Tell me when

5

Tommy

Quelques minutes avant ... le repère, Los Angeles

Ça fait des heures que j'attends que mon père montre le bout de son nez et j'ai bien l'impression qu'il s'est accordé une grasse matinée !

Accoudé à son bureau qui sera bientôt le mien, les pieds sur le bois brillant, je patiente, une cigarette au bord des lèvres.

J'ai croisé mes sœurs, ma mère et mon frère alors je pense qu'il ne devrait pas tarder.

Je suis sûr le point de prendre ma dernière latte quand la porte du bureau s'ouvre sur mon père et mon oncle, Liam, son bras droit.

Un peu surpris de me voir, ils ne disent rien tout de suite.

— Tom ! Déjà prêt pour la réunion ? Demande Liam en sortant son ordinateur.

— Je dois parler à mon père, répliqué-je.

Celui-ci vient m'embrasser le haut du crâne comme il a l'habitude de le faire depuis que je suis petit et je me laisse faire.

— Je vous laisse, alors.

Aussitôt qu'il est rentré, mon oncle referme la porte et nous laisse tous les deux. Mon père n'évoque pas le fait que je suis à sa place et s'assoit dans un canapé près de son bureau.

— Je t'ai déjà dit de ne pas fumer ici, ça noircit mes peintures.

Le regard de mon père se plante dans le mien et je lui fais un petit sourire. Désolé ...

— Tu as quelque chose à me dire ?

— Papa ... Tu me promets de ne pas t'énerver ?

Il se relève légèrement, j'ai retenu son attention et je sens qu'il s'apprête à me râler dessus, comme si j'avais dix ans.

— Du moment que tu ne me dis pas que tu as encore enterré un corps sans même m'en avertir avant.

Je secoue négativement la tête pour le rassurer.

Un silence s'installe et mon père n'insiste pas pour me forcer à parler, il attend que je le fasse, comme toujours.

— J'ai trouvé de mon côté le voleur du Desire, et je l'ai ramené ici, avoué-je.

Une expression furieuse passe en quelques secondes sur son visage mais il se ravise vite, mon père se met sur ses deux jambes et s'approchent de moi. Ses mains claquent sur le bureau.

— Tommy tu es intenable, pourquoi tu as fait ça ? S'écrie-t-il.

— Parce que je ...

— Tu réagis encore une fois avant même de réfléchir ! On en a discuté il y a quelques jours !

— Je la connais !

Il fronce des sourcils avant de faire un mouvement de recul.

— Explique toi, ordonne-t-il.

— Il s'agit d'une jeune femme. Ava Foster. Je la connais, je l'ai sauvé d'une agression il y a quelques années. Elle m'a expliqué que cet argent volé servait simplement à retenir notre attention pour qu'elle puisse intégrer l'organisation.

— Et tu la crois ?

— Oui, je la crois, affirmé-je.

— Tu as fait des recherches ? Demande mon père en faisant des allers retours dans la pièce.

Je sais qu'il résiste à l'envie de faire le tour du repère à sa recherche mais je veux qu'il ait pleinement conscience de l'acte d'Ava avant de décider quoi faire.