pense à Jordan c'est ça ? Dit-il.

Je baisse les yeux, jouant avec la cuillère dans ma tasse. Les souvenirs de Jordan sont comme des ombres qui me suivent partout. Ils sont là, persistants, refusant de s'estomper.

— Stella, tu sais qu'il est avec Marion maintenant. Pourquoi t'accrocher ?

— Je sais, Antoine. Mais malgré tout, je n'arrive pas à l'oublier. Chaque fois que j'essaie de passer à autre chose, ses souvenirs me rattrapent. Les endroits qu'on a partagés, les moments qu'on a vécus... tout me ramène à lui.

Antoine soupire, secouant la tête mais avec une lueur de compréhension dans les yeux. Il sait combien il est difficile de tourner la page quand le passé refuse de rester là où il devrait être. Nous restons là, en silence, profitant de la douceur du matin et de la compagnie l'un de l'autre.

Opposés Où les histoires vivent. Découvrez maintenant